Source : https://www.lexpressiondz.com/nationale/et-le-desert-fleurit-368631
L’objectif de cette opération est d’atteindre d’ici à la fin de l’année prochaine un million d’hectares de terres cultivées en céréales dans le sud du pays. La sécurité alimentaire passe donc par le Sahara.
L’Algérie a franchi une étape importante pour assurer sa sécurité alimentaire. Des milliers d’hectares ont été aménagés en terres agricoles dans le sud du pays. «Il s’agit de plus de 200.000 hectares de terres agricoles qui sont aménagées pour leur distribution prochaine aux investisseurs des wilayas dans le sud du pays», a annoncé, hier, le ministre de l’Agriculture et
du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni. «Elles sont localisées dans diverses wilayas du Sud, à l’instar d’Adrar, El Ménéaâ, Timimoune, Ouargla, Illizi et Djanet», a-t-il ajouté. Le ministre assure qu’elles sont déjà prêtes à être exploitées, il ne reste que leur distribution aux investisseurs. «Les dossiers des investisseurs ont obtenu la qualification à travers la plateforme numérique lancée (par son ministère) pour recevoir les demandes d’exploitation des terres agricoles dans le cadre de l’investissement privé dans le sud du pays», a expliqué Henni. «Une commission spécialisée a été installée pour étudier les dossiers, a-t-il indiqué, précisant que l’opération de distribution des terres agricoles aux investisseurs des wilayas dans le sud du pays sera achevée avant la fin du mois de juin prochain», a-t-il poursuivi. Ces terres seront donc exploitées avant le début de l’année. Cette initiative représente une opportunité majeure pour les investisseurs nationaux et étrangers intéressés par le secteur agricole en Algérie. Car, le ministère de l’Agriculture ne cache pas ses ambitions.
«L’objectif de cette opération est d’atteindre d’ici à la fin de l’année prochaine un million d’hectares de terres cultivées en céréales dans le sud du pays, avec un rendement attendu de 70 à 80 quintaux à l’hectare», a attesté le ministre. Car, il faut savoir que les céréales sont le gros des importations alimentaires de l’Algérie. Elle a importé 10,6 millions de tonnes durant la campagne 2021/2022. Ce qui équivaut à plus de 6 milliards de dollars. Un gros trou pour le budget de l’État a quoi il faut ajouter une incertitude par rapport aux livraisons du fait de la situation géopolitique dans le monde, à l’image de la crise ukrainienne.
Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a alors ordonné au gouvernement de lancer une vaste opération pour atteindre l’autosuffisance en céréales à moyen terme. Cette opération s’inscrit dans le cadre d’une stratégie globale visant à renforcer l’agriculture et à diversifier l’économie algérienne. L’agriculture est considérée comme un secteur clé pour l’avenir du pays, qui souhaite s’affranchir de sa dépendance aux hydrocarbures et garantir une sécurité alimentaire à long terme pour la population. En misant sur l’agriculture dans le Sud, l’Algérie compte exploiter les ressources en eau souterraines abondantes de cette région pour cultiver des céréales comme le blé dur et l’orge.
En effet, le potentiel agricole de l’Algérie est immense, en particulier dans ces régions désertiques du Sud, où les ressources en eau souterraines abondent. Selon les experts, l’agriculture saharienne pourrait ainsi être l’avenir de l’agriculture algérienne.
En effet, cette région dispose d’un climat chaud et sec, propice à la culture de plantes résistantes à la sécheresse. De plus, l’exploitation des ressources en eau souterraines permet de pallier le manque de pluies dans la région. Ces cultures devraient donc permettre de répondre aux besoins alimentaires du pays tout en créant des emplois et en dynamisant l’économie locale. Selon les experts, cette opération représente un défi de taille pour l’Algérie, qui doit surmonter des obstacles tels que les conditions climatiques difficiles et le manque d’infrastructures dans le Sud. Cependant, le gouvernement se montre déterminé à réussir cette opération et à atteindre l’autosuffisance en céréales dans un avenir proche. L’agriculture saharienne qui a fait ses preuves ces dernières années, notamment à El Oued et Adrar, doit permettre au pays de garantir une production agricole suffisante pour répondre aux besoins croissants du pays en cette période d’incertitude mondiale.
En aménageant des terres agricoles dans le Sud et en investissant dans ce secteur, le pays espère devenir une référence en matière d’agriculture dans la région. Peut-être même une future Californie…
