Par Nabil M.
La transformation de la production minière et d’hydrocarbures est le nouveau cheval de bataille des pouvoirs publics, en vue d’augmenter les revenus à l’exportation et satisfaire les besoins nationaux.
Pour ce faire, le gouvernement, à travers le ministère de l’énergie et des mines, a mis en place une nouvelle stratégie nationale permettant le développement de l’industrie de la transformation de produits, notamment miniers, en se fixant des objectifs clairs et réalistes, vu les capacités dont disposent l’industrie nationale et les ressources primaires du pays.
Selon directeur des études économiques et de la prospective au ministère de l’énergie et des mines, Miloud Medjelled, qui s’est exprimé hier à l’occasion des travaux d’une journée d’étude sur l’innovation dans le secteur de l’énergie et des mines, un objectif de transformation des produits d’hydrocarbures et miniers de 50% à court terme a été fixé pour 2028, alors qu’à long terme, il est prévu un taux de transformation de 80%.
Que ça soit du zinc, du plomb, du fer, du phosphate, des produits pétroliers ou d’autres ressources minières et énergétiques produites localement, ils ne seront pas exportés en l’état brut à l’avenir afin d’augmenter leur valeur ajoutée et permettre de mieux profiter de leur rentabilité, comme cela a été exigé par le chef de l’Etat. Les services du ministère de l’énergie ont œuvré depuis deux ans pour la préparation de la cartographie nationale des gisements miniers exploitables dans le cadre du programme de recherche et d’exploration, visant à fournir les ressources minières nécessaires pour le développement des industries de transformation des produits miniers qui avoisine aujourd’hui 30%, selon la tutelle.
Quant à la production des hydrocarbures, un objectif d’atteindre les 250 millions tonnes équivalent pétrole (Tep) est prévu d’ici 2040, selon Miloud Medjelled, ce qui permettra de booster également la transformation des produits pétroliers, dans le cadre des objectifs du gouvernement d’augmenter la production primaire de 2% par an.
Transformation des produits pétroliers
Concernant la valorisation des produits pétroliers, la compagnie nationale d’hydrocarbures Sonatrach a renforcé ses investissements dans le secteur du raffinage et de la pétrochimie, dans le cadre de sa nouvelle stratégie à l’horizon 2030, visant à développer son portefeuille d’investissements par l’extension de ses activités dans le secteur des industries de transformation.
Cette industrie s’est manifestée par la création, dans le domaine du raffinage, de cinq unités au niveau national, d’une capacité totale de raffinage de plus de 25 millions de tonnes par an (MTA). Il s’agit de la raffinerie de Skikda (RA1K) avec une production de 16,5 MTA, celle de Hassi Messaoud (RHM) avec 1,07 MTA, Adrar (RA1D) avec 0,6 MTA, Alger (RA1G) avec 3,65 MTA et Arzew (RA1Z) avec une production de 3,75 MTA. Cette valorisation des produits pétroliers a permis à l’Algérie de créer son autosuffisance en matière de carburants.
Dans la pétrochimie, l’Etat a également mis le paquet à travers la production du polypropylène, le lancement des travaux de réalisation de l’unité de production du méthyl tert-butyl éther (MTBE), en sus du mégaprojet intégré de production du phosphate à même de permettre au pays, une fois mis en service, de devenir l’un des plus grands exportateurs d’engrais aux niveaux régional et international. Notons que le ministre de l’énergie avait déclaré que l’Etat cible à travers la stratégie du développement des produits pétrochimiques, la transformation de plus de 50% de la production initiale contre 32% enregistrés actuellement.
La valorisation des produits miniers
Pour le secteur des mines, qui connaît une dynamique positive ces derniers temps, l’État compte l’exploiter pleinement à travers le traitement et la transformation des métaux à partir des minerais de fer pour soutenir l’industrie sidérurgique dans le pays, mais également de profiter de la hausse de la demande mondiale en la matière pour exporter son excédent.
Dans ce sens, il est à rappeler le projet d’exploitation du gisement de fer de Gara Djebilet dans la wilaya de Tindouf avec la réalisation de la première unité de prétraitement des minerais de fer à Tindouf, d’une capacité de 4 millions de tonnes par an, et qui sera achevé à l’horizon 2025.
La mine sera exploitée et développée à travers la concrétisation d’autres projets comme l’usine de traitement du minerai de fer et de production du concentré de fer à Béchar, qui entrera en service à l’horizon 2026, dans le cadre d’un partenariat entre Feraal et Tosyali.
Concernant l’exploitation de la mine de zinc et de plomb de Béjaïa, dont les réserves sont estimées à 34 millions de tonnes, avec une capacité de production de 2 millions de tonnes par an, il est également prévu une usine de transformation du concentré de zinc qui sera installée à la nouvelle zone industrielle d’El-Kseur.
Il est important de rappeler que selon plusieurs experts, la transformation des produits énergétiques multiplie leur valeur par 10.
N.M
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