Par Walid AÏT SAÏD / L’Expression: Nationale – L’espoir du Professeur Chitour (lexpressiondz.com)
28 ans et pas une ride! Les traditionnelles journées de l’énergie sont revenues, hier, pour une 28e édition. Sous l’égide de son fondateur, le Professeur émérite Chems- Eddine Chitour, ce rendez-vous se veut comme une boussole pour la transition énergétique du pays. Surtout qu’il regroupe plusieurs générations d’experts, d’ingénieurs et des étudiants à l’occasion de la journée du savoir, «Youm el Ilm». Cette année, l’acharnement du Professeur Chitour semble avoir donné ses fruits.
Le «courant» passe très bien avec le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, qui a parrainé l’évènement qui a eu lieu au niveau du centre de formation de la Sonelgaz à Ben Aknoun. Il a même marqué la matinée de sa présence au même titre que la ministre de l’Environnement et des Énergies renouvelables, Fazia Dahlab.
Les deux hauts cadres de l’État étaient à l’écoute des recommandations faites par les participants. Ils ont aussi affiché une volonté claire de travailler ensemble pour réussir, enfin cette transition énergétique. Chose que n’a pas omis de mettre en avant Chems-Eddine Chitour.
«Cette année, tous les voyants sont au vert avec le lancement des 3 000 mégawatts en solaire», a-t-il souligné. «Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affiché une grande volonté pour doter l’Algérie d’un mix énergétique permettant de sauvegarder ses énergies fossiles pour les générations futures», a-t-il ajouté avec un large sourire. Ce qui a provoqué un tonnerre d’applaudissements dans la salle.
«Aujourd’hui, on peut rentrer chez nous. On peut arrêter les journées de l’énergie», a-t-il plaisanté. Celui qui a été le premier ministre de la Transition énergétique et renouvelable de l’histoire du pays reconnaît que de grandes avancées ont été faites mais le chemin est encore long. «Le lancement de ces 3 000 mégawatts en solaire doit être le premier pas vers une nouvelle révolution énergétique pour l’Algérie», assure-t-il. «En 1971, on a vécu celle de la nationalisation des hydrocarbures. Aujourd’hui, on doit vivre celle du lancement des énergies vertes», poursuit-il avec beaucoup d’enthousiasme. Pour lui, l’Algérie a tout pour réussir cette mission.
«On ne doit pas rater encore la marche, surtout que la volonté politique est bel et bien là», rétorque-t-il. Pour atteindre ces objectifs, le Professeur Chitour estime que l’on doit s’appuyer sur notre partenaire chinois, pays frère et ami de toujours.
«La Chine prend une grande avance sur le monde en ce qui concerne ce type d’énergie. On doit travailler ensemble. On a la chance que le président Tebboune ait signé de grands accords avec son homologue chinois. Il faut les mettre en oeuvre», lance-t-il avec un petit clin d’oeil aux deux membres de l’Exécutif présent en cette 28e édition des Journées de l’énergie. Il donne l’exemple des véhicules électriques avec la marque BYD «Build your Dreams», «Construisez vos Rêves». Elle est en train de construire effectivement le rêve chinois de dominer l’industrie mondiale, même dans les industries de pointe telles que les véhicules électriques. «Elle a dépassé le maître qui est Tesla. Elle est, aujourd’hui, leader mondial en la matière. Elle a vendu plus de 3 millions de véhicules électriques en 2023», rapporte-t-il.
Pour lui donc, il est primordial de travailler avec les Chinois dans ce domaine. Néanmoins, il estime que l’autre point sur lequel on doit s’appuyer n’est autre que notre ressource humaine. Celui qui a été ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique estime que l’on doit former encore plus d’ingénieurs. Car il assure que c’est la force des pays puissants et indépendants. «La Russie tient grâce à ça. Elle est leader mondial en la matière. Suivis de la Chine et les États-Unis», précise-t-il.
Le Professeur Chitour indique que la 4e place est détenue par un autre pays qui a montré sa puissance malgré l’embargo qu’il subit depuis des décennies, en l’occurrence l’Iran. «Vous voyez donc l’importance de cette ressource pour la construction d’un pays puissant et indépendant de l’étranger ou des ressources fossiles», réplique-t-il.
C’est dans ce sens que les Journées de l’énergie sont l’occasion aux élèves ingénieurs de l’école polytechnique d’Alger d’offrir leur modeste contribution au développement de leur nation. Ils présentent des projections futures qui peuvent être utilisées par les politiques du pays pour réussir cette révolution énergétique. Cette année, le thème était «Modèle de consommation durable, gaz naturel et hydrogène vert».
Ces jeunes femmes et jeunes hommes ont admirablement présenté un plan de travail complet permettant à l’Algérie d’aller vers ce qu’ils qualifient d’un plan Marshall de l’énergie. Il est question d’utiliser intelligemment nos ressources naturelles pour en faire de nouvelles plus propres et surtout durables. C’est l’espoir du Professeur Chitour…