Par Akrem R
L’industrie des équipements électroniques et des électroménagers est en forte croissance. Des progrès importants ont, en effet, été réalisés ces dernières années en faveur de cette filière industrielle, permettant à l’Algérie de changer de statut, en passant d’un pays importateur à un pays exportateur.
Des réalisations, fruit de la stratégie de développement mise en place par le ministère de l’Industrie et de la production pharmaceutique. En effet, grâce à des mesures incitatives, cette filière occupe, désormais, une place de choix dans l’économie nationale.
Couvrant les besoins du marché national à plus de 83%, l’industrie des électroménagers et des équipements électroniques contribuent efficacement à la diversification de l’économie nationale. Les exportations de l’Algérie en ces produits, sont, en effet, en nette progression.
Des entreprises du secteur privé ont su s’imposer sur le marché national et, également, à l’international, y compris dans les marchés les plus structurés à l’instar de ceux d’Europe. Ce qui témoigne de la qualité du «made in bladi».
L’organisation de la Foire internationale d’Alger (FIA) dans sa 55 é édition a été une occasion pour les différentes marques algériennes de présenter leurs nouveautés pour les consommateurs locaux et de tenter également de nouer des partenariats pour l’export.
S’exprimant, hier, sur les ondes de la radio nationale « Chaîne I», la directrice des industries électriques, électroniques et des énergies renouvelables au ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Djamila Bachouche, a rappelé, au passage, les progrès enregistrés par la filière, dont les efforts se poursuivent pour l’augmentation des taux d’intégration. Dans sa stratégie, le ministère veut atteindre une intégration à 100%.
Un objectif à la portée de notre pays, d’autant plus que les moyens financiers et humains nécessaires sont mobilisés. En effet, tous les efforts sont axés maintenant vers le développement du contenu local et l’investissement dans la fabrication de composants et intrants essentiels en Algérie.
Des orientations claires ont été données par le chef de l’Etat, lors de son inauguration de la FIA 2024. La responsable au ministère de l’Industrie a rappelé que l’Etat a mis en place une stratégie de développement reposant notamment sur la valorisation et la fabrication des matières premières, la modernisation technologique des entreprises, leur ouverture aux marchés internationaux, ainsi que l’innovation.
La production algérienne est arrivée à un stade exceptionnel de qualité, avec des taux d’intégration acceptables pour beaucoup de produits, dont certains qui ont atteint un taux de 60%, 70% et même 80%, et d’autres produits sont actuellement à seulement 20%.
Cap sur la production de kits en Algérie
C’est dans ce cadre, que s’inscrit l’accord signé par le groupe Condor avec l’entreprise italienne Radiatori 2000 pour créer une entreprise et une usine de la nouvelle marque Vival pour la fabrication de radiateurs produits à base d’aluminium recyclé en Algérie.
« Par cette alliance nous détiendrons la Technologie du Recyclage, de l’Extrusion et du Moulage sous Pression de l’Aluminium », indique Condor. Et de préciser : « Nous proposerons une gamme très variée de solutions Thermo-Hydrauliques, en adoptant une approche de durabilité et respect de l’environnement ».
La fabrication de ce genre d’intrants permettra l’augmentation du taux d’intégration et surtout la compétitivité des produits «made in algeria» à l’international.
Pour soutenir cette dynamique, l’État a mis en place des mesures incitatives telles que les exemptions douanières pour les kits et intrants importés, nécessaires à l’industrie d’assemblage, en plus d’avantages fonciers et l’accompagnement par l’Agence nationale de promotion de l’investissement.
Ces mesures ont encouragé de nombreux investisseurs à s’engager dans ce domaine, indique Djamila Bachouche.
Actuellement, environ 150 entreprises activent dans ce domaine, et dont leur production est appelée à augmenter dans les prochaines années. Parmi les entreprises importantes dans ce secteur, notamment en matière d’exportation, citons Bomare Company, Condor, Iris et Brandt.
Un plan de relance pour Eniem et Eni
Concernant le secteur public, l’intervenante a révélé l’octroi de 3,5 milliards de centimes pour relancer les activités de l’Entreprise Nationale des Industries Électroménagères (ENIEM), ainsi qu’un plan de charge pour l’Entreprise Nationale des Industries Électroniques (ENIE), qui prévoit de lancer quatre nouvelles unités de production avec 1200 emplois envisageables, annonce-t-il.
À travers ce plan de relance, les deux géants de l’électronique et d’électroménager sont en phase de renaissance. Un retour en force est attendu sur le marché national et également sur les marchés à l’international, notamment africains.
Dans ses différentes sorties sur terrain, le ministre Ali Aoun avait appelé les entreprises algériennes à prospecter les marchés étrangers pour la commercialisation de leurs produits et trouver des débouchées sur les marchés étrangers, notamment le marché africain.
«Il ne faut pas se contenter du marché local et aller prospecter en Mauritanie, en Tunisie et en Libye pour écouler ces produits», leur dira-t-il en les assurant de la disponibilité des pouvoirs publics à leur accorder des facilités pour leurs opérations d’exportation.
Par ailleurs, l’invitée de la radio a également expliqué que les industries électroniques en Algérie couvrent une multitude de domaines, y compris les équipements médicaux, la mécanique et l’automobile, démontrant ainsi leur importance omniprésente.
Actuellement, bien que la plupart des fabricants locaux puissent produire certaines pièces électroniques, certains composants sont toujours importés en raison de la hausse des coûts de production en Algérie où pour défaut d’existence d’une technologie avancée nécessaire à leur fabrication.
Djamila Bachouche a fait savoir que l’Algérie a fait de grands progrès jusqu’à maintenant et continue de viser l’amélioration de la diversité et de la qualité des produits pour substituer les importations et maximiser la valeur ajoutée dans l’économie nationale.
A. R.