Salim BENALIA / L’Expression: Nationale – L’école nationale de cybersécurité pour bientôt (lexpressiondz.com)
Le projet de l’École nationale de cybersécurité en est à son dernier cent mètres. C’est ce qu’indique Abdelhakim Djebrani, directeur des finances au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs). «Nous sommes dans la dernière ligne droite pour l’ouverture de cette institution. Le décret de création est déjà publié et les moyens humains et matériels sont en cours de mise en place», a-t-il indiqué, sur les ondes de la Radio nationale Alger chaîne 3, à propos de cette école dont il a annoncé l’ouverture pour l’automne prochain. Au fil de l’émission matinale L’Invité de la rédaction, animée par notre consoeur Souhila El Hachemi, il a ainsi décrit une université algérienne dynamique et en pleine mutation et dont la mission consiste à propulser l’Algérie vers l’émergence. «L’université algérienne opère sa mue graduelle pour s’adapter au contexte de modernité, ainsi de nouvelles filières sont créées pour la rentrée universitaire 2023-2024. Ils sont 300 000 nouveaux bacheliers qui sont appelés à découvrir des spécialités inédites», fait-il savoir en citant, outre la cybersécurité, des spécialités telles que les nanosciences et nanotechnologies, les systèmes autonomes et autres parcours d’ingénieurs liés à l’industrie et à la construction automobile, les mathématiques et informatique appliquées aux sciences économiques… L’université algérienne est ainsi en mode 4e génération. Moderne et à l’heure des grands défis actuels, elle travaille étroitement avec des partenaires économiques sur de grands chantiers et projets, comme le dessalement de l’eau de mer, le traitement des eaux usées, de l’hydrogène vert et l’informatique quantique. Selon Djebrani, cette transition passe par l’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur, de l’amélioration de la recherche scientifique pour la rendre utile et par l’innovation en créant de la richesse et de l’emploi. Il s’agit, poursuit-il, de faire en sorte que l’étudiant soit l’artisan de son parcours professionnel, tout en étant capable de créer de la richesse et de l’emploi, surtout que le leitmotiv à l’université est: «Un diplôme, une start-up». Développer et accompagner les compétences pour les métiers de demain, telle est donc la mission de l’université algérienne d’aujourd’hui. Outre le rôle d’encadrement que joue l’université, l’environnement économique et entrepreneurial doit nécessairement être associé à cette démarche volontariste, car étant finalement le terreau, où, s’épanouiront les pépites révélées par les temples du savoir. Le tandem université-entreprise permettra de la sorte à ces talents de servir l’économie du savoir en Algérie. Ce principe opère finalement, surtout que l’État est le premier à déployer une politique qui encourage les étudiants à déposer leur projets afin d’assurer le transfert de technologie et créer dans la foulée leurs start-up. Gageons que cette orientation qui sous-tend une économie volontariste, ne peut que payer sur le moyen et long terme. L’exemple du «miracle coréen» est à ce titre édifiant. Ce pays a, très tôt, donné la priorité aux nouvelles technologies en s’appuyant sur des grandes institutions publiques. Entre 1961 et 2012, son PIB par habitant est passé de 92 USD à 24 590 USD, soit une multiplication par près de 270 en cinquante et un ans. La Corée s’est ainsi dotée d’une capacité industrielle fondée sur la remontée progressive de la chaîne technologique.