Chers athlètes algériens des Jeux Olympiques de Paris 2024,
Je suis Boughéra El Ouafi, et en 1928, j’ai eu l’honneur de remporter la médaille d’or au marathon des Jeux Olympiques d’Amsterdam. Mon parcours fut marqué par la persévérance, la détermination et une volonté inébranlable de surmonter les obstacles.
Je suis né en 1898 à Ouled Djellal, en Algérie. Mon enfance et ma jeunesse se sont déroulées sous la domination coloniale française, dans des conditions difficiles. Malgré cela, j’ai toujours gardé l’espoir de réaliser de grandes choses. Travaillant comme ouvrier aux usines Renault à Boulogne-Billancourt, j’ai dû jongler entre mon travail et mes entraînements. Loin des faveurs et du soutien que reçoivent certains athlètes aujourd’hui, j’ai persévéré.
Aux Jeux d’Amsterdam, je n’étais pas favori. Pourtant, j’ai couru avec détermination et stratégie. J’ai commencé prudemment, économisant mes forces, pour finalement remonter mes concurrents un à un et franchir la ligne d’arrivée en premier, en 2 heures, 32 minutes et 57 secondes. Ce fut un moment de fierté non seulement pour moi, mais aussi pour la France, pour l’Algérie, et pour toute l’Afrique (Wikipédia, l’encyclopédie libre) (Afrik).
Ma victoire a ouvert la voie à de nombreux athlètes africains et arabes. Cependant, mon parcours après les Jeux fut semé d’embûches. En tentant de profiter de ma renommée, j’ai accepté des invitations pour des courses de démonstration aux États-Unis, ce qui m’a valu une interdiction de compétition en Europe. J’ai investi mes économies dans un café à Paris, mais j’ai été trahi par mon associé, et j’ai dû travailler comme peintre en bâtiment pour survivre. En 1959, ma vie s’est terminée de manière tragique, mais mon histoire demeure un témoignage de résilience et de courage (Casden Histoire Sport) (Finishers).
Aujourd’hui, alors que vous vous apprêtez à représenter notre pays aux Jeux de Paris 2024, souvenez-vous de mon parcours. Souvenez-vous que chaque obstacle peut être surmonté avec de la détermination et du courage. Vous portez en vous les rêves et les espoirs de toute une nation. Chaque entraînement, chaque sacrifice que vous avez fait vous a préparé pour ce moment. Donnez le meilleur de vous-mêmes, non seulement pour vous, mais aussi pour tous ceux qui vous soutiennent.
Je vous demande également de profiter de ce moment unique sur la Seine pour rendre hommage aux victimes algériennes du 17 octobre 1961. Ce jour-là, de nombreux Algériens ont été jetés dans la Seine lors d’une répression brutale à Paris. En leur mémoire, je vous invite à jeter des roses rouges dans la Seine et à leur offrir des médailles symboliques. Ce geste sera un hommage à leur courage et à leur sacrifice, et un rappel de notre histoire commune et de notre résilience .
Vous êtes les héros de demain. Votre parcours inspirera les générations futures, tout comme le mien a inspiré le vôtre. Portez fièrement les couleurs de l’Algérie et faites briller notre pays sur la scène mondiale.
Avec tout mon soutien et mon admiration,
Boughéra El Ouafi
Pour en savoir plus sur l’histoire de Boughéra El Ouafi et d’autres héros olympiques algériens, vous pouvez consulter les articles suivants :
- Boughéra El Ouafi — Wikipédia (Wikipédia, l’encyclopédie libre)
- Boughéra El Ouafi : l’athlète algérien qui a marqué l’histoire Olympique (Afrik)
- Ahmed Boughera El Ouafi aux Jeux Olympiques de 1928 | CASDEN (Casden Histoire Sport)
- El Ouafi Boughéra, prisonnier des temps | Finishers (Finishers)
Pour plus d’informations sur les événements du 17 octobre 1961 :