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Je me souviens que déjà, lors du retrait de Fethi Nourine, il s’était trouvé des eunuques ventripotents et des hystériques échevelées pour le traiter de “lâche”. D’aucuns, moins délirants, avaient souhaité que Nourine eût mis une raclée au représentant sioniste avant de brandir le drapeau de la Palestine. Voilà où mène l’inconscience politique. Car dans l’inconscient de ces personnes, le fait colonial est accepté, il s’agit juste d’établir un état palestinien à côté d’un voisin agresseur, expansionniste, mais… légitime. Car affronter son représentant, c’est le reconnaître de facto en tant qu’état. Vous pouvez ensuite faire de son représentant une serpillière sur le tatami, vous ne sortirez pas des termes de cette reconnaissance politique. Et dédier cette victoire à la Palestine, n’empêchera pas la consécration du récit des hypocrites qui font mine de croire à “la solution à deux états”: le problème n’est pas l’entité sioniste elle-même, ni le fait colonial, mais sa “méchanceté” vis-à-vis du voisin, méchanceté qu’on demande à nos champions de punir, dans un esprit aussi chevaleresque qu’infantile.
Les spectateurs – au sens debordien du terme – habitués à ce que toute leur vie ne soit que représentation et simulacre, réclament qu’on leur offre le simulacre de la défense d’une cause pour laquelle ils ne bougent pas le petit doigt au quotidien, fût-ce au bénéfice de leur santé (boycott des poisons industriels). Et moins ils sont solidaires, plus ils sont véhéments contre nos athlètes, car le spectacle d’un athlète de haut niveau qui sacrifie un pan de sa carrière pour la cause et pour ses principes horripile ces idolâtres de la réussite, et du “droit” à l’égoïsme au nom de la réussite.
Quelle gifle pour ces ratés qui ne réussissent jamais rien par eux-mêmes, qui ne peuvent “réussir” que par procuration, et qui enragent de voir nos athlètes les priver de leur simulacre de puissance, avant de retourner à leurs “doses homéopathiques d’humiliation quotidienne” (Christopher Lasch, La culture du narcissisme).
Mais quelle leçon pour les mous, les indécis, les dilettantes et les irénistes!
Ippon! Bravo Dris!
الله يهدي ما خلق.
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