Selon le journaliste camerounais Njawe, la situation au Sahel est complexe et mérite une analyse approfondie. Il déclare tout d’abord qu’il est essentiel de comprendre le problème du Sahel, les pays qui utilisent cette région et les causes du terrorisme qui y sévit. Ensuite, il s’interroge sur l’avenir de cette zone. Pour lui, le Sahel est peuplé de tribus qui vivent à cheval entre plusieurs pays, et sous le régime de Kadhafi, ces tribus étaient gérées “à l’africaine”. Kadhafi avait réussi à maintenir un équilibre en respectant les cultures locales et en organisant les sociétés autour de leurs propres valeurs, tout en acceptant le modernisme occidental. Cependant, la destruction de ce système, sous prétexte de défendre les libertés et la démocratie, a déstabilisé la région.
Njawe poursuit en expliquant que la guerre au Sahel ne concerne pas seulement les ressources minières comme le gaz, le pétrole, l’or ou l’uranium, mais également ce qu’il appelle la “guerre du sur-sol”. Cette guerre est motivée par une étude scientifique qui aurait démontré que dans 30 à 40 ans, le soleil se raréfiera en Europe. Par conséquent, les Occidentaux cherchent à capter l’énergie solaire en grande quantité dans le Sahel pour la réorienter vers l’Europe. Pendant que les Africains se battent pour les ressources du sous-sol, les Occidentaux, selon lui, sont déjà engagés dans la guerre du sur-sol.
Ensuite, il évoque le rôle central de l’Algérie dans cette lutte. Selon lui, l’Algérie, avec la Libye, constituait l’une des deux digues principales qui permettaient à l’Afrique de se structurer et de se protéger. Cependant, le Maroc, qu’il qualifie de “traître”, travaille contre l’Afrique. Il affirme qu’au cours des 15 dernières années, le Maroc a aidé la France à maintenir son influence en Afrique en facilitant la prolifération des banques marocaines sur le continent.
Il accuse également le Maroc d’utiliser sa diplomatie pour trahir la cause panafricaine, en agissant au profit des intérêts français et occidentaux. Pour Njawe, le Maroc cherche à déstabiliser toute synergie panafricaine visant à renforcer l’unité autour des matières premières africaines, notamment le gaz et le pétrole du Sahel. Il explique que cette stratégie du Maroc est motivée par le désir de régler ses comptes avec l’Algérie et de servir les intérêts de puissances extérieures comme la France.
Le journaliste souligne que l’Europe dépend de plus en plus du gaz algérien, ce qui inquiète les puissances occidentales, car cela donne à l’Algérie un pouvoir financier et économique croissant. Il affirme que les Occidentaux ne sont pas satisfaits de cette situation et cherchent des moyens de limiter l’influence de l’Algérie. Selon lui, c’est dans ce contexte qu’il faut comprendre la création de problèmes au Sahel, car des projets financés par des fonds algériens visent à exploiter le gaz en Afrique subsaharienne, notamment au Niger et au Mali, pour l’exporter vers l’Europe.
Njawe explique que l’objectif du Maroc dans cette région est de déstabiliser toute dynamique panafricaine, ce qui va à l’encontre des efforts menés pour renforcer l’unité autour des ressources africaines. Il met en garde les dirigeants africains, en particulier les Maliens, contre les manœuvres du Maroc, les exhortant à ne pas trahir la cause panafricaine. Il insiste sur le fait que le Maroc est utilisé par la France pour affaiblir l’Algérie et empêcher l’émergence d’une Afrique unie et souveraine.
Enfin, il aborde le problème du Sahara occidental, soulignant que la position de l’Algérie est la plus objective, car elle prône l’organisation d’un référendum pour permettre aux Sahraouis de choisir entre l’indépendance ou l’intégration au Maroc. Cependant, il dénonce le fait que ni la France ni le Maroc ne veulent organiser ce référendum, car ils craignent que le résultat ne fragilise la position marocaine. Il affirme que le Maroc est une pièce maîtresse dans la stratégie française pour reconquérir l’Afrique et qu’il est utilisé pour déstabiliser l’unité africaine.
Njawe conclut en appelant à la vigilance face aux promesses du Maroc, qu’il qualifie de “pipo”, et en avertissant les Africains que la France cherche à récupérer par le Maroc ce qu’elle a perdu ailleurs. Selon lui, le Maroc n’a pas la capacité de soutenir les pays africains et ne fait que servir les intérêts occidentaux. Il appelle les Africains à soutenir la politique panafricaine de l’Algérie, qui cherche à libérer le continent de l’impérialisme croissant, et à ne pas se laisser berner par les manœuvres du Maroc.
Il prévient que la survie de l’Afrique dépend de son unité et de sa capacité à protéger ses ressources, et que le Maroc est en train de trahir cette cause pour le compte des puissances occidentales.