Renforcer les investissements étrangers est l’objectif du président Tebboune lors de son second mandat.
L’Algérie s’apprête à entamer une nouvelle phase de son développement économique, avec la réélection du président Abdelmadjid Tebboune pour un second mandat. Fort de sa victoire lors du scrutin du 7 septembre dernier, le chef de l’Etat dispose, désormais, d’une légitimité renouvelée pour poursuivre et amplifier les réformes économiques engagées depuis 2019.
Progression de l’Algérie dans le classement Doing Business
Le second mandat du président Tebboune s’annonce sous le signe d’une nouvelle dynamique économique, axée sur le renforcement des partenariats étrangers. Cette stratégie vise à accélérer la diversification de l’économie algérienne, tout en modernisant son appareil productif.
Le gouvernement entend capitaliser les atouts du pays, tout en poursuivant les réformes structurelles engagées afin d’améliorer le climat des affaires. La numérisation, la lutte contre la bureaucratie et la corruption, ainsi que la modernisation du système bancaire figurent parmi les priorités du chef de l’État. Ces efforts commencent à porter leurs fruits, comme en témoigne la progression de l’Algérie dans le classement Doing Business de la Banque mondiale.
Le projet Gara Djebilet en partenariat avec Sinosteel
Riche de ses ressources naturelles et de sa position géostratégique, le pays attire de plus en plus l’attention des investisseurs étrangers. Cette tendance devrait s’accentuer au cours des prochaines années, portée par la volonté affichée du président Tebboune d’ouvrir davantage l’économie algérienne aux partenariats internationaux.
Plusieurs projets structurants, lancés lors du premier mandat, illustrent déjà cette dynamique. Le plus emblématique est sans doute l’exploitation de la mine de fer de Gara Djebilet, à Tindouf. Ce gisement, l’un des plus importants au monde avec des réserves estimées à 3,5 milliards de tonnes, fait l’objet d’un partenariat avec le groupe chinois Sinosteel. La 1e phase du projet, qui prévoit une production annuelle de 4 millions de tonnes de minerai, devrait être opérationnelle dès l’année prochaine.
Projet de transformation du phosphate
Dans le secteur des phosphates, le projet intégré de Tébessa (PPI) mobilise également d’importants investissements étrangers. Ce complexe industriel, fruit d’un partenariat avec des entreprises chinoises, vise à transformer les phosphates du pays en engrais et autres produits dérivés à haute valeur ajoutée. A terme, il devrait générer plusieurs milliards de dollars de revenus annuels pour le Trésor.
L’agriculture n’est pas en reste, comme en témoigne le projet Baladna, mené en collaboration avec le Qatar. Cette initiative ambitieuse vise à développer la filière laitière algérienne, en s’appuyant sur l’expertise qatarie dans ce domaine. Plus au Sud, dans la région de Timimoun, un mégaprojet céréalier et agroalimentaire est en cours de développement en partenariat avec l’Italie. Cette collaboration illustre la volonté de l’Algérie de diversifier son économie et de réduire sa dépendance aux importations alimentaires.
Le projet « Solar 1000 MW » intéresse Total Eren et Siemens
Le secteur énergétique, pilier stratégique de l’économie nationale, connaît lui aussi un regain d’intérêt de la part des investisseurs étrangers. Les compagnies pétrolières internationales, attirées par le potentiel encore largement inexploité du pays en matière d’hydrocarbures, multiplient les accords de prospection et d’exploitation. Le géant italien Eni, par exemple, a récemment signé plusieurs contrats pour développer de nouveaux champs gaziers dans le sud du pays.
Mais c’est surtout dans le domaine des énergies renouvelables que l’Algérie entend marquer les esprits. Le pays, qui bénéficie d’un ensoleillement exceptionnel, ambitionne de devenir un acteur majeur de la transition énergétique en Méditerranée. Le projet « Solar 1000 MW », lancé en 2022, prévoit la construction de plusieurs centrales photovoltaïques à travers le pays. Des groupes internationaux comme Total Eren ou Siemens ont déjà manifesté leur intérêt pour participer à cette initiative.
L’industrie automobile est un autre secteur où les partenariats étrangers devraient se renforcer davantage. Après des années de tâtonnement, les pouvoirs publics semblent avoir trouvé la bonne formule pour attirer les constructeurs internationaux. Le groupe Stellantis, à travers Fiat Algérie, s’apprête déjà à mettre sur le marché national les premiers véhicules construits à Oran. D’autres marques, notamment chinoises, envisagent également de s’installer en Algérie pour profiter de sa position stratégique aux portes de l’Afrique et de l’Europe.
Lyes Mechti
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