Les choses commencent à bouger petit à petit dans le secteur de l’automobile en Algérie, notamment dans le registre de la construction.
Jeudi, le représentant officiel de la marque chinoise Chery en Algérie a annoncé le lancement prochain de la construction automobile après l’obtention de l’agrément auprès du ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique.
«La société algéro-chinoise de l’industrie automobile est fière d’annoncer l’obtention de l’agrément pour le lancement de son usine dédiée à la marque Chery en Algérie. La production commencera dans les plus brefs délais», a indiqué Chery Algérie dans un communiqué publié jeudi sur sa page officielle sur Facebook.
Le lancement prochain de la production représente, pour Chery, «une étape majeure dans la réalisation de la vision ambitieuse des autorités publiques, visant à instaurer une véritable industrie automobile en Algérie».
Chery Algérie évoque également «un progrès significatif vers la construction de bases solides pour une industrie locale pérenne, grâce à notre partenariat stratégique avec la Chine, concrétisé par cet investissement direct et substantiel dans le projet».
Chery va bientôt lancer son usine en Algérie
Dans son annonce sur le lancement prochain de son projet industriel, Chery Algérie a aussi évoqué les besoins du marché en véhicules.
Chery Algérie a, dans un premier communiqué, rassuré qu’elle allait tout faire pour satisfaire les besoins en véhicules à travers son usine locale, mais aussi à travers les quotas via sa filiale concessionnaire. Néanmoins, une version actualisée du communiqué ne mentionne que la satisfaction des besoins via l’usine locale.
«Chery Algérie tient à rassurer ses fidèles clients quant à la satisfaction de leurs commandes, et s’engage à fournir les véhicules par l’usine locale dans les meilleurs délais… Cette initiative constitue un tournant décisif qui allégera les contraintes des consommateurs algériens, notamment en ce qui concerne la flambée des prix sur le marché des véhicules d’occasion», pouvait-on lire dans le communiqué de Chery Algérie.
Visiblement, l’accent est mis sur la production locale. C’est d’ailleurs ce qu’avait mentionné le ministre de l’Industrie, Ali Aoun, dans ses déclarations à la presse la semaine dernière. M. Aoun avait notamment cité les usines de Chery et de JAC, mais aussi le dossier de l’agrément pour l’usine du constructeur français Renault dont les procédures sont en cours, selon ses déclarations.
La société Chery Algérie a tenu à préciser qu’elle est «la première et unique marque à obtenir l’autorisation de fabrication de voitures de tourisme et de véhicules utilitaires légers, conformément au décret exécutif 24-159 modifiant et complétant le décret exécutif 22-384».
En effet, le cadre juridique encadrant l’activité de la construction automobile a fait l’objet, en mai 2024, de quelques ajustements via un nouveau décret exécutif, le 24-159, qui est venu modifier et compléter le décret exécutif initial, le 22-384.
Priorité donnée à la construction locale
Dans le nouveau décret exécutif, on peut noter plus de souplesse pour les opérateurs mais avec une exigence d’implication par les maisons-mères des marques implantées en Algérie.
Parmi les mesures qu’on peut considérer comme des indices de souplesse, le décret prévoit que «dans le cas de non-atteinte des taux d’intégration par étapes…, il est accordé au constructeur, pour le modèle de véhicule concerné, un délai supplémentaire de 12 mois pour chaque étape».
Cependant, la reconduction du délai est accompagnée par une réduction de «25% de son programme annuel d’approvisionnement, calculée sur la base de celui approuvé pour l’exercice précédent, avec déduction des ensembles, sous-ensembles et accessoires importés restant non assemblés».
Ainsi, il ressort que les pouvoirs publics, dans le souci d’éviter les erreurs commises dans le secteur automobile dans un passé récent, exigent plus des opérateurs implantés en Algérie, notamment dans le lancement des usines de construction.
M. Ali Aoun a, d’ailleurs, rappelé dans ses déclarations la semaine dernière que l’Algérie avait décidé de créer «une réelle industrie automobile».
Rappelant les mesures prises depuis deux ans, le ministre de l’Industrie a indiqué que «tout ceci est mis en place afin qu’il y ait une réelle industrie automobile et non plus le semblant de production qu’il y avait avant».
Ainsi, avec le lancement prochain de la production de Chery, qui devrait être suivie par JAC et Renault, et si l’on se réfère aux déclarations du ministre de l’Industrie, on peut espérer une prochaine sortie du tunnel pour le marché de l’automobile en Algérie toujours dominé par des prix dépassant toute logique causés par la demande toujours plus forte et des pratiques de spéculation qui persistent malgré les mesures prises par les autorités.
A moyen terme, si ces constructeurs arrivent à respecter leurs engagements en matière de production locale, le marché verra l’injection de centaines de milliers de voitures, d’où le satisfécit affiché par M. Ali Aoun dans sa dernière sortie médiatique. «Nous sommes sur le droit chemin pour la création d’unités de production réelles d’automobile», avait-il d’ailleurs déclaré.
https://lalgerieaujourdhui.dz/marche-de-lautomobile-bientot-le-bout-du-tunnel/