Entretien/Yefri Benzerga, militant associatif et politique en France :« Le hirak authentique a permis de sauver les institutions de l’Etat »
Entretien/Yefri Benzerga, militant associatif et politique en France :« Le hirak authentique a permis de sauver les institutions de l’Etat »
Yefri Benzerga, jeune patriote très actif sur les plans associatif et politiquer, a beau vivre en France, il suit avec une extrême attention les affaires algéro-algérien. Très engagé derrière la dynamique salvatrice initiée par le président Tebboune, il espère y prendre une part active à l’occasion des prochains rendez-vous électoraux, mais aussi à la faveur de la mise en place du futur CSJ (conseil supérieur de la jeunesse)….
Entretien réalisé par Mohamed Abdoun
La Patrie News : Quelle lecture ou réaction avez-vous concernant le dernier discours du président de la République ?
Yefri Benzerga : Le dernier discours du président TEBBOUNE était attendu par de nombreuses Algériennes et de nombreux Algériens, c’était un discours que je qualifierai de sincère, dans la continuité de tout ceux qu’il a déjà prononcé durant sa campagne puis en tant que chef de l’État.
C’est une main tendue à l’ensemble des algériennes et algériens et nous les jeunes en particulier en nous invitant à prendre nos responsabilités et une part active dans le processus et les chantiers de réformes structurelsqu’il a lancé pour l’édification d’une Algérie nouvelle.
Ce que j’observe dans les différents discours présidentiels d’Abdelmadjid TEBBOUNE et en particulier le dernier adressé à la nation, c’est la convergence d’idées, d’objectifs, et de vision entre lui et le Hirak Moubarak Authentique.
Le président à mon sens a donné sa contribution et fait une partie de sa tâche à travers les différentes réformes, (nouvelle constitution reprenant beaucoup des revendications du Hirak authentique avec limitation des mandats présidentiels et législatifs, plus de pouvoirs aux élus, liberté associative, dissolution de l’Assemblée Populaire Nationale, libération des détenus du Hirak, création d’un conseil supérieur de la jeunesse, installation d’une cours constitutionnelle qui aura pour mission notamment de validé la constitutionnalité des lois et veillera au bon respect de celle-ci, et enfin un conseil consultatif de la société civile d’instauré, sans oublier l’appel aux partis politiques à prendre une part active dans cette nouvelle Algérie en devenir.
Aujourd’hui et à travers son derniers discours le président nous dit le message suivant :
« j’ai fait ma part, je vous invite et vous tend la main pour faire la vôtre en vous imprégnant et vous impliquant dans l’édifice de cette Algérie nouvelle en participant aux prochaines échéances notamment électorales ».
Quelles devraient être les priorités du moment sur les plan politique, économique et social ?
Sur le plan Politique je pense que le Hirak authentique a permis de préserver les institutions de l’État et éviter au pays de basculer vers l’abime et d’être sous l’emprise direct de certaines officines étrangères à travers un 5ème mandat confirmant l’immobilisme dont le pays était otage depuis des années.
Aujourd’hui l’enjeu c’est bien de ne pas tomber dans le piège de cet immobilisme que ce même Hirak a permis d’éviter. Cela passe par redonner confiance au citoyen envers ses élus et ses institutions à travers des représentant notamment au parlement digne de confiance et qu’ils n’ont qu’un seul intérêt en tête celui du peuple et de ses intérêts suprêmes.
La priorité c’est aussi de consolider et préserver les institutions de l’État qui ont été mises à mal cette dernière décennie. Nous devons faire le bilan de ce qui a freiné le pays et entravé sa marche vers l’avant et passer de la légitimité révolutionnaire à la légitimé populaire.
Le pays est aujourd’hui libre indépendant devons-nous continuer à avoir un parti politique s’appelant FLN ? ne faudrait-il pas que ce parti change de nom ? tous les algériens sont FLN (celui de 1954 à 1962)
malheureusement ce parti a été pris en otage par des gens qui s’en sont servi et ont terni son image aujourd’hui. Il faut tourner la page sans la déchirer et aller de l’avant.
Sur le plan économique l’État doit engager en urgence des réformes structurels dans le cadre d’une vision stratégique de l’économie nationale, libre de toutes dépendances de la rente pétrolière. Le potentiel économique du pays est inépuisable et reste sous exploité.
Des secteurs industriels innovants tels que les énergies renouvelables (le solaire, l’hydraulique, l’éolien…), les TICs, l’industrie, PME PMI et sans oublier le potentiel agricole dont seul dieu à la connaissance.
Tout ce potentiel économique que je viens de citer peut-être porté et développé par la jeunesse algérienne (connectée, éduquée, instruite et volontaire) qui constitue la principale richesse du pays. L’encouragement de entrepreneuriat notamment à travers le model des start-ups est un levier pour l’Etat afin de mobiliser et de garder au pays, cette jeunesse (que les pays les plus riches nous jalousent et nous prennent) pour prendre part à l’édification d’une nouvelle économie nationale.
Sur le plan socialje résumerai par ceci:
nous devons tout d’abord être conscient que sans une stabilité politique, il n’y aura pas d’économie solide et sans une économie solide nous n’aurons pas de paix et de développement social.
L’Algérie s’apprête à vivre des élections législatives inédites. Est-ce une chance pour amener les citoyens à reprendre confiance envers les décideurs ainsi qu’avec leurs représentants ?
Effectivement nous sommes face à une inconnue, une chose est néanmoins sûre nous serons face à des élections législatives inédites et historiques. Cette assemblée populaire nationale aura une lourde responsabilité sur ses épaules car je pense que la confiance du citoyen envers ses élus passera par elle, par son travail et les réformes qu’elle portera.
Mais je voudrai dire à ceux qui sont les chantres de l’immobilisme du « jamais assez » que Rome ne s’est pas faite en un jour, que le « modèle » démocratique à la française dont l’étendard est brandi par certains, ne s’est consolidé que plus de deux siècles après le guillotinement du roi Louis XVI.
Moi je suis fier de ce que l’Algérie indépendante a fait en à peine 60 ans d’indépendance c’est certes peu à l’échelle de l’humanité, mais c’est beaucoup pour une nation ayant arraché son indépendance après 132 ans de spoliation et de colonisation. Je ne citerai qu’un exemple celui de la politique éducative volontariste de l’Etat initié par le défunt président Si Houari Boumediene. Pour rappel en Algérie l’école est obligatoire pour tous les enfants de 6 à 15 ans et gratuite de la première année d’école primaire jusqu’à l’université.
9 millions d’algériens sont sur blancs de l’école (à peine 800 étudiants à l’indépendance en 1962).294 545 milles divisions pédagogiques
459 100 milles enseignantsdont 4878 nouveaux sortants des ENS (École Normale Supérieure). 14 427 milles établissements scolaires, dont 45 nouveaux établissements et enfin 9 millions de bénéficiaires de l’allocation spéciale de scolarité.
Au Sahara Occidental, la situation continue de s’enliser à cause de l’impunité dont jouit le Maroc. Quel rôle devraient jouer les gouvernements et les populations civiles en vue d’y faire appliquer le droit international ?
Tout d’abord le Maroc est dans une impasse, la colonisation du Sahara Occidentale n’a jamais été, n’est pas et ne sera jamais reconnue par le droit international. Nous sommes face à un Makhzen amnésique et qui ne retient pas les leçons de l’Histoire des peuples et l’exemple de la militant SoltanaKhaya en est la preuve, aucun journaliste indépendant n’est autorisé dans ces territoires est-ce normal ?
Nous avons assisté à une propagande sans noms lors du Twitte du perdant Trump « reconnaissant unilatéralement la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidentale en contre partie de la reconnaissance du Maroc à d’Israël » si vous me permettez l’expression mais quelle blague, j’espère que le Makhzen à procéder à une capture d’écran de ce fameux Twitte car c’est leur seule preuve aujourd’hui que le twitter de Trump est fermé définitivement.
Que pouvions-nous attendre d’un président mauvais perdant qui n’a même pas reconnu le verdict des urnes de son propre peuple et qui a violé ses propres institutions, c’est avec ce président que le Maroc s’est allié et s’est gargarisé du soutien face à nos frères et sœurs sahraoui.
Aujourd’hui la communauté internationale et le conseil de sécurité doit prendre leurs responsabilités dans ce conflit qui n’a que trop duré en organisant tel que convenu en 1991 un référendum d’autodétermination.
Enfin en tant que citoyen j’invite l’union européenne qui est si motivé ces derniers temps à faire des rapports sur les libertés individuelles et politiques à faire de même sur le Maroc et déployer des observateurs dans les territoires occupés du Sahara Occidentale.
Bio express
Yefri BENZERGA
Président-fondateur de l’association des Algériens en Charente-Maritime
Membre du Comité National Algérien de Soutiens au Peuple Sahraoui.
Source: https://www.lapatrienews.com/