Algérie, tu l’aimes ou tu la kiff

Algérie: Un Portrait Coloré entre Traditions, Humour et Culture

Dans leur ouvrage fascinant et plein d’esprit, Smail Shertou et Sarah Andala revisitent l’Algérie contemporaine à travers un prisme d’humour, de nostalgie et de critiques sociales. Leur livre, intitulé Algérie, tu l’aimes ou tu la kiff, explore l’essence algérienne en mélangeant le français, l’arabe, le kabyle et d’autres langues, tissant une mosaïque culturelle unique qui illustre l’âme de ce pays aux multiples facettes.

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Une Algérie à la fois aimée et critiquée

Smail et Sarah expriment leur amour pour l’Algérie en décrivant des situations du quotidien. Par exemple, ils parlent avec humour de la “chichi,” cette classe privilégiée algérienne qui profite d’avantages hors de portée pour la majorité. La “chichi” possède déjà une voiture ou même un chauffeur, fréquente des plages privées et illustre un certain fossé social. Ce terme, familier à beaucoup de jeunes Algériens, rappelle les réalités des inégalités que connaissent les Algériens dans leur vie quotidienne.

Le duo continue en décrivant des habitudes locales avec une touche ironique. Le rituel du “presse,” le café serré, devient ici un symbole de la socialisation algérienne, où chaque gorgée est savourée longuement dans un moment de partage et d’échanges interminables. Sarah partage avec amusement une anecdote personnelle : son arrivée de France avec l’habitude de l’expresso rapide provoque un étonnement dans un café algérien où chaque tasse de café se consomme lentement, en plusieurs heures si nécessaire.

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Gastronomie et patrimoine

L’ouvrage s’attarde également sur la cuisine locale, avec des plats tels que la “coca,” une pizza carrée algérienne, et la “garantita,” cette galette emblématique à base de pois chiches, très prisée dans les gargotes populaires. Smail et Sarah rendent hommage à ces spécialités culinaires qui font partie intégrante de l’identité algérienne, et qu’on retrouve autant dans les quartiers populaires que dans les foyers.

Au-delà de la gastronomie, le livre met en lumière des trésors culturels souvent oubliés. Les auteurs parlent avec passion de sites comme la pyramide de Tiaret, un monument historique qui remonte à l’époque pré-islamique. Ils évoquent également des lieux emblématiques tels que le Tassili et la vallée du Mzab, soulignant la richesse patrimoniale de l’Algérie, rarement mise en avant à sa juste valeur.

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Le sport traditionnel : un héritage presque oublié

Le livre présente aussi un sport traditionnel qui s’apparente au hockey sur gazon, pratiqué autrefois dans les montagnes kabyles. Ce jeu, célébré à l’arrivée du printemps, utilisait des bâtons et une petite balle dure, rappelant l’esprit de fête et de compétition d’antan. Bien que ce sport ait quasiment disparu, il demeure une part précieuse de l’héritage culturel berbère.

Une Algérie en mots et en illustrations

Les illustrations du livre, soigneusement réalisées, renforcent l’expérience immersive du lecteur. Smail et Sarah, dans un processus collaboratif et fluide, ont esquissé des dessins qui capturent l’esprit des lieux et des personnages mentionnés. Un exemple marquant est la représentation de Notre Dame d’Afrique, une cathédrale qui, par sa grandeur et sa position face à la Méditerranée, se pose comme le miroir de la Bonne Mère de Marseille, établissant un dialogue architectural et spirituel entre les deux rives.

Dans leur ouvrage Algérie, tu l’aimes ou tu la kiff, Smaïl Chertouk et Sarah Handala offrent bien plus qu’une simple analyse humoristique de la société algérienne : ils y intègrent des dessins qui insufflent une vie nouvelle aux mots. Ces illustrations, réalisées en étroite collaboration entre les deux auteurs, ajoutent une dimension visuelle captivante, rendant l’ouvrage encore plus immersif.

Les dessins représentent des scènes emblématiques et des personnages qui peuplent la réalité algérienne, des quartiers populaires aux symboles du patrimoine national. Par exemple, la cathédrale Notre Dame d’Afrique est représentée de manière magistrale, symbolisant le lien entre l’Algérie et la Méditerranée, en écho à Notre-Dame de la Garde à Marseille. Ces illustrations ne se limitent pas à accompagner le texte : elles capturent l’essence de chaque situation décrite, renforçant l’impact des mots par une imagerie qui parle d’elle-même.

Les illustrations jouent aussi un rôle pédagogique en mettant en avant des éléments culturels méconnus, des traditions culinaires aux sports oubliés, comme le jeu ancestral berbère qui rappelle le hockey. En somme, les dessins de Chertouk et Handala font de ce livre un véritable tableau de la culture algérienne, entre nostalgie, satire et amour profond pour le pays.