L’époque du “en même temps” touche à sa fin. Emmanuel Macron, maître de l’ambivalence, semble avoir épuisé le crédit de cette posture. L’homme qui a réussi à jongler avec des discours contradictoires sur différentes tribunes médiatiques pour satisfaire des clientèles diverses est aujourd’hui acculé par le poids de ses propres contradictions.
Depuis des années, il s’est installé au cœur de la scène politique, non pas en tant qu’homme de principes, mais comme un opportuniste. L’absence de ligne politique claire et l’érosion des ambitions initiales comme la “Startup Nation” et la “modernisation de la France” en témoignent. Au lieu de bâtir sur des fondations solides, Macron a opté pour des actions fragmentées et souvent incohérentes, sans jamais se donner les moyens budgétaires de ses ambitions. Le résultat ? Une dette colossale et des déficits aggravés.
Le macronisme s’est dévoilé comme une simple stratégie de contrôle du pouvoir plutôt qu’un projet pour la France. Chaque décision semble dépourvue de toute vision à long terme, se limitant à des “deals” à court terme entre le Président, le Parlement et le gouvernement. Ce “marché de dupes” où chacun renonce à ses prérogatives institutionnelles n’est qu’un moyen d’éviter le naufrage politique à court terme. Mais pour combien de temps encore ?
Un jeu de poker politique qui coûte cher à la France
La gestion du pouvoir par Macron rappelle celle d’un joueur de poker intoxiqué, convaincu qu’il pourra se “refaire” à la prochaine main. Cette obstination à vouloir regagner le terrain perdu a coûté cher à la France. Trois désavœux successifs lors des élections européennes, législatives et les censures parlementaires de Michel Barnier ont montré l’érosion de la confiance populaire. Chaque coup joué par le président l’enfonce davantage dans une spirale de pertes politiques et institutionnelles.
Le séisme politique pourrait atteindre son paroxysme en juin prochain, date charnière où Macron retrouvera ses prérogatives de censure du gouvernement. Ce moment sera crucial. Si la “dernière chance” incarnée par le gouvernement de François Bayrou ne produit aucun résultat, alors la question de la démission de Macron sera inéluctable. Le Président deviendra pleinement comptable de cet échec collectif, et il n’y aura plus de “détour” possible.
Un isolement politique et diplomatique
Le régime macroniste ne souffre pas seulement d’une crise de confiance interne. La place de la France sur la scène internationale s’est également érodée. Tandis que les enjeux majeurs se déroulent en Ukraine, au Moyen-Orient et en Afrique, la voix de la France s’estompe. Les “grandes” photos de famille, telles que celle de la réouverture de Notre-Dame, ne trompent plus. La diplomatie française, autrefois réputée pour sa constance, est devenue une simple vitrine d’opérations de communication, où la posture remplace l’action réelle.
Sur le plan domestique, la division entre “bons” et “mauvais” Français, selon les catégorisations implicites ou explicites du président, a accentué le climat de méfiance. L’effet de sidération qui touche la population, associé à un sentiment d’humiliation nationale, alimente une colère grandissante. Cette dynamique pose les bases d’une crise de régime imminente.
Le macronisme, un projet à bout de souffle
Désormais épuisé, le macronisme est à court de récits. Les slogans de “justice sociale” et de “théorie du ruissellement” ont été mis à mal par des mesures antisociales, comme la réduction des APL. La promesse de prospérité pour tous s’est révélée être un leurre. Face à ces réalités, les Français se tournent de plus en plus vers des alternatives politiques.
Le constat est sans appel. Le président de la République n’a jamais su tirer les leçons de ses erreurs. Contrairement à un Charles de Gaulle capable d’incarner la dignité et la responsabilité de la fonction présidentielle, Macron s’est enfermé dans une dynamique solitaire et imprévisible, refusant d’admettre ses échecs. Sa propension à se voir comme un stratège de poker, prêt à “aller all-in” sur chaque main, a conduit la France dans une impasse.
Il est temps de quitter la table
L’avenir de la France ne peut plus être lié aux hésitations et aux tergiversations d’un homme qui se voit encore comme le maître du jeu. Les prérogatives de la fonction présidentielle sont trop précieuses pour être sacrifiées sur l’autel d’un ego démesuré. Il est temps pour Emmanuel Macron de prendre conscience que son cycle politique est achevé. Quitter la table n’est pas un aveu de faiblesse, mais un acte de dignité.
Chaque partie a une fin. Pour Macron, l’heure du “showdown” approche. Les Français ne peuvent plus attendre une hypothétique “main gagnante”. Le coût politique, économique et social est devenu insoutenable. Si le président veut encore sauver l’honneur de la fonction, il n’a plus qu’une option : quitter la scène avec dignité.
Hope&Chadia