La richesse et la diversité du patrimoine musical algérien brillent de mille feux en ce mois de décembre avec la tenue de trois grands festivals culturels : la musique et la chanson oranaises à Oran, le Malouf à Constantine et la musique et la chanson amazighes à Tamanrasset. Ces événements, chacun ancré dans l’identité de sa région, révèlent l’ampleur d’un legs culturel que l’Algérie s’efforce de préserver et de transmettre à travers les générations.
Oran : La chanson oranaise à l’honneur
Sous le slogan “Notre patrimoine notre identité”, la 15e édition du Festival culturel local de la musique et de la chanson oranaise réunit 29 artistes issus de diverses générations, dont plusieurs primés lors des éditions précédentes. Ce rendez-vous artistique se déroule du 15 au 19 décembre au Palais de la culture et des arts d’Oran. Les soirées promettent de vibrer au rythme des performances de figures emblématiques du genre, avec une soirée spéciale dédiée à la solidarité avec le peuple palestinien et une autre consacrée aux femmes interprétant des chansons du style “Meddahate”.
Deux grandes figures de la musique oranaise seront honorées cette année, témoignage de la reconnaissance des pionniers de ce genre musical. Les cinq soirées artistiques seront accompagnées par un orchestre de 19 musiciens, principalement des diplomés de l’Institut supérieur de musique.
Constantine : Le Malouf, un pont vers l’éternité
À l’est du pays, la ville de Constantine accueille la 12e édition du Festival international culturel du Malouf. Inauguré au Zénith Ahmed Bey, ce festival se déroule sous le thème “Le Malouf, premier pont de Constantine et sa voix éternelle”. L’ouverture a été marquée par des spectacles d’El Hadwa et une exposition artisanale, en présence de nombreux artistes, chercheurs et diplomates étrangers.
Des chanteurs de renom tels que le maître du malouf Salim Fergani, la chanteuse japonaise Nahomi Koyasu et la chanteuse tunisienne Meharziya El Tawil se sont produits sur scène, offrant au public des performances inoubliables. La Palestine, en tant qu’invitée d’honneur, est à l’honneur au travers de la prestation de l’artiste palestinienne Sana Moussa, qui a réitéré l’importance du lien culturel et de la solidarité entre l’Algérie et la Palestine.
Cet événement ne se limite pas à la musique, il valorise également le patrimoine immatériel algérien. La reconnaissance par l’UNESCO du “Costume féminin de cérémonie dans le Grand Est algérien” met en lumière la profondeur et la richesse de la culture nationale. Cette dimension culturelle se révèle être un véritable levier de diplomatie culturelle à l’échelle internationale.
Tamanrasset : La musique et la chanson amazighes au cœur de l’Ahaggar
Plus au sud, Tamanrasset fait vibrer l’Ahaggar avec la 13e édition du Festival national de la musique et de la chanson amazighes. Cet événement, qui se déroule à la Place du 1er Novembre au centre-ville, symbolise l’unité et la diversité des régions amazighes. Des troupes venues des wilayas de Bejaïa, Ghardaïa, Illizi et Tamanrasset animent les soirées à travers des spectacles de danse au son des percussions targuies et du Karkabou.
Sous le slogan “Notre patrimoine nous unit et notre chant nous rassemble”, ce festival met en avant la musique targuie et le rôle qu’elle joue dans la préservation de la mémoire collective et l’unité nationale. Des conférences académiques sur la valorisation du patrimoine culturel amazigh et la cause palestinienne enrichissent le programme. L’édition prévoit également des concerts et des concours entre les troupes participantes, favorisant la découverte de nouveaux talents et la promotion de la chanson amazighe.
Un trésor inestimable à protéger
Ces trois festivals, chacun à sa manière, révèlent l’ampleur de la diversité culturelle algérienne. De la chanson oranaise à la musique amazighe, en passant par le Malouf, c’est l’âme de l’Algérie qui s’exprime, témoignant d’une volonté de préserver et de transmettre un héritage précieux. Ces festivals ne se limitent pas à des événements artistiques, ils symbolisent également l’attachement à l’unité nationale, à la diversité culturelle et à la solidarité internationale.
En mettant l’accent sur la Palestine, l’Algérie réaffirme son engagement en faveur des causes justes et la place centrale qu’occupe la culture dans la défense des valeurs universelles. Ces festivals sont bien plus que des scènes musicales, ils sont des espaces de résistance culturelle et de renforcement de l’unité nationale.
Hope&Chadia