Par Hope&ChaDia
Après plusieurs déconvenues ces dernières années, le football algérien vit un renouveau remarquable. L’équipe nationale, les Fennecs, enchaîne les bons résultats et semble avoir retrouvé un élan positif. Jeunes talents émergents, cohérence tactique retrouvée et enthousiasme du public en témoignent. Ce regain de forme s’accompagne d’une atmosphère plus sereine autour de la sélection, malgré quelques défis persistants. Qui aurait imaginé un tel retournement de situation il y a encore un an ?
Retour à l’enthousiasme
Le public algérien affiche de nouveau son engouement autour des Verts. Les stades font le plein, à l’image de Tizi Ouzou où des milliers de supporteurs – familles comprises – ont assisté au large succès 5-1 contre le Mozambique, même en plein mois de Ramadan (Walid Sadi : «Cette victoire nette est un message aux sceptiques» | Radio Algérienne). Cette ferveur retrouvée tranche avec l’ambiance morose qui régnait après l’élimination au Mondial 2022 et les contre-performances passées. Désormais, chaque victoire de l’équipe nationale est célébrée comme un bol d’air frais. « La large victoire de l’équipe nationale ce soir est un message clair aux sceptiques. La victoire d’aujourd’hui est magnifique, merci au staff technique et aux joueurs pour leurs efforts » a déclaré le ministre des Sports Walid Sadi après le 5-1 face aux Mozambicains (Walid Sadi : «Cette victoire nette est un message aux sceptiques» | Radio Algérienne). Les joueurs affichent une détermination saluée de toutes parts, et la communion avec les supporteurs est totale. L’enthousiasme populaire est bel et bien de retour, redonnant des couleurs au football algérien.
L’effet Petković
L’arrivée du sélectionneur Vladimir Petković a indéniablement insufflé une nouvelle dynamique. Successeur de Djamel Belmadi depuis le début d’année, le technicien bosno-suisse a apporté son expérience et mis en place un projet tactique cohérent. Sous sa houlette, les Fennecs pratiquent un jeu porté vers l’avant tout en exerçant un pressing haut dès l’entame des matchs (Mondial 2026 Algérie – Mozambique (5-1) : Déclarations | Radio Algérienne). « On a bien débuté la rencontre en pressant haut. On s’est créé 13 occasions franches, cela montre notre domination dans ce match » a analysé Petković après la dernière rencontre victorieuse (Mondial 2026 Algérie – Mozambique (5-1) : Déclarations | Radio Algérienne). Les résultats suivent : l’Algérie vient d’enchaîner deux succès convaincants en éliminatoires de la Coupe du monde 2026 (3-1 au Botswana puis 5-1 face au Mozambique), confortant sa première place de groupe (Algérie – Mozambique: les Verts écrasent les Mambas grâce à un Amoura rayonnant, le résumé). Signe de cette embellie, Petković affichait un large sourire en conférence de presse, félicitant ses joueurs pour “la façon avec laquelle ils ont joué” et remerciant même la FAF pour l’organisation ayant permis de bien récupérer entre les matchs (Vladimir Petkovic : «Un pas important vers la qualif»). Force est de constater que la patte Petković a rapidement porté ses fruits.
L’émergence des jeunes talents
Autre facteur de satisfaction : l’éclosion d’une nouvelle garde de joueurs talentueux et variés. Le vivier des Fennecs s’est enrichi de profils jeunes, souvent binationaux, qui apportent un souffle nouveau. L’illustration la plus éclatante est la performance de Mohamed Amoura, 23 ans, auteur d’un triplé retentissant et d’une passe décisive lors de la victoire contre le Mozambique (Algérie – Mozambique: les Verts écrasent les Mambas grâce à un Amoura rayonnant, le résumé). Voir un jeune attaquant formé au pays briller de la sorte au plus haut niveau est un véritable vent de fraîcheur. D’autres espoirs confirment également tout leur potentiel : Amine Gouiri (24 ans), récemment intégré, a marqué et délivré des passes décisives durant ce rassemblement, tandis que le latéral Jaouen Hadjam (20 ans) a inscrit son tout premier but en sélection. Ces nouveaux visages s’ajoutent aux cadres expérimentés comme Riyad Mahrez ou Aïssa Mandi, créant un équilibre prometteur entre jeunesse et expérience. « L’équipe nationale a prouvé qu’elle dispose de grandes capacités et qu’elle peut aller loin dans toutes les compétitions. Nous avons des joueurs exceptionnels » a souligné Walid Sadi, appelant même les médias à soutenir cette nouvelle génération ainsi que les clubs algériens (Walid Sadi : «Cette victoire nette est un message aux sceptiques» | Radio Algérienne). La diversité des profils (européens formés à l’étranger, talents locaux issus du championnat, binationaux séduits par le projet) offre au sélectionneur une palette riche et une saine concurrence à chaque poste.
Aidée par les résultats, Stabilité retrouvée à la FAF
L’arrivée de Vladimir Petković à la tête de la sélection n’a pas été accueillie dans un climat serein. Son intronisation est survenue après une période de turbulences à la Fédération algérienne de football, marquée par des changements répétés à sa présidence et par une gestion controversée du départ de Djamel Belmadi. Ce dernier, très apprécié d’une grande partie du public, a été écarté dans une certaine opacité, alimentant les tensions et les doutes autour de la FAF.
Au même moment, Walid Sadi cumulait les fonctions de président de la FAF et de ministre de la Jeunesse et des Sports, tout en rejoignant récemment le comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF), des fonctions qui témoignent d’un support et poids institutionnel certain, ont entretenu a stabilise la gouvernance autour de l’equipe nationale.
Dans ce contexte, Vladimir Petković a dû démarrer son mandat dans une atmosphère lourde, entre attentes populaires immenses et encadrement administratif encore en construction. Mais au fil des rassemblements, ce sont ses résultats sur le terrain qui ont peu à peu fait taire les critiques. Les larges victoires contre le Botswana (3-1) et le Mozambique (5-1) ont donné du crédit à sa méthode, recentrant le débat sur l’aspect purement sportif.
Ce renouveau sportif est donc aussi le résultat d’une forme de stabilité retrouvée en coulisses, ainsi que de l’appui affirmé des autorités, ce qui crée un contexte plus propice au développement du football national. L’alignement actuel entre la FAF et le staff technique semble faciliter la performance : Petković n’a d’ailleurs pas manqué de « remercier la FAF pour la bonne organisation » logistique autour des récents déplacements, soulignant une collaboration désormais plus fluide (Vladimir Petković : « Un pas important vers la qualif »). Après une longue période d’incertitudes institutionnelles, le football algérien paraît enfin s’appuyer sur une base plus solide pour avancer.
Des limites à ne pas occulter et Un vivier local à valoriser davantage
Malgré ce tableau encourageant, tout n’est pas parfait pour autant. La défense algérienne a montré quelques signes de fragilité récemment, concédant des buts évitables (1 but encaissé lors de chacune des deux dernières sorties) et souffrant de blessures de joueurs clés. L’équipe reste également marquée par un faux pas face à la Guinée plus tôt dans la campagne, un rappel que la stabilité n’est pas encore totale (Mondial 2026 Algérie – Mozambique (5-1) : Déclarations | Radio Algérienne). « Malgré cette large victoire on n’est pas encore qualifiés, il reste quatre journées et il faut continuer à travailler » a d’ailleurs averti le vice-capitaine Aïssa Mandi, appelant à garder le cap de la rigueur (Mondial 2026 Algérie – Mozambique (5-1) : Déclarations | Radio Algérienne). Par ailleurs, le championnat local demeure fragile et peine à constituer un vivier immédiatement performant pour l’équipe nationale. Si quelques joueurs du cru percent (on pense au gardien Alexis Guendouz formé en Algérie ou à l’ailier Mahious, révélation du dernier CHAN), la majorité des cadres évoluent à l’étranger et la Ligue 1 algérienne doit encore se professionnaliser davantage. Ces limites, bien réelles, ne sont toutefois pas dramatisées au sein du groupe. Au contraire, staff et dirigeants les abordent avec lucidité, conscients du travail restant pour consolider les acquis.
En d’autre termes, si la dynamique actuelle est globalement positive, il reste néanmoins des marges de progression, notamment sur la valorisation du championnat local. Cela dit, il serait injuste de parler d’un manque de contribution locale sans reconnaître que plusieurs cadres actuels de la sélection – comme Mohamed Amoura, Ramy Bensebaïni, Hicham Boudaoui, Ahmed Kendouci ou encore Youcef Atal – ont tous été formés en Algérie avant de poursuivre leur carrière professionnelle à l’étranger. Leur parcours montre bien que la formation locale, quand elle est structurée, peut produire des profils compétitifs au plus haut niveau.
Dans cette optique, la relance de l’équipe nationale A’ (réservée aux joueurs locaux) semble plus que nécessaire. Ce projet offrirait une réelle vitrine aux talents du championnat algérien – tels que Boulbina, Mahious, Helaïmia, et bien d’autres – qui mériteraient d’avoir leur chance dans un cadre international et pourquoi pas, à terme, de rejoindre l’équipe A. C’est en leur offrant de la visibilité et des échéances concrètes que l’on redonnera au football local la place qu’il mérite dans le projet global.
Conclusion
Le football algérien est en train de tourner la page d’un passage à vide malencontreux pour écrire un nouveau chapitre plein d’espoirs. Grâce à l’effet Petković, à l’émergence d’une génération talentueuse et à un cadre fédéral désormais plus stable, les Fennecs affichent un visage conquérant. En tête de leur groupe de qualification pour le Mondial 2026 et confiants à l’approche de la CAN 2025, ils redonnent de la fierté à tout un peuple. Bien sûr, la route reste longue et il faudra confirmer dans la durée, mais l’élan positif est bel et bien lancé. Dans cette ambiance retrouvée, supporters et observateurs osent de nouveau rêver tout haut – et ce rêve porte fièrement le maillot vert de l’Algérie.