Une nouvelle étape dramatique a été franchie dans l’instabilité mondiale. Israël a déclenché une attaque de grande ampleur contre l’Iran, ouvrant la voie à une escalade militaire aux conséquences potentiellement dévastatrices pour l’ensemble de la planète. Cette opération, unanimement décrite comme injustifiable, porte la marque du gouvernement d’extrême droite de Benyamin Netanyahou, dont l’agenda guerrier ne fait désormais plus de doute.
Cette offensive n’aurait pas été possible sans l’accord — et très probablement la participation active — des États-Unis. Ce soutien, implicite ou logistique, soulève des interrogations majeures sur le rôle réel de Washington dans le déclenchement de cette crise.
Téhéran n’a pas tardé à répondre : des salves de missiles ont été tirées en représailles. Pour de nombreux analystes, cette riposte ne constitue pas un simple échange de coups, mais l’ouverture d’un front stratégique aux ramifications globales. L’Iran est, rappelons-le, membre de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), aux côtés de la Chine et de la Russie. Ces trois puissances disposent non seulement d’accords de coopération militaire, mais mènent également des manœuvres conjointes régulières.
Sur le plan économique, les risques sont colossaux : 40 % des hydrocarbures importés par la Chine proviennent d’Iran, et 50 % des flux mondiaux d’hydrocarbures transitent par le détroit d’Ormuz. Un conflit prolongé ou l’obstruction de ce point de passage stratégique suffirait à désorganiser durablement les marchés mondiaux.
Au-delà du Moyen-Orient, cette guerre a le potentiel de dépasser en gravité le conflit en Ukraine. Tous les ingrédients d’un embrasement généralisé sont réunis : alliances militaires croisées, dépendances énergétiques vitales, tensions préexistantes. L’histoire semble redessiner les contours de 1914, mais à l’ère nucléaire.
Dans ce contexte, le calme relatif de Moscou et Pékin pourrait constituer, une fois de plus, le seul rempart contre une catastrophe irréversible.
Il devient urgent de désigner les responsabilités. Depuis quarante ans, des cercles néoconservateurs en Israël et aux États-Unis ont fait de la guerre leur doctrine permanente. Ils interviennent, déstabilisent, renversent, détruisent. Des millions de morts et des régions entières ravagées, du Moyen-Orient à l’Afrique, sans qu’aucun bilan sérieux ne soit jamais tiré.
Ceux qui attisent les flammes du chaos au nom d’une prétendue sécurité ne produisent que ruines, désespoir et instabilité. Cette guerre de plus pourrait bien être la guerre de trop.
Les peuples du monde, déjà accablés par les crises économiques, climatiques et sociales, méritent mieux que d’être les otages de stratégies cyniques menées par des élites inconscientes ou corrompues. Il est encore temps de les arrêter. Mais il faut, pour cela, rompre le silence complice.
Que la communauté internationale ouvre enfin les yeux : l’humanité ne survivra pas à une répétition de l’Histoire si elle reste gouvernée par ceux qui n’en tirent aucune leçon.