Il est parfois nécessaire et utile de rappeler certains articles quand ils concordent avec l’actualité et surtout lorsque ses analyses et prévisions s’observent dans ce qui se déroule, aujourd’hui, dans le sillage de l’affrontement otano/ukraino-russe sur le terrain Ukrainien et irano-israélo/américains au Moyen-Orient. Nous le trouvons d’actualité puisque les mêmes « valeurs », le même « ordre basé sur des règles », les mêmes provocations qui ne quittent pas les américano-anglo-sionistes et leurs auxiliaires européens, sont dégainés de nouveau sur l’Iran.
Voici l’article (publié en 2012)
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On se réunit, on parle, on sanctionne, on menace puis on recommence. Cela fait presque 20 ans que cela dure. Cela devient de la schizonévrose. Les menaces de « frappes préventives », réitérées à satiété, pour empêcher l’Iran de se doter de « l’arme nucléaire » ne sont plus crédibles, d’une part parce qu’ils connaissent la vérité et d’autre part parce qu’ils redoutent les conséquences qu’ils savent catastrophiques pour leurs intérêts et leur gendarme local.
Même l’Iran ne croit plus à cette éventualité comme l’a déclaré l’ambassadeur de Téhéran en France, Ali Ahani, dans une interview à Reuters « les frappes militaires, nous n’y croyons pas du tout » en précisant « bien sûr, nous sommes préparés à tout scénario pour nous défendre, mais on ne pense pas que le régime sioniste ira dans cette direction parce qu’il y aurait des conséquences pires et imprévisibles non seulement pour ce régime, mais pour la région et le monde. »
D’ailleurs, depuis, on ne sait plus, maintenant, qui doit le faire, qui doit commencer et qui doit suivre. Même le régime sioniste – qui saisit parfaitement les conséquences d’une telle aventure – sait qu’il a perdu la force et l’initiative depuis la montée en puissance de l’Iran ; c’est la raison pour laquelle il appelle la « communauté internationale » pour le faire comme le montre un communiqué du bureau de leur premier ministre « la communauté internationale doit empêcher l’Iran de fabriquer des armes nucléaires qui représentent une menace pour la paix dans la région et dans le monde entier ». Il s’agit bien, pour lui, d’une question existentielle. Son dilemme et paradoxe, issu de son idéologie sioniste funeste, le met dans une position des plus cocasse et dramatique à la fois. Une situation ou « agresser » ou « faire la paix » mène, l’un ou l’autre vers la même destinée. C’est-à -dire sa disparition ! Le sionisme ne peut exister sans expansionnisme et injustice lesquels mènent inexorablement à l’échec et donc à sa chute. Il s’y est enlisé dans l’invraisemblable paradoxe de « ni guerre ni paix ». La paix affaiblirait son armée et une nouvelle guerre pourrait signifier son suicide du fait du nouveau rapport de force.
Le fallacieux prétexte développé contre l’Iran et bien tombé en désuétude. Pour T. Meyssan, « les prétendus soupçons occidentaux ne sont que des artifices…pour isoler un État qui remet en cause la domination militaire et énergétique des puissances nucléaires… ». Même les parlementaires allemands de gauche s’opposent fermement à cette option de guerre en demandant à leur gouvernement de déclarer clairement l’opposition de Berlin à toute attaque contre l’Iran. Quant aux pays du BRICS, réunis dernièrement en Inde, ils appuient clairement l’Iran et son programme nucléaire ; position que le Conseil des Affaires internationales en Inde qualifie d’« évolution extrêmement positive qui joue en faveur de la paix et de la stabilité dans l’Asie de l’Ouest ».
Le projet ayant échoué contre le “mur’ syrien par les percées militaires et diplomatiques réussies, il ne reste aux américains que les négociations sur la base de ce postulat avec les pays issus du nouveau rapport de force dont l’Iran, puis de faire le deuil de leur rêve de casser l’axe Atlantique / Océan indien et Pacifique pour bloquer les pays du BRICS. Ils seront contraints à faire « certains sacrifices » pour se permettre de se positionner, au mieux, en futur « initiateurs de paix » pour ne pas risquer de perdre aussi les acquis. Le Qatar qui “finance” et “sponsorise”, l’Arabie Saoudite qui “arme” et le régime d’Erdogan qui “abrite” savent qu’ils ont joué leur pouvoir ou leur trône dans cette partie perdue qui se termine en Syrie.
Les américano-arabo-sionistes savent désormais que le projet ayant pour objectif “Iran’ par le “pont’ syrien a lamentablement échoué d’où, encore, ces sempiternelles menaces de frappes de l’Iran. Mais quand on ne fait que menacer durant 20 ans c’est que l’on ne fera rien ! Que du bluff ! Le dernier espoir et le dernier enjeu, qu’est la Syrie, est en phase de se pulvériser sur les rocs Damascains ; d’où ces revirements dans leurs discours et leurs engagements à l’endroit de la Syrie et l’Iran dont-on annonce subrepticement qu’il ne présente pas de caractère militaire. Ou bien ces informations crédibles qui font état qu’un certain nombre de dirigeants arabes adressent des « lettres confidentielles » à Damas dans le but de rechercher des solutions surtout après le « choc », pour le Qatar et l’Arabie saoudite, du Sommet de Bagdad.
La vérité finit toujours par reprendre le dessus sur le mensonge. C’est la loi inexorable de la Nature. Le monde à venir sera désormais plus équilibré avec les nouvelles alliances, les nouveaux regroupements, les nouveaux rapports de forces conséquents à des décennies d’injustices et de dominations des pays que compose l’Empire.
Les conclusions des meilleurs services de renseignements au monde, la CIA, et d’autres experts montrent que l’Iran aurait dû posséder cette arme nucléaire il y a 12 ans. S’il n’y a rien jusque-là, c’est que l’on menace l’Iran de bien autres choses qui relèvent de son droit indiscutable et inaliénable.
Voici ce qu’ils disaient déjà entre 1993 et 2000 et qu’ils redisent encore actuellement 12 ans après :
• « 24 février 1993 : le directeur de la CIA James Woolsey affirme que l’Iran était à huit ou dix ans d’être capable de produire sa propre bombe nucléaire, mais qu’avec une aide de l’extérieur, elle pourrait devenir une puissance nucléaire plus tôt. »
• « Janvier 1995 : le directeur de l’agence américaine pour le contrôle des armements et le désarmement John Holum témoigne que l’Iran pourrait avoir la bombe en 2003. »
• « 5 janvier 1995 : le secrétaire à la défense William Perry affirme que l’Iran pourrait être à moins de cinq ans de construire une bombe nucléaire, bien que « la rapidité… dépendra comment ils travaillent pour l’acquérir » (“how soon…depends how they go about getting it.’) »
• « 29 avril 1996 : le premier ministre israélien Shimon Peres affirme qu’ »il croit que d’ici quatre ans, ils (l’Iran) pourraient avoir des armes nucléaires ». »
• « 21 octobre 1998 : le général Anthony Zinni, chef de l’US Central Comand affirme que l’Iran pourrait avoir la capacité d’envoyer des bombe nucléaires d’ici cinq ans. « Si j’étais un parieur, je dirais qu’ils seront opérationnels d’ici cinq ans, qu’ils auront les capacités. » »
• « 17 janvier 2000 : Une nouvelle évaluation de la CIA sur les capacités nucléaires de l’Iran affirme que la CIA n’exclut pas la possibilité que l’Iran possède déjà des armes nucléaires. L’évaluation se fonde sur la reconnaissance par la CIA qu’elle n’est pas capable de suivre avec précision les activités nucléaires de l’Iran et ne peut donc exclure la possibilité que l’Iran ait l’arme nucléaire. »
En conclusion, il n’est pas inutile de rappeler ce qui est baptisé le projet « Yinon » que les israéliens considèrent comme stratégique et qui entre dans la même stratégie du « Grand Moyen-Orient ». Conçu par ses officines, il consiste en une reconfiguration de son « environnement géostratégique » grâce à une « balkanisation des états du Moyen-Orient et des pays arabes » pour en faire des « petits états » sans puissance. L’Irak, considéré comme pièce maîtresse, devait être divisé en un état kurde et deux états arabes (pour les musulmans chiites et pour les sunnites) en suscitant, pour ce faire, une guerre contre l’Iran. Ce projet préconise aussi le démembrement du Liban, de l’Égypte et de la Syrie ; le morcellement de l’Iran, de la Turquie, de la Somalie et du Pakistan. Il prévoie également la partition de l’Afrique du Nord en commençant par l’Égypte puis de l’étendre au Soudan, à la Libye, au Mali et au reste de la région. L’« Atlantic » en 2008 et l’ « Armed Forces Journal » en 2006, avaient publié des cartes où figurent ces « nouveaux pays » qu’envisage ce projet « Yinon ».
1 comment
Merci pour la publication!
Citation: « Voici ce qu’ils disaient déjà entre 1993 et 2000 et qu’ils redisent encore actuellement 12 ans après ».
cela veut dire qu’ils redisent encore le même refrain depuis 1993 à 2025 c’est à dire…. 32 ans !!! C’est à dire que l’on emmerde l’Iran depuis 32 ans sur cette question.
Il n’y a qu’un seul moyen pour l’Iran de leur faire oublier ce sujet et leur fermer le clapet….