L’Algérie franchit une étape stratégique vers l’indépendance financière : son adhésion au système panafricain de paiement unifié « PAPSS »
Dans un geste aux dimensions économiques et souveraines marquées, l’Algérie a officiellement rejoint le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), devenant ainsi le 18ᵉ pays du continent à l’adopter. Cette initiative, portée par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) en partenariat avec l’Union africaine et le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), permet d’effectuer des paiements transfrontaliers au sein de l’Afrique dans les monnaies locales, de manière instantanée, sécurisée et à faible coût.
L’adhésion algérienne au PAPSS n’est pas qu’une avancée technique dans le secteur bancaire : c’est une décision stratégique qui frappe au cœur de la dépendance vis-à-vis des systèmes financiers dominants à l’échelle mondiale, notamment ceux adossés au dollar américain, à l’euro et à la livre sterling. Depuis des décennies, le commerce intra-africain reste prisonnier de la monnaie forte, ce qui impose des coûts supplémentaires, des délais bureaucratiques, et maintient le continent sous la tutelle des grandes places financières.
Désormais, grâce au PAPSS, l’Algérie et ses partenaires africains peuvent échanger directement en monnaies nationales, réduisant ainsi la nécessité de passer par les banques correspondantes à New York ou Londres, et affaiblissant la mainmise des monopoles financiers occidentaux sur les échanges africains.
L’enjeu stratégique ne s’arrête pas là : l’Algérie est également membre actif des BRICS, qui travaillent à la mise en place de leur propre système de paiement et de règlement, destiné à connecter leurs économies hors des circuits de domination occidentaux. En combinant PAPSS et le futur système de paiement des BRICS, l’Algérie contribuerait à bâtir un réseau financier doublement souverain, reliant l’Afrique, l’Asie, l’Amérique latine et au-delà, tout en réduisant encore la dépendance au dollar et au système SWIFT.
Si cette orientation est poursuivie et exploitée avec intelligence, elle pourrait marquer le début d’une ère financière multipolaire, où le commerce et l’investissement entre l’Algérie et ses partenaires se feront libérés de l’emprise monétaire des puissances traditionnelles.
— Hope&ChaDia