Le Dr Dietmar Peetz est économiste et Chief Investment Officer de RealUnit Schweiz AG. Fort de plus de 30 ans d’expérience dans la gestion d’actifs et ancien responsable du plus grand fonds de matières premières d’Europe chez Credit Suisse, il s’est spécialisé dans l’analyse des crises financières et la protection du patrimoine en période d’instabilité.
France : au bord du gouffre, un danger pour l’Europe entière
La France vacille. Dans quelques semaines, avertit l’économiste allemand Dietmar Peetz, le gouvernement français pourrait s’effondrer. Le pays est confronté à une spirale de dettes insoutenable, à un déficit abyssal et à un chaos politique chronique. Ce qui fut autrefois le cœur culturel et politique de l’Europe est désormais l’épicentre d’une crise qui menace de balayer l’euro, d’entraîner une inflation destructrice et même de précipiter une guerre.
Les chiffres donnent le vertige : 67 milliards d’euros de paiements d’intérêts en 2025, soit davantage que le budget militaire d’une des premières armées du continent. La dette française dépasse les 3 000 milliards d’euros et chaque point de hausse des taux représente une saignée colossale. Déjà en 2021, Paris payait 35 milliards d’intérêts ; quatre ans plus tard, la facture a presque doublé.
Depuis vingt-cinq ans, la France stagne. Alors que les États-Unis affichaient une croissance moyenne de 2 % par an, la France plafonnait à 1 %. Plutôt que de réformer, elle s’est enfoncée dans le confort des déficits, dopée par l’argent facile de la BCE. Les crises successives – 2008, Covid-19 – ont accéléré la dérive : confinements brutaux, aides massives, explosion des dépenses sociales. Aujourd’hui, la machine est grippée. L’illusion du crédit bon marché s’est évanouie, les taux sont remontés et la France se retrouve prisonnière d’un engrenage infernal : plus de dettes, plus d’intérêts, moins d’investissements, moins de croissance.
Le constat est implacable : le déficit atteint 5,8 % du PIB, presque le double des critères européens. Chaque année, l’État doit emprunter plus de 170 milliards d’euros pour boucler son budget. Mais la BCE a cessé d’acheter massivement des obligations. Les investisseurs étrangers – qui détiennent la moitié de la dette – deviennent nerveux. Le spectre de la perte de confiance plane, celui qui ferait basculer Paris dans le défaut de paiement, comme Athènes hier. Sauf qu’ici, c’est un éléphant qui s’effondre, pas un vélo.
À cette bombe financière s’ajoute une crise sociale explosive. Le système de retraites, qui engloutit 44 % des nouvelles dettes depuis 2017, est insoutenable. Les engagements non financés dépassent 400 % du PIB. La moindre tentative de réforme déclenche des révoltes massives. La jeunesse, frappée par un chômage endémique de 15 %, se détourne de son pays et alimente un exode des cerveaux qui affaiblit encore l’avenir. Pendant que les États-Unis et la Chine investissent des centaines de milliards dans l’intelligence artificielle, la France n’a pas un euro à consacrer à la prochaine révolution industrielle.
Ce cercle vicieux frappe directement les ménages. Inflation persistante, pouvoir d’achat érodé, épargne en déroute : le Français moyen voit ses revenus fondre. Les retraités et les épargnants seront les premières victimes, avertit Peetz. Demain, expropriations et confiscations ne sont plus des scénarios impossibles, mais des outils de survie pour un État aux abois.
Le plus inquiétant, c’est l’ombre de la guerre. Officiellement, Paris prépare ses hôpitaux à accueillir des milliers de blessés d’ici mars 2026. Peetz y voit moins une anticipation d’un conflit extérieur qu’une crainte d’insurrections intérieures face à l’effondrement du modèle social. L’histoire le montre : quand un État est insolvable, il choisit parfois la fuite en avant militaire. L’Argentine avec les Malouines, Hitler en 1939 : deux précédents qui résonnent dangereusement.
La France est donc coincée : impossible de croître, impossible d’économiser, impossible d’emprunter indéfiniment. Chaque option mène à la crise. Et avec elle, c’est toute l’Europe qui vacille. « Si la France tombe, l’euro tombe », martèle Peetz.
Pour lui, le choc qui s’annonce dépasse Paris. Il s’agit d’une convergence de cycles – celui de la dette mondiale et celui des grandes monnaies – qui menace d’imploser. Les années qui viennent pourraient voir une inflation de 25 %, une fonte des retraites, une disparition du cash et une confiscation des patrimoines.