Le dernier rapport du FMI, publié le 18 septembre 2025, projette pour l’Algérie un produit intérieur brut nominal de 53 266 milliards de dinars à l’horizon 2030. La question centrale devient alors : comment convertir ce chiffre en dollars, devise de référence pour les comparaisons internationales ?
Si l’on prend comme référence le taux de change officiel d’aujourd’hui (≈129,5 dinars pour un dollar), le PIB algérien projeté équivaudrait à 411 milliards USD.
Mais une autre lecture s’impose. En tenant compte du taux de change effectif réel (REER), indicateur qui mesure la compétitivité et le pouvoir d’achat externe du dinar, l’équivalence change. Sur cette base, le même PIB projeté correspondrait à environ 437 milliards USD.
La différence n’est pas un simple détail technique. Elle illustre la nuance entre deux visions de l’économie algérienne :
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D’un côté, la valeur nominale, arrimée aux marchés financiers et aux cotations quotidiennes.
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De l’autre, la valeur réelle, qui reflète davantage le poids économique de l’Algérie en termes de compétitivité et de pouvoir d’achat.
Entre 411 et 437 milliards USD, c’est donc une fourchette crédible qui se dessine pour 2030. Elle traduit à la fois le potentiel de l’économie algérienne et les incertitudes liées aux choix de politique de change, aux équilibres extérieurs et à la dynamique des réformes internes.
Mon opinion : il est stratégique pour l’Algérie de faire de cette double lecture un atout. Montrer sa force nominale consolide la confiance des marchés, tandis que mettre en avant sa valeur réelle rappelle sa compétitivité et son rôle pivot dans la région.
POURQUOI LA PRÉVISION TEBBOUNE « 400 EN 2027 » EST RÉALISABLE
En 2025, Tebboune avait annoncé que l’Algérie atteindrait un PIB de 400 milliards USD dès 2027. Beaucoup avaient jugé cette prévision ambitieuse, certains même irréalistes. Pourtant, l’examen attentif des écarts entre les projections du FMI et les résultats réels montre que cet objectif est tout à fait à portée de main.
Écarts constatés entre prévisions FMI et croissance réalisée
| Année | Prévision FMI (Article IV) | Croissance réelle (rapport 2025) | Écart |
|---|---|---|---|
| 2022 | 2,4 % | 3,6 % | +1,2 pt |
| 2023 | 2,6 % | 4,1 % | +1,5 pt |
| 2024 | 2,9 % | 3,6 % | +0,7 pt |
Analyse
L’écart récurrent de +1 point ou plus entre prévisions du FMI et croissance réelle suffit déjà à accélérer la trajectoire du PIB algérien par rapport au scénario conservateur de l’institution. Mais ce n’est pas le seul levier. D’autres dynamiques structurelles jouent également en faveur d’une montée plus rapide du PIB :
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La réduction progressive de l’économie informelle, grâce à la généralisation de la numérisation et à l’élargissement de l’assiette fiscale, permet de capter dans les comptes nationaux une partie de la richesse qui échappait jusque-là aux statistiques.
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L’entrée en production des grands projets miniers (notamment Gara Djebilet pour le fer et d’autres filières stratégiques) viendra ajouter une nouvelle composante de croissance hors hydrocarbures, avec un potentiel d’exportation important.
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La montée en puissance des secteurs hors hydrocarbures (agriculture, industrie manufacturière, services numériques) alimente une croissance plus diversifiée et moins dépendante des aléas pétroliers.
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Enfin, la dynamique démographique et la demande interne restent des moteurs solides qui soutiennent la consommation et l’investissement.
Dès lors, l’objectif présidentiel de 400 milliards USD en 2027 ne repose pas uniquement sur un écart statistique vis-à-vis du FMI, dont le rapport detaille est ici, mais sur un ensemble de transformations profondes qui, combinées, rendent ce cap atteignable plus tôt que ne le suggère la projection de base.
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