Gloire éternelle à nos martyrs.
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Nécessaires clarifications.
On a beau tourner et retourner la question cent fois, mille fois, la réponse est toujours la même. La cause vraie du conflit memoriel de l’Algérie avec la France est celle-là : en France on croit fermement que c’est l’Algérie qui est redevable à la France pour avoir été colonisée, que la France nous a sorti du cambouis, de notre sauvageie tribale, qu’elle nous a apporté la civilisation, couvert de ses innombrables bienfais, éclairé de ses lumières, fait cadeau de sa langue et de sa culture, et pour juste récompense nous avons levé les armes contre elle et chassé les pauvres petits Européens de leurs maisons de leurs jardin, gagnés a la sueur de leur front. Nous les avons privé de leur pays.
Nous sommes vus en conséquence comme des ingrats, qui profitons de ce que la France a laissé derrière elle comme ponts, routes, hôpitaux.
Voilà pourquoi, beaucoup pensent en France que c’est à l’Algérie de demander pardon.
Le comble c’est que certains Algériens le pensent aussi, ils estiment que l’Algérie en fait trop, Qu’il faudrait raison garder, que la France est un grand pays qui continue de nous apporter ses bienfaits et qu’il ne sert à rien de toujours remuer le passé. La colonisation est morte selon eux. D’où les attaques actuelles contre la loi criminalisant la colonisation.
Pour que les choses soient claires : cette loi est un geste symbolique, memoriel et politique très fort , sa portée historique aussi.
Qu’on ne soit pas d’accord sur la démarche, le manque de préparation et de débat, que l’on conteste le contenu ( je l’ai fait dans article à Twala), que l’on soit opposé au régime ou contestant certaines de ses actions, cela n’enlève rien à la justesse et l”opportunité de la loi. Elle répond aux souffrances, aux sacrifices, aux tragédies subies par notre peuple durant 132 ans.
C’est un acte souverain de l’état algérien. La loi était nécessaire, elle a été votée, c’est un acquis.
Le reste, tout le reste demeure sur la table.
Je crois pour ma part, que si le Parlement est allé jusqu’au bout, c’est parqu’il n’avait plus le choix, une étape importante à été francie dans nos relations avec la France et plus rien ne saurait être comme avant. En France la droite dure ne laissera plus aucune chance à la politique de réconciliation sinon à ses seules conditions.
Alors tant qu’à faire, que chacun exposé ses cartes.
En écrivant ces lignes , je pense à Ptit Omar, à Ali, à Hassiba, à Hamdane Khodja et à tous ceux qui n’ont pas eu la chance de vivre en homme libres sur leur terre, je pense aussi aux Aouffias, au Arb Taksift, aux Ouled Riah, et aux témoins irrefragables des crimes de la France en Algérie.
Titre de l’article de Hope&Chadia