Dans cette interview accordée à la revue «El Djeich», le sélectionneur national, Djamel Belmadi, ne cache pas sa satisfaction d’avoir été honoré par l’ANP, geste qu’il considère comme un honneur et une responsabilité en même temps, tout comme il a évoqué d’autres points que vous trouverez dans cet entretien réalisé au niveau du Centre technique national de Sidi Moussa.
El Djeich : Récemment vous avez été honoré par Monsieur général d’armée, chef d’état-major de l’ANP à l’occasion de la finale de la 50e édition de la Coupe d’Algérie militaire, quelle est votre appréciation sur le football militaire?
M. Djamel Belmadi : «D’abord, j’ai été honoré par cette invitation et cette reconnaissance de la part de
l’institution militaire et tout ce que peut cela signifier. C’est un honneur, mais aussi une grosse responsabilité de continuer à donner le meilleur de soi-même à la tête de la première sélection du pays pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés ensemble avec la Fédération algérienne de football. Quant au football militaire, son existence ne date pas d’aujourd’hui, cela a commencé avec l’équipe de l’ALN, première sélection de l’Algérie combattante. Elle sera suivie par celle du FLN et ses grands footballeurs, dont certains ont été les premiers à offrir des titres à l’Algérie indépendante : la médaille d’or des Jeux méditerranéens de 1975, c’était la sélection militaire drivée par Rachid Mekhloufi. Un an après, c’était au tour du défunt Hamid Zouba d’obtenir le premier titre continental avec le MC Alger. En 1978, Rachid Mekhloufi récidive avec les Jeux africains d’Alger, sans oublier Mokhtar Aribi, en 1988, avec l’Entente de Sétif et le premier titre continental en 1990 sous la conduite du regretté Abdelhamid Kermali. Et plus récemment, feu Abderrahmane Mehdaoui qui était derrière le titre de champion du monde militaire au Brésil, en 2011, et un autre titre en 2017. En somme, le foot militaire a toujours été à l’avant-garde et a de tout temps honoré le pays.»
El Djeich: Vous portez un attachement particulier à l’équipe du FLN, précurseur du football algérien post-indépendance, que représente cet attachement pour vous, au moment où nous commémorons le soixantenaire de l’indépendance ?
M. Djamel Belmadi: «Effectivement, j’éprouve un attachement profond et un respect sans pareil pour nos aînés et plus particulièrement pour cette glorieuse équipe du FLN qui a porté haut et fort les couleurs nationales, et fait avancer en même temps la cause algérienne durant la Révolution libératrice. C’est d’ailleurs un référent dans l’histoire du football mondial. C’est dire également la portée et l’impact que peut avoir ce sport en dehors des terrains de la compétition proprement dit. Cet attachement à l’équipe du FLN est toujours présent et me permet de me ressourcer à chaque fois que le besoin se fait sentir»
El Djeich : De par votre expérience en tant qu’ancien joueur et actuel sélectionneur national, quelles sont les perspectives du football algérien?
M. Djamel Belmadi : «L’Algérie demeure une terre de football que nul ne peut remettre en cause, mais cela n’est pas une fin en soi. Sans le travail, la formation, l’abnégation et tous les ingrédients qui permettent la performance et les consécrations, nous continuerons à accuser un retard sur d’autres nations. Le talent existe ici et ailleurs, mais le
football a besoin de travail de base, de structuration, d’organisation, d’encadrement, de stabilité, de méthode et d’autres paramètres qui lui assureront son développement et sa progression.
Personnellement, je suis issu de la formation de l’école française comme le sont de nombreux footballeurs qui ont défendu crânement le maillot national ; et continueront à le faire à l’avenir. Nos clubs sont donc appelés à investir et à s’investir dans la formation à partir de ce vivier inépuisable afin de s’assurer un avenir prometteur. Pour ma part, depuis 2018, j’essaye d’apporter modestement ma pierre à cet édifice avec toujours l’espoir et la volonté de hisser notre football, à travers notre sélection, le plus haut possible.»
El Djeich : Le Qatar organise cette année la 22e édition de la Coupe du monde de football, quelle est la portée de cet événement sportif planétaire ?
M. Djamel Belmadi : «Avant même le début de cette épreuve planétaire, le Qatar avait déjà prouvé ses capacités à organiser de tels événements. Lors de la Coupe arabe de la Fifa, en 2021, soit une année avant la Coupe du monde, le Qatar était déjà prêt à presque 100% et sur tous les plans. Aujourd’hui, toutes les sélections découvrent la qualité des infrastructures et des stades ultramodernes pour célébrer le football. Le Qatar, ce petit pays du Golfe, a prouvé qu’il était capable de relever l’un des plus grands défis, celui d’organiser le Mondial dont la portée historique restera pour longtemps ancrée dans les mémoires, nonobstant la réussite sportive et économique, sans oublier l’image que dégagera ce pays arabe et musulman.»
El Djeich : Un dernier mot pour les lecteurs de la revue «El-Djeich» ? …
M. Djamel Belmadi : «Ce fut un réel plaisir d’accorder cette interview à l’une des plus anciennes et respectables publications en Algérie et à travers elle, je tiens à transmettre mes salutations à l’Armée nationale populaire et à tous ceux qui, au quotidien, consentent d’immenses sacrifices pour que notre pays reste debout et progresse vers un avenir
radieux».
EL DJEICH, Décembre 2022
2 comments
Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
excellent entretien, merci Nam pour le partage