Dans un message adressé aux participants du Colloque international d’Alger sur «l’imam Mohamed Ben Abdelkrim El Maghili: gouvernance, unité et stabilité des sociétés africaines», le président de la République Abdelmadjid Tebboune a appelé à suivre l’exemple de cet érudit algérien qui a su exploiter la dimension africaine pour répandre les valeurs de la solidarité et de la construction.
«L’imam El Maghili a su s’investir dans la dimension africaine et a pu se constituer comme une base de réconciliation et de coopération constructive», dira Tebboune avant de préciser que «l’Algérie nouvelle prend conscience que la dimension africaine reste un choix stratégique».
Il appellera, par ailleurs, à s’inspirer des valeurs de Cheikh El Maghili dans notre pays, et en particulier dans la région du Sahel africain… «Ce qui pourra nous aider à faire face aux divers défis, notamment le terrorisme et l’extrémisme sous toutes ses formes», a-t-il expliqué. Pour ce faire, le Président préconise «la nécessité de renforcer l’action diplomatique, de redynamiser l’arène religieuse et de bénéficier de la profondeur des ordres soufis et de leurs prolongements en Afrique».
En effet, les zaouïas du fait d’un islam modéré, constituent un vecteur important et sûr pour véhiculer le message de la paix, la solidarité et de l’entraide entre les peuples du continent noir.
À ce sujet, Tebboune rappellera l’attachement de «l’Algérie qui a servi l’Afrique dans son passé, et qui poursuivra ce chemin dans son présent et son avenir, s’inspirant en tout cela de la gloire de ses ancêtres et aïeuls». Dans son message lu par le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, le chef de l’État a rappelé également les vertus du «projet de réforme intégré de l’imam El Maghili qui ne se limitait pas à la dimension éducative et de «daâwa», mais s’étendait plutôt aux domaines de la bonne gouvernance afin de maintenir la stabilité et la sécurité sociales». Faut-il le rappeler, feu Cheïkh El Maghili avait édifié l’un des plus grands carrefours économiques et marchands, situé dans le Ksar Sidi Youcef dans la région de Touat.
Par ailleurs, le Président abordera également l’héritage savant et scientifique du cheikh El-Maghili qui a «été au centre d’une large attention et a influencé l’épanouissement de la jurisprudence, du mysticisme et des sciences de la langue arabe dans toute l’étendue de la région». Il estimera également que ce Cheïkh algérien «a inscrit son nom dans l’Histoire en tant qu’un des grands érudits au vu de ses éminentes contributions dans les domaines scientifiques, socio-économiques et politiques, et dans la diffusion de la conscience durant le XVe siècle dans toute l’Afrique».
Il y a lieu de souligner que le Président a été honoré par les descendants de l’imam El Maghili qui l’ont distingué pour «ses grands efforts en faveur de la valorisation et la sauvegarde de l’héritage de l’imam, ainsi que pour l’organisation de ce Colloque international». Organisé sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ce colloque a vu la participation d’un nombre importants d’officiels, d’invités et de conférenciers du pays et de l’Afrique. Deux jours durant, les participants se pencheront sur l’héritage intellectuel, politique et scientifique de l’imam Mohamed Ben Abdelkrim El Maghili El Tlemcani (1425-1504), un des grands érudits algériens du XVe siècle. Né à Tlemcen vers la fin du XIVe siècle, l’imam El Maghili a étudié à Béjaïa puis à Alger où il était le disciple de Aberrahmane El Thaâlibi qui l’a chargé de diffuser la Tarika El Kadiria dans les pays du sud du Grand Maghreb. Après une grande tournée dans la région du Sahel, il est décédé en 1504 à Adrar et fut inhumé à la zaouïa Kounta, laissant un héritage de plus de 24 ouvrages.
Mohamed OUANEZAR, https://www.lexpressiondz.com
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