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Reda Kateb, acteur, réalisateur français, à L’Expression «L’Algérie est mon deuxième chez moi»

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Article publié par Expressions

Reda Kateb est un acteur, réalisateur et scénariste français de talent. Il a obtenu plusieurs récompenses, dont le César du meilleur acteur dans un second rôle avec le film Hippocrate en 2015. Il est le fils de Malek Kateb, un éminent comédien de théâtre algérien. L’artiste caméléon a eu la chance d’incarner une multitude de personnages au cinéma et venir en Algérie en présenter quelques-uns. Ce fut le cas au début du mois de décembre, dans le cadre du festival international du cinéma d’Alger, dédié au film engagé où il est venu en présence de l’équipe du film, accompagner la sortie de « Nos frangins » de Rachid Bouchareb, un film essentiel qui permet de mettre la lumière sur le meurtre dans les années 1980 de deux Français d’origine algérienne, Malik Oussekine et Abdel Benyahia. Reda Kateb y campe avec beaucoup d’émotion le rôle du frère de Malik. Il nous en parle ici tout en évoquant sa carrière et ses projets….

L’Expression: Vous campez le rôle du frère de Malik Oussekine dans le film «Nos frangins» de Rachid Bouchareb. Comment avez-vous accuilli ce rôle?
Reda Kateb: Avec Rachid Bouchareb on avait envie de travailler ensemble. On s’est rencontrés il y a un an et demi auparavant avant qu’il me fasse lire le scénario. Je connaissais les films de Rachid. J’aimais beaucoup. J’aime beaucoup la place qu’il a au cinéma français. Cette manière, finalement, pour le cinéma de faire aussi oeuvre de mémoire. Ya quelque chose de vraiment essentiel dans son travail.
Ensuite, il m’a envoyé son scénario que j’ai lu et dans lequel j’ai senti, rapidement que j’avais envie de faire partie de cette histoire. C’est un film assez choral dans lequel mon personnage est important mais aussi celui de Sarah, campé par Lyna Khoudri, le père aussi d’Abdel joué par Samir Gasmi. On participe tous à raconter cette histoire.

Une histoire qui fait écho à l’actualité non?
Oui, bien sûr. C’est un film très important, pour les jeunes générations, issues de l’immigration, un événement comme celui-là, est un marqueur. Pour moi, dans mon enfance, marqueur d’une solidarité de toute la jeunesse française qu’elle soit issue de l’immigration ou non, qui à un moment a dit ce slogan: «Plus jamais ça!» Peut- être que, pendant des années, on pouvait impunément tuer à mort, battre à mort des Arabes dans des cours d’immeubles…on a bien sûr en mémoire les événements d’octobre 1961 et d’autres événements. Tout d’un coup, face à un événement comme celui-là, Tout le monde dit stop et se solidarise avec ces familles et ces gens.

Comment avez-vous fait pour incarner le frère de Malik Oussekine? L’avez- vous rencontré?
Non, je ne l’ai pas rencontré. J’ai vu une vidéo notamment, une interview qu’il donnait dans la rue. C’était à la fois dans ce qu’il disait et dans ce qu’il dégageait dans son visage, que cet homme m’a touché. Ensuite, j’ai regardé beaucoup d’archives, de cette époque-là, j’ai écouté aussi des émissions de radios, je me suis replongé dans l’ambiance de cette époque en écoutant aussi de la musique de cette époque que ce soit des musiques qui sont dans le film comme la Mano Negra, les Rita Mitsouko, et d’autres. En faisant ça, je me suis replongé aussi dans ma propre enfance. J’étais enfant dans les années 1980. J’ai 45 ans aujourd’hui. J’avais neuf ans en 1989. C’est donc l’articulation entre quelque chose qui est la fresque historique commune, quelque chose qui nous concerne tous et puis quelque chose de plus intime qui me permettait d’incarner ce personnage émotionnellement, de l’intérieur.

Vous avez tourné cet été en Algérie un autre long métrage, avec Bruno Magimel notamment. Un mot là-dessus…
Le film s’appelle «Omar la Fraise». Je ne peux pas en parler, mais j’espère revenir le présenter en Algérie.

Vous venez souvent en Algérie, quel rapport entretenez-vous aujourd’hui avec ce pays et quelle image de l’Algérie en avez vous?
J’ai l’image du tournage que j’ai fait, parce que pendant trois mois j’ai été sur Alger essentiellement. On a tourné un peu aussi à Ouargla. J’ai tourné à Alger-Centre, dans les cités comme la Ccarrière, Climat de France.. Ça a été un voyage assez fort pour moi, parce que tout d’un coup, j’ai vécu l’Algérie au quotidien. Avec toute une équipe, on a travaillé ensemble. On a partagé des choses physiques et émotionnelles de fatigue etc. où tout d’un coup, j’ai vécu en travaillant avec ces gens en permanence, dans une Algérie qui n’était pas seulement celle de l’héritage mais celle du présent. J’ai fait des rencontres du moment, chaque jour que j’ y ai passé. Je suis venu en Algérie pas mal de fois, dans les années 1980, quand j’étais enfant à Oran, puis après, dans les années 1990. Cependant, tous les amis de mon père étaient en train de se faire assassiner les uns après les autres et on est plus revenu. Mon père est mort en 2000. Il m’a fallu donc du temps pour revenir en Algérie. Je suis revenu y passer de très courts séjours. Comme là, je suis arrivé hier, je repars demain. Je viens, je présente un film et je repars, mais tout d’un coup, le fait de venir et tourner un film pendant une longue période, ca m’a changé mon rapport avec l’Algérie. Hier, quand je suis arrivé, à l’aéroport, j’avais l’impression d’arriver dans mon deuxième chez moi…donc quelque chose a changé…

Quels sont les gens qui vous ont inspiré et comment êtes vous venu au cinéma, vous qui disiez avoir connu le théâtre grâce à votre père…
Je suis né en 1977 à Paris. Mon père est arrivé en France, dans les années 1960. On a continué à venir en Algérie dans les années 1980. C’est au début 1990 qu’il a arrêté de venir. Mon père était acteur de théâtre, donc j’ai grandi dans les coulisses de théâtre et je partais en tournée avec lui. J’ai joué dans une pièce quand j’avais huit ans. Après, j’ai joué avec mon père quand j’avais onze/douze ans ou treize ans. J’ai trouvé un terrain d’expression, un endroit où je pouvais être moi-même, tout en jouant d’autres rôles. Jouer, c’est pouvoir s’exprimer dans toutes les facettes possibles de l’être humain. Cela vous permet de jouer des méchants, des gentils, d’incarner des personnages d’origines très différentes. Ce métier est un peu un passeport pour la découverte de beaucoup de choses pour moi. J’ai beaucoup de chance de pouvoir le faire et de pouvoir le faire sur des terrains très différents, que ce soit au cinéma français, cinéma indépendant américain.. Là, je m’apprête à réaliser un film en France où je dois tourner en avril/mai. Apres l’été prochain, je devrai faire un film en anglais au Danemark. C’est ce qu’on appelle faire une carrière internationale. C’est une grande chance et ça donne une grande ouverture sur le monde aussi.

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