Moussa O. /Ag.
La femme algérienne a pu, en dépit de ses engagements et des défis qu’elle est appelée à relever au quotidien, contribuer au développement du secteur agricole, grâce à sa détermination et au soutien de l’Etat.
Nombreuses sont les femmes qui ont investi le secteur agricole, un secteur qui exige de la patience et un travail de longue haleine, en bravant tous les obstacles pour développer de nouvelles filières. Certaines ont même réussi la transition de l’agriculture traditionnelle à l’exploitation agricole à la faveur des opportunités offertes pour s’imposer dans un domaine qui exige de la force physique et beaucoup d’énergie. Les femmes rurales ont ainsi élargi et diversifié leurs activités, en s’engageant pour certaines dans la culture de plantes, la plantation d’arbres fruitiers et en expérimentant de nouvelles cultures en Algérie, comme la culture des plantes médicinales et partant la promotion de la production de médicaments et l’extraction des huiles végétales et aromatiques. En plus de ses activités, la femme agricole est soucieuse de son développement personnel témoigne son intérêt pour la formation et l’acquisition d’un nouveau savoir-faire, notamment en ce qui concerne les techniques technologiques utilisées pour améliorer la production. Elle participe désormais et organise même des sessions de formation et des activités agricoles. Il est certain que ces agricultrices ont été encouragées à diversifier leurs activités et leur savoir-faire grâce au soutien de l’Etat qui œuvre, plus que jamais, à encourager l’association de la femme aux différents programmes et projets de développement, et à faciliter son accès aux crédits et à un accompagnement technique constant des cadres de la Direction de l’agriculture dans le volet phytosanitaire et en matière de conseils vétérinaires et d’orientation agricole, ont déclaré des exploitantes agricoles. Grâce à ce soutien, Nadira Oulebsir, 49 ans, ayant démissionné de son poste de chef de bureau des statistiques agricoles à la wilaya de Béjaïa, s’est tournée vers l’agriculture en 2017, pour se lancer dans la culture des figues de Barbarie et l’extraction des huiles végétales et aromatiques, à la faveur de cette passion héritée de père en fils». Distinguée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors des travaux des Assises nationales de l’Agriculture (28 février dernier) pour son travail, Mme Oulebsir, a cultivé 5 hectares de figues de Barbarie, après avoir lancé son activité agricole avec seulement 1 hectare au niveau de sa ferme personnelle de 8 hectares dans la wilaya de Souk Ahras. Les trois hectares restants sont en cours d’exploitation pour la culture de plantes médicinales et aromatiques. En dépit des conditions climatiques difficiles dans la région et malgré son état de santé, Mme Oulebsir s’emploie à réaliser une ferme pédagogique pilote dédiée aux formations et aux micro-activités agricoles, et à la transformation des ressources naturelles inexploitées résistant aux changements climatiques. Pour sa part, la chercheuse en agriculture saharienne, Halima Khaled de la wilaya de Touggourt, gérante de la ferme Al Barhana pour la production de semences relevant de l’Institut technique de développement de l’agronomie saharienne (ITDAS) à Biskra, s’est lancée dans la culture de nouvelles plantes en Algérie. Mme Khaled a été la première à avoir cultivé le «quinoa» en Algérie, ayant connu un grand succès au Sahara. Elle, a également été distinguée par le président de la République, en récompense de ses efforts dans la promotion de cette plante aux multiples bienfaits. Seule responsable de cette plante au niveau national, la chercheuse est la représentante officielle lors des célébrations mondiales de sa consommation, organisées chaque année en juillet. La plante du quinoa appartient à la famille des Amaranthacéae (à l’instar des épinards, des betteraves, et autres) et ses graines sont récoltées et consommées sous forme de céréales à haute valeur nutritive. Mme Khaled, l’une des fondatrices du «Forum arabe du quinoa», a pu travailler sur un projet régional avec certains pays arabes et européens pour développer cette plante. Les expérimentations de la chercheuse ne s’arrêtent pas là, elle a également accompagné les agriculteurs dans d’autres expériences non moins réussies, comme la culture du tournesol, du colza, de la betterave, et la culture des palmiers et de la luzerne, utilisée pour nourrir le bétail (plante fourragère). Le même succès a été réalisé par Mekia Djoumah, 55 ans, qui a bénéficié d’une licence d’exploitation d’un terrain forestier d’une superficie de 3 hectares dans la wilaya d’Annaba. Mme Djoumah a choisi d’investir dans la culture des figues de Barbarie, des oliviers, de pistachier lentisque et de l’aloe vera depuis 2007, outre l’extraction des huiles pour la fabrication de produits de soin corporel et cosmétique à partir des matières premières de son exploitation. Afin de diversifier son activité, l’agricultrice, fabrique des crèmes pour soigner la douleur et les brûlures à partir d’huiles extraites, soulignant que sa passion l’a également poussée vers l’expérience du séchage des tomates et de la transformation des épices de manière traditionnelle.
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