L’Algérie à l’avant-garde des combats africains : Une solidarité à toute épreuve

Assia Boucetta

Le rôle de l’Algérie dans l’espace géopolitique africain à la lumière des crises croissantes et des menaces sécuritaires dans la région est défini comme l’une des composantes de sa politique étrangère.

Dans un environnement régi par des incertitudes et diverses crises et menaces, l’Algérie s’est installée comme une force agissante dans la préservation de la sécurité, le renforcement de la stabilité et de soutien au développement économique en Afrique. Il faut savoir que l’impact régional direct de la crise au Sahel a été la reprise de l’activité terroriste dans la région dont certains pays sont devenus un refuge et un terrain d’entraînement pour les terroristes. Consciente qu’elle gère un processus très complexe, l’Algérie a par la voix du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, réitéré son engagement à soutenir ses voisins et les pays africains dans leur lutte contre le terrorisme. A l’occasion du débat de haut niveau du Conseil de sécurité sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent à travers le renforcement de la coopération entre l’ONU, les organisations et mécanismes régionaux, le chef de l’Etat a rappelé, dans ce sens, les initiatives de l’Algérie, à l’image de l’élaboration d’un nouveau plan d’action pour l’UA dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et l’activation du Fonds africain pour la lutte contre ce phénomène. Ce discours rappelle, selon l’expert en questions sécuritaires et ex-colonel de l’ANP Benaoumeur Bendjana, le soutien indéfectible de l’Algérie pour l’Afrique comme cela a toujours été le cas. «Nous n’avons jamais tourné le dos à l’Afrique, sachant que la politique étrangère du pays ne cesse, dans son approche sécuritaire, de soutenir toutes les actions de lutte contre les menaces croissantes imposées par ce fléau transfrontalier», a-t-il indiqué, relevant que «ce soutien touche de plus en plus le volet social dans ses différentes options visant à réduire la pauvreté et à renforcer la politique du développement et de création d’emplois dans la région».

Pour l’ex-attaché diplomatique à la défense, «l’Algérie appartient à l’Afrique et sa présence est permanente pour défendre avec force les intérêts de ce continent qui ont toujours été parmi ses priorités». D’ailleurs, souligne-t-il, «elle n’hésite pas à mettre tous les moyens dont elle dispose pour promouvoir le développement intégré en vue de réaliser la prospérité commune». L’Algérie, qui se présente comme un pays pivot pour mener de nouveaux chalenges a, affirme-t-il, mis l’accent sur la nécessité de «mobiliser le dynamisme économique afin d’atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) et de consolider la paix et la sécurité en Afrique». Et de faire remarquer : «L’Algérie œuvre de manière très solidaire avec son expertise, son assistance et des moyens financiers pour soutenir les pays africains économiquement et politiquement lorsqu’il s’agit de trouver les solutions les plus appropriées aux crises qui secouent certaines capitales.»

Abderzak Saghour, enseignant de science politique à l’université d’Alger, affirme, pour sa part, que «les intérêts les plus étroits de l’Algérie sont en Afrique et il n’est pas étonnant de voir notre politique étrangère s’investir davantage dans cette région». Historiquement, rappelle le politologue, «l’Algérie a été à l’origine du projet de la route de l’Unité africaine auquel l’Etat a consenti de grands sacrifices pour renforcer l’intégration régionale». Et lorsque, ajoute-t-il, «le chef de l’Etat décide d’injecter un milliard de dollars dans le budget de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, cela dénote de l’intérêt que porte l’Etat algérien au développement du continent à travers des actions concrètes». Le président de la République a insisté, selon lui, «sur la lutte contre le phénomène du terrorisme transnational qui tient au fait que les pays du Sahel souffrent de pauvreté, de sécheresse et d’absence d’infrastructures de base. De plus, il n’y a pas de pays forts en Afrique d’où la forte ingérence étrangère dans la région qui tend à rendre plus difficiles et plus impraticables les solutions à certains conflits». Au vu de tous ces éléments, Saghour estime que l’Algérie par la voix de son président se dit prête à jouer ce rôle charnière dans la région.

« C’est un message à la communauté internationale que nous sommes une puissance régionale qui a les moyens économiques et militaires pour jouer ce nouveau rôle, d’autant plus que l’Algérie s’est porté candidate au poste de membre non-permanent du Conseil de sécurité pour 2024-2025», souligne-t-il. Cela dit, poursuit-il, «cette implication peut se décliner sous plusieurs formes, dont des aides financières ou techniques à travers l’investissement des entreprises algériennes, comme cela a été le cas avec le Niger et le Nigeria où nous avons signé un mémorandum d’entente pour la réalisation d’un gazoduc qui devra transporter du gaz nigérian vers l’Europe. Il y a aussi l’ouverture de nos universités aux étudiants africains, comme cela s’est produit récemment avec l’Ouganda».

Horizons.dz