La célébration de la Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants, chaque 12 juin, est l’occasion de rappeler qu’actuellement 160 millions d’enfants sont forcés de travailler dans le monde. Près de 28 % d’entre eux sont âgés de 5 à 11 ans et 35 % de 12 à 14 ans qui travaillent et qui sont pas scolarisés, selon l’OIT et l’Unicef.
Ce fléau épargne, cependant, l’Algérie où son ampleur est moindre. Selon Mme Meriem Chorfi, présidente de l’Organe national de la protection et de la promotion de l’enfance (ONPPE), les statistiques en Algérie sont quasiment absentes. «Le taux n’atteint que 1%. C’est un acquis qu’on ne doit pas oublier mais notre objectif est de ramener celui-ci à zéro», a-t-elle affirmé. Elle a également fait savoir que le travail des enfants est un problème mondial qui nécessite davantage d’efforts de la part des États. Pour elle, l’exploitation économique des enfants constitue «un réel problème», notamment avec la mendicité et l’exercice d’activités commerciales, surtout en été. «La place de l’enfant est dans les écoles, les salles de sport et les maisons de jeunes», a-t-elle poursuivi avant d’exhorter les parents à réduire la pression sur leurs enfants en cette période d’examen de fin d’année. Beaucoup de cas de fugue de peur d’être blâmés et punis par les parents sont enregistrés. Pour elle, la célébration des journées liées à l’enfance est une opportunité pour l’Algérie de faire le point sur les acquis et les lacunes à corriger.
Selon Mme Chorfi, le premier principe universel qui est l’intérêt suprême de l’enfant a été constitutionnalisé, pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie, en 2020. «L’Algérie compte parmi les rares pays ayant fait un pas géant dans la protection des droits de l’enfant à commencer par l’adoption de la loi 15-12 relative à la protection et la promotion des droits de l’enfant et la création de l’organe», a-t-elle souligné. Sur le terrain, l’ONPPE, en collaboration avec tous les acteurs impliqués dans cette démarche, compte renforcer sa présence pour garantir aux enfants une meilleure protection. Mme Chorfi a lancé, dans ce sens, un appel aux familles qui rencontrent des difficultés avec leurs enfants de solliciter l’organe via le numéro 1111. «Il peut leur apporter un soutien et les aider à s’en sortir. L’équipe chargée de recevoir les signalements est composée de psychologues, de juristes et de médecins», a-t-elle expliqué.
A l’en croire, entre 5.000 et 10.000 appels sont reçus quotidiennement. Un programme spécial sera mis en place pour accompagner les enfants doués dans les domaines scientifique, culturel et sportif. «Tous les enfants qui ont participé récemment à des compétitions internationales sont revenus avec des prix d’où l’importance de leur réunir tous les moyens pour réussir», a-t-elle renchéri. Elle a par ailleurs annoncé le lancement d’une campagne nationale de sensibilisation et de lutte contre la drogue qui touche de plus en plus de jeunes et même des enfants. La communication, surtout avec les adolescents, doit être renforcée.
Les parents sont appelés à être plus attentifs aux changements de comportement de leurs enfants. Elle a regretté que certains d’entre eux, qui ne comprennent pas les difficultés liées à l’adolescence, poussent parfois l’enfant à la dérive. La drogue est la plus grande menace mettant l’avenir des enfants en danger. Pour renforcer les mécanismes de signalement, l’ONPPE lancera, dans les prochains jours, une application mobile gratuite. «L’identité des lanceurs d’alerte ou de signalement sera confidentielle», a-t-elle rassuré.
Source : HORIZONS
ALGER – Les réalisations accomplies en matière de lutte contre le travail des enfants et la protection de leurs droits érigent l’Algérie en “un model un suivre”, a affirmé, samedi à Alger, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Fayçal Bentaleb.
Présidant une rencontre à l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants (12 juin de chaque année), le ministre a souligné que les pas franchis en matière de mise en œuvre des recommandations et d’application des standards internationaux dans la lutte contre le travail des enfants et la protection de leurs droits érigent “l’Algérie en un model à suivre”, appelant à “davantage de travail pour préserver ces acquis selon une approche inclusive basée sur la conjugaison des efforts des différents acteurs”.
Dans ce cadre, M. Bentaleb a mis en exergue les efforts consentis par l’Etat pour lutter contre le travail des enfants et protéger les droits de cette catégorie et son intégrité physique et psychologique à travers l’élimination de toutes sortes de violence et d’exploitation, rappelant les conventions internationale signées par l’Algérie ainsi que les législations nationales en vigueur.
Le secteur du Travail veille au renforcement de la lutte contre le travail des enfants par le biais des services d’inspection de travail ayant pour mission la constatation des infractions relatives au code du travail, a relevé le ministre, ajoutant que “les opérations périodiques de contrôle effectuées lors du premier semestre 2023 ont conclu que le taux du travail des enfants ne dépasse pas 0.001%”.
Pour sa part, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Kaouther Krikou a souligné, dans une allocution lue en son nom par le secrétaire général du ministère, Zohir Chettah que “les hautes autorités du pays ont veillé sur la protection des droits de l’enfant”, mettant en exergue “l’arsenal juridique en la matière”.
Dans le même contexte, il a rappelé la politique nationale tracée par le gouvernement pour protéger les enfants et les adolescents de tous les fléaux sociaux et de l’exploitation, et ce par le biais d’une batterie de mesures et de programmes inscrits dans le cadre de la protection et la promotion de l’enfance.
Pour sa part, la Déléguée nationale à la protection de l’enfance, Meriem Cherfi, a insisté sur “l’intérêt particulier” accordé par l’Algérie à cette catégorie, rappelant que le pays était parmi les premiers signataires des conventions relatives à l’enfance, en tête desquelles la convention internationale des droits de l’enfant.
Mme Cherfi a rappelé également les mécanismes et les mesures prises dans le domaine de l’enfance, à l’instar de l’Organe national de la protection et de la promotion de l’enfance (ONPPE), institué en vertu de la loi relative à la protection de l’enfant.
Abondant dans le même sens, le président de l’Observatoire national de la société civile (ONSC), Noureddine Benbrahem, a mis en avant les efforts fournis par l’Etat en matière de prise en charge et de protection de l’enfance, insistant sur le rôle de la société civile dans l’accompagnement de ces efforts par des campagnes de sensibilisation.
A son tour, la Directrice du bureau de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) en Algérie, Rania Bikhazi, a salué les “grands efforts fournis” par l’Algérie dans la lutte contre le travail infantile, relevant que le slogan de cette journée: “la justice sociale pour tous: comment en finir avec le travail des enfants”, vise à sensibiliser davantage sur la lutte contre le travail des enfants.
APS