Le problème de l’Afrique ce ne sont pas les capacités et les moyens. Ceux-ci sont disponibles à profusion (continent le plus riche, le plus jeune et bientôt le plus peuplé de la planète). Le problème, la plaie de l’Afrique, c’est la lâcheté de ses dirigeants.
208
Jusqu’à quand donc allez-nous tolérer que l’on assassine nos présidents et que l’on tue à petit feu nos populations avec la complicité de certains dirigeants ? ! Combien de nos héros, de nos figures à la stature et à la dimension plus grandes que l’Histoire elle-même faudra-t-il encore sacrifier, pour qu’enfin leurs idéaux panafricains vivent et triomphent ?
Songez-y ! Peut-être un jour bientôt votre tour viendra-t-il ? Car on ne s’allie pas avec le diable sans y perdre son âme et sans en payer le prix. Et l’on a bien vu tout le respect et le crédit que celui-ci accorde à ses pactes (accords et traités foulés aux pieds sans merci au gré des humeurs).
Or nous voilà désormais à un tournant historique où nos dirigeants doivent prendre leurs responsabilités et décider du sort de notre continent. Et cette occasion nous est fournie par cet accélérateur de l’Histoire qu’est le conflit ukrainien. Il constitue un curseur, un repère historique qui place les nations dans un camp ou dans l’autre, dans celui des impérialistes ou des anti-impérialistes.
C’est pourquoi, les chefs d’État africains doivent envoyer un signal fort à l’adresse du camp adverse en répondant présent en masse au prochain forum Russie-Afrique. Nos populations africaines l’ont bien compris, comme en témoigne, un peu partout, leur soutien sans réserve à la Russie.
Du reste, les nombreux coups d’état, qui se sont succédés dans le continent, ne révèlent en définitive rien d’autre que la révolte de peuples se sentant bafoués dans leur dignité et leur fierté par la soumission et la compromission de leurs dirigeants avec un clan néocolonialiste, dont l’action et l’œuvre, depuis qu’un de ces malheureux accidents de l’Histoire a fait croiser nos chemins, n’ont laissé que pauvreté dans nos pays et désespoir dans notre jeunesse.
Bien entendu, et cela est de bonne guerre (si l’on peut dire), les Occidentaux s’évertueront à mettre en garde contre une nouvelle forme de colonialisme de ces 2 grandes puissances mondiales que sont la Russie et la Chine. Tout d’abord que l’on nous cite seulement un État africain colonisé par ces 2 pays. Ensuite, quel est cet espèce de droit divin qui les autorise à être seuls mandataires, pour ne pas dire propriétaires ou les intronise souverains d’un continent dont ils prétendent définir les choix et la destinée ? Et enfin qu’avons-nous gagné jusqu’ici de leur sollicitude si bonne, bonne comme le bon pain que nous ne trouvons pas même dans les étals de certains de nos pays ?
Nos dirigeants doivent donc faire preuve d’audace et de courage politique pour enfin amorcer le décollage économique du continent. Et leur présence en force au forum Russie-Afrique marquera sans doute le coup de grâce à cet ordre mondial inique, unipolaire où “les damnés de la terre” non seulement feront entendre leur voix et mais présideront aux destinées du monde.