La sécurité alimentaire a abordée, mercredi au Séminaire national sur l’investissement en Algérie, qui se tient du 7 au 10 février 2024 à Constantine.
À ce propos, les conférenciers, qui sont pour la plupart des investisseurs, ont partagé leurs expériences dans différentes filières agricoles, soulignant que l’Etat déploie des efforts monumentaux pour rendre le climat de l’investissement plus attractif. Ils se sont accordés à dire que l’investissement agricole demeure parmi les plus fiables et viables.
Expert agricole, Benalia Khedari,a rappelé que l’Algérie a mis en place, en guise de riposte à la crise mondiale multidimensionnelle, plusieurs mesures lui permettant d’assurer sa sécurité alimentaire. Il a cité l’interdiction de l’importation de certains produits, outre la mise en place d’une stratégie en la matière. À commencer par la numérisation et la mise en service des plateformes facilitant l’accès des opérateurs économiques à l’administration et ses services.
«Nous avons constaté, à travers les lois de finances 2021 et 2022, que l’Etat encourage significativement l’investissement dans l’agriculture et cet élan se poursuit en 2023 et 2024», a-t-il fait remarquer. Étant un investisseur dans la filière des amandes, Khedaria fait part de son expérience en la matière affirmant que l’investissement agricole est fiable et viable. «La durée de vie des arbres fruits est, au minimum, d’une trentaine d’années, alors que cette durée de vie peut aller jusqu’à 200 ans pour l’oléiculture», a-t-il étayé lors de la conférence intitulée «L’Algérie en marche vers une sécurité alimentaire renforcée».
Miser sur les bons partenaires
Selon le conférencier, l’urgence d’atteindre les objectifs escomptés en termes de sécurité alimentaire exige un certain nombre de conditions, dont le choix du bon partenaire. «Les véritables partenaires ne sont pas de simples agriculteurs ou pays, mais ils sont parmi les grands opérateurs économiques ciblés de manière minutieuse», a-t-il appuyé. Dans ce sillage, il a précisé que les structures agricoles se divisent, de par le monde, en deux catégories. La première est caractérisée par les fermes agricoles comme espaces agricoles dans leur état le plus primitif, où l’agriculteur n’a pas assez de moyens mais juste un legs hérité de père en fils.
«Ce type représente, seulement, 15% à 20% des structures agricoles dans le monde», a-t-il affirmé. La seconde catégorie est représentée par les exploitations agricoles, dont le taux est de 70% et où l’on doit injecter des fonds pour augmenter le niveau technique en termes d’engrais, de produits phytosanitaires et de systèmes d’irrigation, en plus de la mécanisation de la récolte. En ce sens, l’expert a estimé que l’Etat doit miser, dans sa politique relative à la sécurité alimentaire, sur ces entreprises agricoles. «Nous avons pu réaliser la plus grande exploitation agricole en Algérie s’étalant sur 400 hectares d’amandiers sur une superficie totale du projet estimée à 2000 ha. Et la cadence de ce projet est très satisfaisante», a-t-il témoigné.
Le conférencier, à cette occasion, a mis l’accent sur la valorisation des produits agricoles locaux à travers le développement de la transformation agroalimentaire. À ce propos, l’expert en économie internationale, Abdelmalek Seraï , a jugé que pour booster réellement les capacités de production, « nous devons nous ouvrir sur des partenariats étrangers fiables, où les investissements agricoles concernent des surface qui peuvent aller jusqu’à vont jusqu’à 200.000 hectares ». Selon lui, l’actuelle loi sur l’investissement encourage ces partenariats et l’expertise dans ce domaine est disponible dans différents pays dotés de la technologie nécessaire.
Des indicateurs positifs
Seraï a relevé, dans ce sens, que les indicateurs économiques sont «positifs selon les institutions continentales mondiales, qui affirment que l’Algérie est sur la bonne voie en termes de croissance économique», ajoutant que l’on atteindra, dans deux ans, un taux de 6%. Dans sa communication intitulée, «L’Algérie, un modèle d’excellence dans le monde de l’oléiculture».
Hakim Allilèche, investisseur en oléiculture, est revenu sur l’importance de cette filière vitale dans la sécurité alimentaire nationale «L’Algérie dispose d’un patrimoine inestimable dans ce domaine et il est temps de le capitaliser pour un nouvel essor. Cela d’autant que la demande s’accroît et peut atteindre trois fois l’offre à l’échelle mondiale», a-t-il fait remarquer, précisant que la satisfaction de la demande locale demeure prioritaire, surtout que l’oléiculture peut s’exercer dans 36 wilayas sur les 58.
«Nous sommes capables de transformer notre oléiculture en un moteur d’exportation en modernisant les procédés de production, en focalisant sur la formation des agriculteurs et en renforçant les normes de qualité, sachant que notre l’huile est très prisée», a-t-il préconisé. Sur une vingtaine d’hectares dénombrant 20.000 oliviers, cet investisseur a pu placer l’huile d’olive algérienne sur le marché international et décrocher des médailles d’or lors des concours internationaux.
Les éléments-clé pour augmenter la production des viandes
Quant à Mohamed Doumir, vétérinaire et investisseur, il a mis en lumière la filière des viandes, tous types confondus, et évoqué son expérience réussie combinant l’élevage ovin et la production de l’aliment de bétail. Selon lui, le développement de la production des viandes devrait s’articuler sur deux éléments fondamentaux, à savoir la production de l’aliment de bétail (orge et fourrage) et l’identification des cheptels. «Le recensement du patrimoine national animalier est le premier pas à accomplir dans toute démarche visant à développer la filière viande».
De même qu’il a insisté sur l’amélioration génétique des différentes espèces locales et l’assimilation artificielle pour augmenter la production nationale. «Barbarine est une espèce antique de brebis issue de Constantine. Elle est connue pour sa grande capacité de résistance aux conditions climatiques dures et aux pathologies virales et bactériennes. Aujourd’hui, elle a presque disparu. Après d’énormes efforts, un éleveur à El Oued a pu trouver quelques-unes et en compte une vingtaine», a-t-il témoigné, ajoutant que la race de Ouled Djellal est exigeante en termes d’entretien. Le conférencier a assuré, en guise de conclusion, que l’Algérie, avec son potentiel, pourrait se défaire définitivement du problème que connaît la filière viandes.
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