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PAR ABDELLAH B.
Tous les regards sont braqués sur Alger, qui abritera du 29 février au 2 mars prochain la 7? édition du forum des pays exportateurs de gaz. Une rencontre dont les décisions seront cruciales pour l’avenir de l’industrie du gaz, dont les prix demeurent volatils depuis près d’un an. En effet, les résultats de cette rencontre sont très attendus par les acteurs du marché financier qui pèse lourdement sur les cours des hydrocarbures.
De ce fait, les pays exportateurs de gaz sont appelés à former un bloc plus solide que celui de l’Opep+ pour faire face à l’emprise des financiers sur ce marché et défendre leurs intérêts. « Même si je suis un peu pessimiste par rapport à l’impact des résultats de cette rencontre sur le marché gazier, j’espère que les pays membres arriveront à sortir avec une décision permettant de renforcer leurs rangs et pourquoi pas former un bloc plus solide que celui de l’Opep », a affirmé l’analyste boursier et expert du marché pétrolier Nourreddine Legheliel lors d’une conférence de presse animée hier à Alger. Il s’agit, selon ce dernier, de la seule manière de s’affirmer sur le marché international et de réduire la marge d’intervention des places financières qui pèsent lourdement sur les cours des hydrocarbures.
Fin des hydrocarbures : entre discours et réalité
S’exprimant sur l’avenir des hydrocarbures et les voies qui s’élèvent contre les énergies fossiles, l’analyste boursier estime qu’il existe un écart immense entre le discours et la réalité. « Il faut voir les choses sur le terrain. Aujourd’hui, les investissements se dirigent beaucoup plus vers le développement des énergies fossiles, et ce, contrairement à ce que nous renvoient les adeptes des énergies nouvelles et renouvelables », explique-t-il, avant d’ajouter que cette démarche entreprise par les anti-fossiles
« n’a qu’un seul objectif : mettre la pression sur les pays de l’Opep, en leur disant que votre ressource de l’énergie ne servira à rien dans quelques années, mais la réalité dit autre chose ».
Revenant sur les perspectives de l’évolution du marché pétrolier pour l’année en cours, l’expert des marchés pétroliers estime que les cours de l’or noir vont connaître une stabilité durant l’exercice en cours, avec un prix du baril oscillant entre 85 et 90 dollars. « Cette prévision est fondée sur plusieurs facteurs, mais le plus important est celui de la réaction des agences de notation internationale qui sont en faveur des investissements dans ce secteur », explique-t-il.
Les places financières et les marchés énergétiques
Revenant sur le rôle des places financières dans la déstabilisation du marché énergétique, l’analyste boursier estime que les financiers détiennent les ficelles du marché et provoquent une perturbation de ses fondamentaux. Aujourd’hui, affirme-til, les Etats-Unis contrôlent le marché à travers les places boursières. De Chicago à New York jusqu’à Londres, qui sont aujourd’hui les plus importantes bourses des matières premières, les pétroliers en particulier, sont sous l’emprise des USA qui sont également le plus grand producteur d’or
noir avec un volume de 13 millions de barils par jour. « Aujourd’hui, le marché énergétique, pétrolier en particulier, est sous la domination de la sphère financière, notamment les contrats à terme qui sont des transactions fictives. 97% des transactions sont clôturées sans livraisons physiques.
Ces contrats se font sur la base des informations émanant de l’organisation des pays producteurs du pétrole, que les financiers exploitent pour influencer le prix », explique-t-il.
A. B.