L’instant mérite une halte. Trois ans sont passés depuis l’élection de Abdelmadjid Tebboune à la tête de la présidence de la République.
Une halte donc pour une évaluation de la mise en œuvre sur le terrain de son fameux slogan-programme : la nouvelle Algérie. Tout un programme qui a connu un début de concrétisation, notamment le désenclavement des zones d’ombre mais ralenti par les pratiques au niveau local qui ont conduit le chef de l’Etat à organiser deux rencontres avec les walis et à sévir contre les incompétents et les paresseux.
Ainsi, plusieurs chantiers ont été ouverts dans une sorte de course contre la montre pour rattraper un retard considérable hérité de l’ère de son prédécesseur, mais aussi pour mettre fin à un mode de gestion qui n’obéissait à aucune logique et a été honteusement préjudiciable à l’image du pays, à son économie et à ses finances, tant aucune règle n’a été observée pour épargner sa dilapidation et le prémunir de la prédation.
Un exercice de rattrapage qui s’est appuyé essentiellement sur la justice et les services de sécurité pour mettre fin à la corruption qui a gangrené l’Etat à tous les niveaux. Un lourd dossier qui a déteint sur l’image du pays et surtout difficile à solder par la seule institution judiciaire.
Le président Tebboune a d’ailleurs appelé ce vendredi tous les Algériens à poursuivre l’effort de la lutte contre la corruption. Lui fallait-il également engager la bataille de la restauration de l’image du pays à l’international à travers une offensive diplomatique tous azimuts et une présence remarquée dans tous les rendez-vous régionaux et internationaux.
Cette période a été ainsi caractérisée par plusieurs déplacements, visites d’Etat et au niveau ministériel qui ont donné lieu à la signature de protocoles et de traités politiques importants.
Il va sans dire que le volet économique a connu un nouvel essor avec l’adoption de cadres juridiques attractifs pour l’investissement étranger, alors que l’amélioration de la trésorerie du pays a induit naturellement le dégel et la relance de nombreux projets.
Le secteur privé, qui a accepté les nouvelles règles de transparence, a connu également une ouverture et des facilitations qui lui ont donné un essor en relançant ses activités avec l’engagement de réduire la facture des importations ou augmenter la part des exportations hors hydrocarbures.
Le président de la République avait promis de maintenir le caractère social de l’Etat et a introduit de nouvelles dispositions en faveur des couches défavorisées. Il a ainsi créé l’allocation chômage qui vient d’ailleurs d’être revue à la hausse.
Il a introduit une révision à la baisse de l’impôt sur le revenu global (IRG), la révision à la hausse des pensions de retraite ainsi que le salaire minimum garanti qui a été relevé. Il s’agissait pour le chef de l’Etat de répondre à une légitime revendication sociale et que la trésorerie du pays renflouée avec le renchérissement des prix du baril de pétrole le permettait.
C’était sa réponse à la demande de soutenir le pouvoir d’achat du citoyen qui s’est érodé. L’avait-il d’ailleurs promis.
Ceci pour permettre au citoyen d’avoir une vie décente. Reste le dossier le plus sensible pour les Algériens : le logement. Au-delà des formules participatives d’accès au logement, la formule du logement social pris en charge exclusivement par l’Etat est maintenue.
Et ce sont des milliers de citoyens à faible revenu ou sans qui se sont vu attribuer des logements sociaux alors que d’autres ont été recasés dans des logements décents.
Algérie Aujourd’hui