Moscou a confirmé officiellement que sa position sur la question du Sahara occidental n’a pas changé, réaffirmant son attachement au cadre onusien et au principe d’autodétermination.
Dans une déclaration publiée sur le site officiel du ministère russe des Affaires étrangères (mid.ru) le 13 octobre 2025, le ministre Sergueï Lavrov a tenu à clarifier la position de Moscou face aux rumeurs relayées par la presse marocaine et certaines chancelleries occidentales.
Lavrov y réaffirme explicitement le principe d’un référendum d’autodétermination, ce qui correspond à la ligne historique de la Russie. Il rappelle que les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU stipulent que la question du Sahara occidental doit être résolue par le droit du peuple sahraoui à choisir son avenir.
Il reconnaît que le Maroc propose une autonomie, mais sans l’adopter : la Russie précise qu’elle ne considèrera cette option acceptable que si toutes les parties y consentent. Lavrov ajoute par ailleurs que Moscou rejette la reconnaissance américaine de 2020 sous Donald Trump, qui avait reconnu la souveraineté du Maroc sur le territoire, et la considère comme non contraignante.
Enfin, le ministre russe conclut :
« Для нас он будет закрыт тогда, когда все заинтересованные стороны будут считать, что найдено решение »
(Pour nous, le dossier ne sera clos que lorsque toutes les parties concernées considéreront que la solution est juste.)
👉 C’est donc une confirmation mot pour mot que la Russie n’a pas changé de position : ni alignement sur Rabat, ni sur le Front Polisario, mais attachement au cadre onusien et au droit à l’autodétermination.
Ce discours s’inscrit dans la continuité d’une diplomatie russe prudente, équilibrée et constante, qui refuse toute lecture binaire du conflit. Moscou continue d’appeler à une solution politique mutuellement acceptable, fondée sur les résolutions du Conseil de sécurité et sur la légitimité du processus onusien incarné par la MINURSO.

Cette mission, largement couverte par les médias russes — Deloros.ru, RIA Novosti, Prime.ru et Tek.fm — s’est conclue par une audience avec le président Abdelmadjid Tebboune et plusieurs ministres algériens. Les échanges ont porté sur la santé, l’agroalimentaire, la logistique, l’industrie, le commerce numérique et les investissements industriels conjoints.
La délégation comprenait plusieurs grands groupes russes tels que R-Pharm (industrie pharmaceutique), EkoNiva (agriculture et production laitière), et RVB (e-commerce et fintech). Les discussions ont notamment abordé la coproduction de médicaments, l’exportation de bétail et de produits laitiers russes, et la création de plateformes logistiques et numériques connectant les marchés russes et maghrébins.
Le ministère russe du Développement économique, cité par Prime.ru, a mis en avant la volonté de Moscou d’accroître le commerce civil avec l’Algérie, évalué actuellement à 2,5 milliards de dollars, contre un volume global de 7 à 12 milliards de dollars si l’on inclut la coopération militaro-technique. Ces échanges, selon RIA Novosti, visent à consolider un partenariat stratégique et durable, fondé sur le transfert technologique, la formation et l’implantation de chaînes de valeur industrielles mixtes.
Pour la presse russe, cette visite ne se limite pas à un simple symbole diplomatique : elle marque un tournant concret vers un ancrage économique de long terme entre Moscou et Alger, au moment où la Russie cherche à élargir ses alliances hors d’Europe.
À mes yeux, cette simultanéité entre la clarté politique de Lavrov et la densité économique de la visite de Repik illustre un mouvement cohérent : la Russie se positionne comme partenaire stable, prévisible et souverain, fidèle à ses principes, mais pragmatique dans ses alliances.
Hope&ChaDia