Dans un monde en mutation rapide, l’Algérie fait un pari audacieux, mais réfléchi : miser sur sa jeunesse, son intelligence collective et l’entrepreneuriat pour transformer en profondeur son tissu économique. Et les signaux sont on ne peut plus encourageants.
Depuis le lancement en janvier 2024 de la carte de l’auto-entrepreneur, plus de 30.000 personnes – jeunes, femmes et hommes issus de tous les horizons – ont intégré l’économie formelle. Un chiffre symbolique, mais surtout révélateur d’un changement profond dans la mentalité nationale. C’est une véritable révolution culturelle silencieuse qui se dessine, où l’initiative individuelle reprend ses droits.
À l’occasion du Salon national de l’auto-entrepreneur, organisé sous le haut patronage du président Abdelmadjid Tebboune, les ministres de l’Économie de la connaissance, du Travail, de la Formation et de la Jeunesse se sont rassemblés pour mettre en valeur ces porteurs de projets qui bâtissent, jour après jour, une Algérie plus autonome, plus innovante, plus ambitieuse.
Le Salon, pensé comme un carrefour dynamique de réseautage, de formation et de création de synergies, a également été l’occasion d’annoncer le lancement du Guide national de l’auto-entrepreneur. Accessible en ligne, il répond à un objectif simple : démocratiser l’entrepreneuriat, même à petite échelle, et en faire un levier d’inclusion économique. Les avantages de ce statut sont nombreux : pas besoin de local, fiscalité ultra-légère (0,5% de l’activité), couverture sociale, et désormais même inscription en moins de 10 minutes via un espace numérique innovant.
Mais là où le souffle du renouveau se fait encore plus palpable, c’est dans les universités algériennes.
Le ministre de l’Enseignement supérieur, Kamel Baddari, en visite à l’université d’Alger 2, a salué la “forte orientation des étudiants vers l’innovation et l’entrepreneuriat”. Dans le cadre du programme présidentiel 2024-2029, les universités ne sont plus de simples lieux de transmission de savoir, mais de véritables incubateurs d’idées et de projets.
Au Centre de recherche sur la langue arabe, on développe des applications pédagogiques et sociales innovantes, comme “Kitabi-E”, un manuel numérique pour alléger le poids du cartable tout en stimulant l’apprentissage, ou encore une application d’IA pour le dépistage précoce de l’autisme, entièrement pensée en langue arabe. Ce sont là les prémices d’une économie du savoir, ancrée dans les besoins du pays et résolument tournée vers l’avenir.
En visitant le Centre de Développement de l’Entrepreneuriat (CDE), le ministre a insisté sur l’importance de l’accompagnement : repérer les talents, les encadrer, les former, pour qu’ils deviennent les piliers d’une Algérie nouvelle. Une Algérie où chaque projet, même modeste, est une brique de souveraineté et une source de dignité.
Ce qui frappe dans cette dynamique, c’est son enracinement populaire autant qu’institutionnel. Des cartes de l’auto-entrepreneur aux applis d’IA, de l’allègement fiscal aux incubateurs universitaires, un même fil rouge unit ces initiatives : la confiance dans la capacité des Algériens à créer, innover et entreprendre.
Et lorsque le Salon de l’auto-entrepreneur accueille aussi une exposition virtuelle dédiée à l’initiative palestinienne “Ghaza Talent”, cela dit aussi quelque chose de fort sur l’ADN de cette dynamique : enracinée localement, mais ouverte aux causes justes et solidaires.
Loin des clichés passéistes, l’Algérie se redessine en laboratoire d’idées, où jeunesse, entrepreneuriat et innovation forment la trame d’un futur plus juste, plus créatif, et surtout, plus algérien.
— Hope&ChaDia