Par Hocine Neffah / lexpression.dz
L’Algérie et la Russie ont de tout temps eu une même démarche sur les questions stratégiques, Elles ont toujours dénoncé l’ingérence de certaines puissances internationales dans les affaires internes des pays souverains.
Les relations algéro-russes remontent à une période lointaine. C’était durant la période soviétique que les liens ont été noués. C’était la période où l’Algérie portait les armes pour déboulonner le colonialisme français et recouvrer l’indépendance et la souveraineté nationales. Officiellement, les relations algéro-russes ont été entérinées le 26 juin 1956 lorsque la délégation de l’Union soviétique a soutenu l’inscription de la question algérienne à l’ordre du jour du Conseil de sécurité.
Il faut dire que c’est l’Union soviétique qui a voté en faveur de l’inscription de la question algérienne à l’ordre du jour. Les rapports algéro-russes se sont consolidés davantage et d’une manière concrète à travers le soutien de la révolution algérienne. Donc les relations diplomatiques ont été scellées durant la période révolutionnaire de jeune État qui se cristallisait via la lutte armée pour la libération du pays du joug colonial. En 1960, les relations algéro-russes ont connu un saut qualitatif qui a permis à l’Algérie post-indépendance de développer une coopération technique et économique des plus larges. L’Urss s’est engagée d’une manière forte dans le soutien de l’Algérie en envoyant des bateaux sanitaires dans le but de soigner les blessés des mines de la ligne Morice. L’année 1960 a été la phase ultime qui a marqué la mise en oeuvre de relations diplomatiques très fortes en s’impliquant dans la révolution algérienne sans ambages. C’est durant la période post-indépendance que les rapports algéro-russes se sont consolidés et renforcés. Le 29 octobre 1962, les bases d’une coopération militaire ont été jetées en envoyant cinq hélicoptères vers l’Algérie et recevoir une centaine de marins algériens dans le cadre de la formation. En 1963 un accord est signé entre l’Algérie et l’Urss sur la question du déminage des frontières algériennes. Avec la crise qui a vu le jour dès les premières années de l’indépendance algérienne au niveau des frontières ouest du pays, l’Urss avait livré des «matériels d’origine russe(qui) ont augmenté au milieu des années 1970. Ainsi, l’Algérie se dote d’un réseau de détection d’origine russe en 1975 et acquiert des Mig 23 et 25 en Juin 1977». Durant la même période et jusqu’à 1991, les relations algéro-russes ont vu le développement de la coopération économique et commerciale. À ce propos, l’Urss a participé au développement du secteur minier en Algérie. Ainsi, 35% des contrats passés dans le domaine des mines ont été conclus avec l’Urss. Il y a eu, après, la chute de l’Urss dans un contexte qui a vu le monde en train de virer vers un nouvel ordre mondial où les rapports de force au niveau international avaient bien affaibli l’héritière de l’Urss, à savoir la Grande Fédération de Russie. L’année 2001 avait constitué un nouveau tournant dans les relations algéro-russes. La visite du président algérien, Abdelaziz Bouteflika en Russie a permis la consolidation et l’approfondissement des rapports diplomatiques algéro-russes via la signature d’une déclaration de partenariat stratégique entre les deux pays. La visite de président Vladimir Poutine en 2006, fut l’occasion de renforcer encore davantage les relations algéro-russes. L’Algérie et la Russie ont de tout temps eu une même démarche sur les questions stratégiques, elles ont toujours dénoncé l’ingérence de certaines puissances internationales dans les affaires internes des pays souverains. En 2023, les relations algéro-russes ont atteint un niveau dont le partenariat stratégique vise à approfondir la coopération globale. La réunion prévue de la grande commission mixte algéro-russe va constituer une étape phare dans les relations bilatérales entre les deux pays.
