Master 2 en littérature générale et comparée, Sara Chaib Laine, 22 ans, est enseignante de langue dans une école privée. En parallèle elle a choisi la voix de la passion pour exercer une activité qui, de prime abord, n’a rien en commun avec sa formation.
En effet Sara, avec 3 autres passionnés, a lancé de puis un mois, un studio pour la conception de jeux vidéo. Broken Bird Production, est le nom de cette petite entreprise en ligne. Sara souligne que « Broken Bird symbolise l’oiseau cassé qui illustre la situation du jeune algérien handicapé par le manque de moyen et qui souhaite s’élever tel l’oiseau ». Broken Bird est également un projet de jeu mettant en scène un oiseau blessé qui veux dépasser son handicape. Sara et ses collègues souhaitent montrer que tout est réalisable et qu’aucun handicape n’est surmontable.
Broken Bird Production, précise sa créatrice, a pour objectif principal de réunir tous les passionnés de jeux vidéo algériens, concepteurs, designers et autres, qui n’ont pas les moyens de concrétiser leurs projets et leur proposer des solutions et une assistance technique. Les jeux conçus par Broken Bird Production, seront réalisés dans les trois langues, arabe, français et anglais, et disponible gratuitement sur les plateformes de jeux en ligne, auront pour particularité de promouvoir les jeux qui représentent la culture algérienne, comme par exemple un jeu qui scénarise des contes populaires algériens ou des pages de notre histoire. « Ce ne sont pas uniquement des jeux pour s’amuser mais aussi pour vulgariser et promouvoir la culture nationale », déclare Chaib Laine. Elle précise également que les jeux ne se limitent pas uniquement à la culture algérienne. Ils s’inscrivent aussi dans l’universalité en s’inspirant d’autres cultures, à l’image produit lancé récemment, baptisé « Luna » et qui s’inspire d’une tradition mexicaine « Le jour des morts », équivalent de l’Halloween américain.
Pour la propriété intellectuelle et pour la protection des droits, « Broken Bird Production cible pour le moment des plateformes de jeux reconnues et qui permettent de protéger et faire reconnaitre le produit, en attendant que ce genre d’activité soit reconnue en Algérie et qu’elle puisse bénéficier d’une protection légale », soulignez Sara Chaib Laine. Elle rappelle aussi que « le jeu vidéo n’est pas très développé en Algérie, ce qui fait qu’il n’y a pas pour le moment des mécanismes et des textes qui le protège comme d’autres fromes de créations artistiques». Mais elle avoue qu’elle ne s’est pas encore rapproché de l’office national des droits d’auteurs et droits voisins pour s’informer des modalités et avantages que l’office propose pour ce genre d’activité.
Même si la passion est le moteur principal du projet Broken Bird, il est, cependant, nécessaire de le rentabiliser et en faire une activité lucrative. Sur ce point Sara déclare « Sur le long terme nous envisageons de rendre nos produits pays, mais sur les plateformes internationales, car en Algérie il n’existe pas encore de moyen de payement en ligne ou des plateformes de vente de jeu vidéo. Mais, précise-t-elle « Pour le moment c’est une affaire de passion, mais il faudra trouver le moyen de le rentabiliser » conclue Sara Chaib Laine.
Hakim Metref
03.11.2021
horizons.dz