“ILS” inclut la majorité des médias algériens, la quasi-totalité des acteurs du monde sportif, ainsi que des instances comme l’Association des Comités Olympiques Africains (ACNOA), dirigée par l’Algérien Mustapha Berraf. Ces entités auraient dû couvrir, commenter ou au moins mentionner le déroulement du Championnat d’Afrique des clubs champions de Handball, qui se tient cette année dans les territoires occupés par le Maroc. Cependant, pour la première fois, leur silence est total.
En effet, comme le montre l’affiche ci-contre, qui inclut également les territoires du Sahara occidental annexés au Maroc, le coup d’envoi de la 45e édition du Championnat d’Afrique des clubs champions de handball (hommes et dames) a été donné jeudi soir à Laâyoune, au Sahara occidental. Organisé par la Fédération royale marocaine de handball sous l’égide de la Confédération africaine de handball (CAHB), ce tournoi continental, qui se déroule jusqu’au 19 octobre, réunit 27 équipes représentant 11 pays africains.
Une absence algérienne attendue
L’absence de l’Algérie à cette compétition n’a rien de surprenant. Elle s’inscrit dans la continuité de la position politique du pays vis-à-vis de la question du Sahara Occidental. Ce boycott est donc tout à fait normal et en ligne avec les décisions passées. Ce qui est nouveau, c’est que pratiquement aucun acteur, qu’il soit médiatique ou sportif, n’a pris la parole pour commenter le déroulement de cette compétition sur des territoires occupés.
Un silence inédit des médias et de l’ACNOA
Dans les éditions précédentes, les médias couvraient au moins l’absence de la délégation algérienne ou débattaient de la question. Cette année, rien. Aucun article dans les journaux, et une absence presque totale de mention sur les réseaux sociaux. Le monde médiatique algérien semble avoir choisi de tourner le dos à cette question, un choix qui étonne.
Même l’ACNOA, qui aurait pu, au nom de son président Mustapha Berraf, prendre position ou commenter la situation, est restée silencieuse. Cet organisme, pourtant influent dans le sport africain, aurait pu dénonçer cette situation qui transgresse clairement les limites du sport vers une question politique étant donné le statut des territoires du Sahara Occidental aux Nations Unies. Mais à l’instar des médias, l’ACNOA n’a émis aucun avis.
Les conséquences d’un tel mutisme
Le sport est un vecteur important de communication et de mobilisation nationale. Ne pas en parler, ou choisir d’ignorer un événement continental pareil, prive les sportifs et les citoyens algériens d’informations essentielles. De plus, cela laisse place à des spéculations sur les véritables raisons de ce silence. Ce mutisme, notamment de la part des médias et de l’ACNOA, envoie un message troublant. Il donne l’impression que certains sujets, même ceux qui concernent directement l’Algérie et ses principes politiques fondamentaux, peuvent être ignorés.
L’absence de l’Algérie au Championnat africain de Handball est conforme à la politique nationale et est une décision a saluer. Ce qui surprend, c’est l’absence totale de réactions de la part des médias et de l’ACNOA. Ce mutisme inhabituel soulève des questions sur le rôle des médias et des institutions sportives dans la gestion des enjeux de notre diplomatie sportive. Pourquoi ne parlent-ils pas ? Il est temps que l’État algérien, qui par ailleurs est intraitable sur la question du Sahara Occidental et autres causes justes, regarde de plus près, car le sport, plus que jamais, a besoin de transparence et surtout de jouer son rôle diplomatique en harmonie avec la diplomatie plus qu’honnorable des autres institutions de l’État.
Hope & Chadia