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Quoi de plus facile que de rejoindre le camp de la guerre et des va-t-en guerre ? Dans un monde hélas devenu fou, les faiseurs de paix se font, ironie du sort, et de l’histoire tellement discret face aux bruit et la fureur des partisans de la guerre. On les entend ici et là, les trompettes du défaitisme et de l’ingratitude. Ces bruits qui tentent de diffuser l’idée d’un rapprochement qui serait « malvenu » entre l’Algérie et la Russie. Ces mêmes voix, issues de pseudo-analystes, changeant d’avis comme ils changent de chemises au gré du vent qui souffle leurs intérêts personnels au détriment de l’Algérie. Et pourtant, ces chroniqueurs du dimanche semblent oublier tant d’événements qui témoignent de l’ancienne et solide amitié qui lie les peuples algérien et russe.
Mais les faits sont têtus. Comment peuvent-ils oublier qu’au cours de la guerre de l’Indépendance, en juin 1956, la délégation de l’Union soviétique a soutenu l’inscription de la question algérienne à l’ordre du jour du Conseil de sécurité ? À ce moment-là, seuls deux États, l’Union soviétique et l’Iran, ont voté en faveur de cette inscription. Comment oublier qu’en 1960, la Russie, l’URSS à l’époque, a envoyé des bateaux sanitaires en Algérie pour prendre en charge les blessés des mines de la ligne Morice ?
Comment ignorer qu’à l’indépendance de l’Algérie, la Russie fut le seul pays à fournir l’aide et l’assistance nécessaires pour que l’Algérie puisse former et équiper son armée afin de défendre son territoire et sa liberté tout juste acquise ? Sans parler de la décennie noire où l’État algérien s’est retrouvé isolé du reste du monde parce qu’il a décidé de dire non à l’islamisme, luttant seul face au terrorisme intégriste sans recevoir aucune aide des pays occidentaux.
La guerre ou la paix ?
Une fois de plus, les amis russes ont été présents en fournissant aux Algériens l’armement nécessaire pour lutter contre la sauvagerie islamiste. Dieu sait à quel point il était difficile de soutenir les Algériens durant les années 90, avec une campagne calomnieuse menée par plusieurs parties, y compris des pays voisins et d’autres pays européens qui ne se cachaient même pas pour soutenir les assassins et les radicaux.
Il ne faut pas oublier que certains de ces pays ont offert refuge et parfois même des tribunes pour exprimer leurs idées meurtrières, au nom de cette ritournelle qu’on nous sert à chaque occasion : « les droits de l’Homme et la démocratie ». Des droits et un concept que l’Occident se targue de défendre, quitte à sacrifier tout un peuple en le livrant à la doctrine du sang et du mal. Donc, les Russes ont toujours été aux côtés des Algériens. Alors comment osent-ils, ces chroniqueurs en mal de pertinence soutenir aujourd’hui avec aplomb que le choix fait par le président Tebboune de réaffirmer l’exception des relations algéro-russes est une erreur ? Cela relève davantage de l’ignorance et de l’invective que d’une analyse désintéressée et honnête.
En toute responsabilité et franchise, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est exprimé en faveur de la paix. Cela s’est déroulé en Russie, face aux médias du monde et en présence de son homologue russe, Vladimir Poutine. Il a également déclaré que l’Algérie était prête à jouer un rôle de médiateur pour mettre fin au conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine. L’Algérie prône la paix dans le monde, rien de plus noble, mais plus que tout, l’Algérie est un pays souverain avec un peuple libre, déterminé à le rester. C’est avec ces mots que le président Tebboune a exposé la position algérienne à l’égard d’un conflit que ni les Européens ni les Américains n’ont tenté d’éviter. Bien au contraire, l’avenir nous révélera leur véritable intention. En attendant que la vérité éclate au grand jour, comme ce fut le cas s’agissant de la Libye, de la Syrie et de l’Iran, l’Algérie, par la voix de son président, a fait le choix de la paix et de la retenue. Et c’est courageux au pays de Léon Tolstoï où les bruits des bottes et le sifflements de missiles font de plus en plus peur.