Alors que des pays comme le Royaume-Uni et le Canada ont annoncé leur respect de la décision de la Cour pénale internationale (CPI), la France, quant à elle, a choisi une voie déroutante en accordant une immunité à Benyamin Nétanyahou. Cette position, largement critiquée, suscite incompréhension et indignation, remettant en question les principes mêmes du droit international.
L’annonce de cette immunité, décryptée avec justesse et fermeté par Pascal Boniface dans son podcast, révèle les ambiguïtés de la diplomatie française, qui semble céder à une logique de « deux poids, deux mesures » au nom d’une prétendue amitié historique avec Israël. Retour sur une décision qui marque une tâche sur le prestige de la France.
Une Immunité qui Défie la Raison
En effet, comme Pascal Boniface l’exprime dans son podcast, cette décision semble tout droit sortie d’une farce grotesque. Pourtant, elle est bien réelle, confirmée par un communiqué officiel de France Diplomatie. Ce texte, froid et diplomatique, tente de justifier une position moralement et juridiquement discutable en s’abritant derrière des obligations internationales et des amitiés historiques.
Comment expliquer qu’un pays comme la France, historiquement défenseur du droit international et des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, se plie de manière aussi flagrante à une logique de « deux poids, deux mesures » ? Lorsque la Cour pénale internationale (CPI) inculpe Vladimir Poutine, la France applaudit sans retenue. Mais pour Nétanyahou, la diplomatie française adopte un ton précautionneux, invoquant des considérations juridiques qui semblent soudainement prioritaires. Cette incohérence interpelle et inquiète.
Une Exception pour Israël ?
L’argument de l’amitié avec Israël est avancé pour justifier cette immunité. Mais à quel prix ? Nétanyahou et son gouvernement sont accusés de crimes de guerre et de violations flagrantes des droits humains. Les vidéos en provenance de Gaza montrent des scènes qui glacent le sang, malgré les tentatives d’Israël de bloquer l’accès aux journalistes. La France, en prenant cette position, tourne le dos à ses engagements historiques, notamment ceux de présidents comme François Mitterrand et Jacques Chirac, qui avaient su défendre les droits des Palestiniens face aux injustices.
Accepter l’impunité au nom d’une amitié historique n’est pas seulement un échec moral. C’est aussi une insulte à l’intelligence collective. Qui peut croire que cette indulgence envers Israël permet réellement de peser sur ses décisions ? Si Nétanyahou sait que quoi qu’il fasse, il ne sera pas inquiété, pourquoi s’arrêterait-il ? Cette immunité est un feu vert implicite pour continuer les colonisations, les expulsions, et les violations des droits humains.
Une France Défigurée
Ce communiqué est une tâche sur le prestige de la France, autrefois perçue comme une voix indépendante et courageuse sur la scène internationale. En refusant de condamner fermement les actes de Nétanyahou, la France abandonne son rôle de défenseur du droit international. Au lieu d’être un exemple, elle devient complice par son silence et ses concessions. Cette attitude affaiblit également la crédibilité morale de la CPI, qui devrait pourtant représenter l’impartialité et la justice au-delà des intérêts géopolitiques.
Comme le conclut Pascal Boniface, cette immunité est un permis de tuer, une trahison des principes fondamentaux du droit et de la morale. La France doit impérativement revenir sur ce communiqué et retrouver la clarté de sa position. Sinon, elle continuera à perdre ce qui faisait autrefois sa grandeur : la défense des droits et des principes universels.
Pour écouter l’analyse complète de Pascal Boniface, rendez-vous sur son podcast : France / Nétanyahou : l’incompréhensible immunité.
Hope&Chadia