J’AVAIS ADRESSÉ AU PROFESSEUR DJABI, UNE LETTRE OUVERTE OÙ J’ALERTAIS SUR LA GRAVITÉ DE GÉNÉRALISER LA HARGA SANS APPUI SCIENTIFIQUE— SURTOUT LORSQU’IL S’AGIT DE LA JEUNESSE DE NOTRE PROPRE PAYS. CETTE LETTRE ÉTANT RESTÉE SANS RÉPONSE, JE REVIENS AUJOURD’HUI AVEC UN EXEMPLE CONCRET, UNE LEÇON À MÉDITER : UN RAPPORT DE L’INSEE SUR L’IMMIGRATION EN FRANCE. RICHE EN DONNÉES, IL MONTRE COMMENT UNE ANALYSE SÉRIEUSE S’APPUIT SUR DES CHIFFRES, DES COMPARAISONS INTERNATIONALES ET DES TENDANCES ÉTABLIES. VOILÀ, PRÉCISÉMENT, LE TYPE DE BASE EMPIRIQUE SUR LEQUEL UN CHERCHEUR DEVRAIT FONDER SON DISCOURS PUBLIC POUR ÉCLAIRER L’AVENIR, ET NON POUR L’ASSOMBRIR.
La France se rêvait jadis phare des droits de l’homme et terre d’accueil. Mais les chiffres récents dressent un portrait inverse : la France est aujourd’hui un pays de départ, une terre que fuient non seulement ses jeunes diplômés, mais aussi ses immigrés. Une inversion dramatique des flux migratoires, au point que l’on parle désormais de « vague migratoire inversée ».
Selon le dernier rapport de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques, Paris, 2025), la France a enregistré en 2024 la sortie nette de 96.000 migrants, soit environ 8.000 départs par mois. Une donnée vertigineuse quand on la compare à ses voisins et concurrents : l’Allemagne a accueilli 312.000 nouveaux arrivants sur la même période, le Canada 405.000. Tandis que ces pays voient dans l’immigration un moteur économique et humain, la France, elle, voit ses migrants voter avec leurs pieds.
Pourquoi ? Les causes sont multiples mais toutes convergent vers une même conclusion : la France est devenue invivable pour l’étranger.
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Chômage et discrimination : le taux de chômage des immigrés atteint 18,4 % en 2025, plus du double de celui des « Français de souche » (8,1 %). Autrement dit, un immigré sur cinq est au chômage, contre un Français sur douze. Le fossé est flagrant. Le même rapport note que près de 70 % des immigrés déclarent avoir subi une discrimination. Un CV portant le prénom « Mohamed » ou « Fatima » a 43 % de chances en moins d’être retenu qu’un CV équivalent signé « Pierre » ou « Claire ».
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Appauvrissement accéléré : l’inflation cumulée depuis 2022 a atteint 23,7 %, mais les salaires des immigrés n’ont progressé que de 8,2 %. Résultat : une perte de 15,5 % de pouvoir d’achat en trois ans. Dans les secteurs clés occupés par les immigrés – construction, hôtellerie, nettoyage, gardiennage, agriculture – ce sont 127.000 emplois détruits en 2024.
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Salaires inférieurs aux concurrents : un immigré qualifié gagne en moyenne 28.000 € par an en France, contre 34.000 € en Allemagne et 42.000 € au Canada. L’écart est tel que la France apparaît comme un pays de seconde zone pour les travailleurs étrangers.
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Administration hostile : le renouvellement d’un titre de séjour prend désormais 14 mois en moyenne (contre 6 mois en 2020). En Allemagne, la procédure dure 4,2 mois ; au Canada, 5,8 mois ; en Suède, 3,1 mois. La France bat tous les records de lenteur et de blocage. Pour un simple regroupement familial, 47 documents sont exigés (23 en 2020), et le coût administratif pour régulariser une famille atteint en moyenne 1.200 €. En 2025, 34 % des demandes de titre de séjour sont refusées.
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Rejet social et ségrégation : 56 % des Français estiment qu’il y a « trop d’immigrés », contre 44 % il y a quelques années. Le « baromètre de la haine » relève une explosion de 127 % des signalements de propos racistes en ligne. Dans le logement, 72 % des propriétaires refusent de louer à des étrangers. Dans l’école, 78 % des enfants d’immigrés sont concentrés dans des établissements ghettoïsés, où ils représentent parfois la moitié des élèves.
Le résultat est clair : la France se vide, la France se durcit, la France se ferme. Le fameux « modèle français d’intégration » n’est plus qu’une façade fissurée. L’Indice européen d’intégration classe la France 18e, derrière l’Espagne, l’Italie, le Portugal, et même la Hongrie, pourtant connue pour son hostilité aux migrants.
Alors que l’Allemagne et le Canada se renforcent par l’apport de bras et de cerveaux étrangers, la France s’appauvrit en chassant les siens. Ironie ultime : la France, qui hier accusait les « harragas » de fuir leur pays, est aujourd’hui devenue le pays que l’on fuit. Les Algériens, Marocains, Tunisiens, Maliens ou encore Syriens installés en France votent de plus en plus avec leurs billets d’avion : cap vers Berlin, Toronto ou Stockholm.
La France ne fait plus rêver. Elle inquiète, elle oppresse, elle rejette. À ce rythme, Paris risque de se transformer en capitale d’un pays déserté, où l’immigré n’apporte plus sa force de travail mais son témoignage : celui d’une France malade, refermée sur elle-même, et que les harragas du XXIe siècle préfèrent fuir.
Sources : INSEE (Rapport 2025 sur l’immigration), Observatoire des inégalités (France, 2025), Observatoire du discours de haine (France, 2025).
VERSION EN ARABE VIDEO DU PR K.DIB https://youtu.be/eQitux-oIfo?si=0zMYqQO8TQ6zWhGp
Hope&Chadia