Vendredi 13 juin 2025, Israël frappe l’Iran dans ce que Benjamin Netanyahou présente comme une opération « préventive ». L’opération baptisée Lion dressé vise des dizaines de sites iraniens. Officiellement, il s’agit de stopper l’accès de Téhéran à l’arme nucléaire. Mais pour Saïd Bouamama, dans l’épisode n°189 de “Le Monde vu d’en bas”, il ne s’agit nullement d’une riposte sécuritaire, mais d’un acte de guerre impérialiste poursuivant une logique bien plus vaste.
L’analyse commence par une lecture rigoureuse des mots employés par Netanyahou. Le Premier ministre israélien justifie l’attaque en évoquant le souvenir de la Shoah, convoquant ainsi une rhétorique émotionnelle pour donner un vernis défensif à une offensive militaire. Mais Bouamama démonte ce storytelling en rappelant que d’autres objectifs bien plus géostratégiques sont formulés dans le même discours : redéfinir les frontières, provoquer des chutes de régimes, remodeler la région selon les intérêts israélo-américains.
Le cas syrien et libanais est cité explicitement par Netanyahou comme des précédents “réussis” : Israël se targue d’avoir affaibli le Hezbollah et contribué à la formation d’un nouveau gouvernement au Liban, voire à l’« effondrement du régime d’Assad ». Loin d’un simple conflit bilatéral, l’enjeu est la refonte politique du Moyen-Orient. Pour Bouamama, c’est la poursuite assumée du plan de “chirurgie sociale” porté depuis des décennies par les néoconservateurs américains.
Concernant l’Iran, le discours va encore plus loin : il appelle clairement à un changement de régime. Derrière l’apparente compassion pour le « courageux peuple iranien », Netanyahou adresse en réalité un message de guerre, revendiquant sa volonté de libérer l’Iran de ses dirigeants, dans la droite ligne du discours colonial du « sauveur blanc ». L’expression finale du discours — « que Dieu bénisse les forces de la civilisation » — achève de placer cette agression dans une logique de guerre civilisationnelle.
Mais ce que Bouamama éclaire avec force, c’est la complicité active ou passive des puissances occidentales. États-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni : toutes reprennent mot pour mot la version israélienne du « droit à se défendre ». Elles prétendent ne pas avoir été consultées — mais les évacuations anticipées de leurs bases régionales les contredisent. Le triptyque classique du « gentil flic et méchant flic » est à nouveau à l’œuvre, Trump et Macron jouant la carte du dialogue face à un Netanyahou belliciste. Mais pour Bouamama, ce théâtre n’a qu’un objectif : la reddition totale de l’Iran, sans garanties, dans une mise en dépendance vis-à-vis d’Israël.
Et le tableau ne s’arrête pas là. Car la même mécanique s’étend, selon Bouamama, à d’autres régions du globe. Algérie, Venezuela, Afrique du Sud : le “monde vu d’en haut” désigne les insoumis, et le processus de recolonisation avance sous de nouveaux habits. L’alternative est posée par Washington : se soumettre ou subir.
Face à cette escalade, l’auteur appelle à un mouvement global des peuples contre les fauteurs de guerre, car seule une mobilisation transnationale peut enrayer cette spirale de domination et de destruction.
🎧 Pour découvrir l’intégralité de cette analyse rigoureuse, engagée et lucide de Saïd Bouamama, rendez-vous sur l’épisode n°189 de Le Monde vu d’en bas :
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Hope&ChaDia