Hope&ChaDia
L’État algérien a enfin tranché : les jeunes qui investissent leurs économies dans l’importation dite “en petite quantité” ne sont pas des contrebandiers à réprimer, mais des acteurs économiques à accompagner. C’est un tournant lucide, assumé, et profondément moderne.
Le Conseil des ministres a décidé de leur offrir une reconnaissance pleine en les intégrant dans un cadre légal existant : celui du statut d’auto-entrepreneur. Ce dispositif, qui a déjà séduit des milliers de jeunes dans d’autres secteurs comme le numérique, l’artisanat ou les services, est simple, souple et parfaitement adapté à leur profil. Il ne s’agit pas de leur imposer une structure bureaucratique lourde, mais de leur permettre d’exercer leur activité avec des droits, des avantages sociaux, et une visibilité économique.
Une fois reconnus comme “agents économiques”, ces jeunes bénéficieront d’un encadrement fiscal et réglementaire, leur évitant les drames vécus jusqu’ici : marchandises saisies, capital perdu, voire découragement social. Ils deviennent visibles, utiles, et surtout, protégés.
Cependant, à notre avis, il n’est pas nécessaire d’inventer de nouvelles lois pour eux, comme le laisse entendre le communiqué du Conseil des ministres. La liste des produits interdits à l’importation existe déjà : elle est claire, publique et régulièrement mise à jour. Plutôt que de dresser une nouvelle “liste des produits autorisés” – forcément rigide et incomplète –, l’État pourrait tout simplement leur dire : “Vous êtes libres d’importer tout ce qui n’est pas interdit.” Ce serait la manière la plus logique, souple et efficace d’encadrer une activité par nature adaptable et réactive.
Ceux qui, aujourd’hui encore, refusent de s’intégrer à ce cadre clair, au nom d’une prétendue liberté ou par peur du contrôle, n’ont qu’une chose à faire : proposer mieux. Mieux que l’auto-entrepreneuriat, mieux que la reconnaissance, mieux que la régularisation. Sinon, qu’ils ne viennent pas se plaindre lorsque leur activité reste bloquée aux marges du système.
Il est temps de dépasser le discours victimaire ou suspicieux, et de comprendre que la régularisation n’est pas une punition — c’est une opportunité. Ceux qui la saisissent avanceront. Ceux qui s’y refusent devront assumer leurs choix.
Témoignage d’un jeune auto-entrepreneur : une voie concrète et accessible
Pour ceux qui doutent encore de l’efficacité du système, le témoignage d’un jeune freelance algérien apporte une lumière précieuse. Il y raconte en détail son parcours avec la carte de l’auto-entrepreneur, depuis l’inscription en ligne jusqu’à l’obtention du numéro fiscal, le paiement à la CASNOS, la création d’un cachet professionnel, et même l’usage de cette carte pour travailler légalement avec des entreprises.
Il recommande la carte à ceux qui travaillent déjà ou qui sont prêts à se lancer sérieusement, et déconseille de la demander juste pour “l’avoir”, sans activité réelle. Il insiste aussi sur le fait que cette carte ne remplace pas une stratégie de travail, mais la soutient si elle est bien pensée. Pour découvrir son témoignage complet, rendez-vous ici :
Une économie moderne ne criminalise pas l’initiative. Elle l’encadre, elle l’élève. À chacun maintenant de choisir son camp.