Par Adila Katia
Née à Alger, de mère jijelienne et de père lorrain, arrivé en 1943 en Algérie, professeur de lettres, titulaire aussi d’un diplôme juridique et d’une formation philosophique à la Sorbonne de Paris.
Conceptrice d’ateliers d’écriture et de théâtre pour les classes du secondaire durant plus de 20 ans. Plasticienne avec le groupe Lettriste d’Isidore Isou. Formation éclectique qui se complète et exprime son goût de la connaissance, toutes disciplines confondues, avec un intérêt marqué pour la littérature et l’histoire, comme le traduit la réalisation de ses 7 ouvrages depuis 2007, sans compter le 8e qui devrait être publié prochainement en Algérie.
Malgré plusieurs interruptions de présence en Algérie, elle n’a cessé de revenir chez les siens, puis après le décès de ses parents chez des amis d’enfance. Et revient présenter ses ouvrages tous les ans au Sila depuis 2019. Ses fidèles lecteurs et les auteurs ont regretté son absence, suite à un souci de santé, lors du dernier Sila.
Son travail de chroniqueuse littéraire dès ses premières contributions à l’hebdomadaire Le Chelif, depuis 2018, lui a valu d’être éditée sous la forme de 4 ouvrages successifs au fil des années. L’ensemble peut être considéré comme une anthologie de la littérature algérienne contemporaine. Par ailleurs, le Club littéraire de l’Université de Chlef à sa tête Adelhakim Youcef Achira lui a proposé d’apporter sa contribution au premier magazine littéraire et culturelle en ligne «Trait d’union».
Concernant ses chroniques littéraires au nombre de 125, elles ont le mérite de donner un panorama diversifié de la littérature actuelle en Algérie. Mais également, en France, où elle met en lumière l’originalité et la richesse de notre patrimoine culturel littéraire. En dépit du manque de diffusion et visibilité des nouveaux auteurs sur l’autre rive, cette anthologie suscite de plus en plus d’intérêt.
Depuis plusieurs années, elle est invitée régulièrement au CCA de Paris comme auteure et modératrice des auteurs algériens dont elle a analysé les ouvrages (comme récemment Lynda Chouiten). C’est ainsi que la défunte poétesse Amina Mekahli, qui était aussi son amie, est venue l’accompagner dans la présentation de ses deux premiers recueils de chroniques en 2019, invitée par le CCA.
Ces 4 années d’immersion ininterrompue dans la littérature contemporaine algérienne où sa passion et sa quête des sens ont mis en exergue des thèmes émergents, dont la guerre de Libération, l’exil, la quête d’identité, les valeurs ancestrales, les tensions sociales et culturelles, sans oublier… le rire sous les larmes et la poésie du quotidien. Dans son analyse littéraire, elle ne perd jamais de vue l’importance de l’Histoire de la nation algérienne à travers les épreuves terribles du colonialisme et de la guerre de Libération.
Lors de la prochaine rencontre au CCA de Paris, modérée par l’écrivain Abdelkader Djemai, ses quatre tomes seront présentés en mettant en lumière les qualités de chacun qui, par exemple pour certains auteurs ont été primés entre temps en Algérie et en Afrique. Cette rencontre se veut un nouveau voyage au cœur de la littérature algérienne, sous d’autres cieux, un rendez-vous à ne pas manquer pour compatriotes de la diaspora et les amateurs des Belles lettres. Ce sera aussi l’occasion d’évoquer à nouveau «La dame du chemin de crêtes» et ses derniers recueils de poésie en arabe et en français : «Au creux des mots la chair».
Adila Katia
Horizons.dz