Comment le Maroc déraille toutes les initiatives visant à renforcer la souveraineté de l’Afrique face à la tutelle française constitue un enjeu crucial. Répondant à une question insidueuse posée lors d’une émission diffusée sur Afrique Média : Comment l’Algérie peut-elle coopérer avec le Burkina Faso étant en froid avec le Mali ?, le journaliste panafricaniste camerounais Njawe a évoqué les manœuvres orchestrées par le Maroc et la France pour affaiblir les efforts de l’Afrique. Cet article s’intéresse aux stratégies adoptées par le Maroc et à leur impact sur les initiatives en particulier algériennes en Afrique.
Depuis son indépendance, l’Algérie a joué un rôle central dans le soutien des mouvements de libération africaine. Ce pays, considéré comme un bastion révolutionnaire, a su s’imposer comme un partenaire stratégique en Afrique subsaharienne. Toutefois, des tensions subsistent, notamment avec le Mali. Ces frictions, remontant aux accords d’Alger, illustrent les difficultés objectives de l’Algérie à concilier sa politique de soutien régional avec les réalités complexes du Sahel. Dans ce contexte, le Maroc, avec l’appui de la France, exploite ces difficultes pour freiner toute avancée significative en Afrique dans son aspiration a plus de souverainté.
Njawe souligne que le Maroc, souvent présenté comme un médiateur dans les crises sahéliennes, joue en réalité un double jeu. En cherchant à établir une influence dominante, le Maroc s’inscrit dans une stratégie soutenue par Paris. La France, soucieuse de maintenir son hégémonie dans ses anciennes colonies, utilise le Maroc comme levier pour contrecarrer l’émergence d’une Afrique souveraine. En effet, les accusations portées contre l’Algérie, notamment sur sa sincérité et sa fiabilité en matière de lutte contre le terrorisme, sont souvent alimentées par des campagnes de désinformation orchestrées par des agences d’intelligence.
L’émission met également en lumière le rôle des accords énergétiques dans cette dynamique conflictuelle. Le projet de gazoduc transsaharien, soutenu par l’Algérie et traversant le Niger pour atteindre l’Europe, constitue une menace directe pour les intérêts français. Ce projet renforce la position de l’Algérie en tant que fournisseur énergétique stratégique, diminuant ainsi la dépendance de l’Afrique aux infrastructures contrôlées par des puissances étrangères. Selon Njawe, la France réagit en intensifiant son soutien au Maroc dans la question du Sahara Occidental, en violation des résolutions onusiennes prévoyant un référendum d’autodétermination.
Ce soutien du Maroc s’inscrit dans une stratégie plus large visant à déstabiliser les initiatives algériennes. Les tentatives de réconciliation entre l’Algérie et le Mali, élément essentiel pour une coopération panafricaine efficace, sont systématiquement minées par des ingérences extérieures. Le Maroc, qualifié de « traitre éternel » par le journaliste, mène des actions qui compromettent les relations bilatérales et favorisent la fragmentation du continent.
L’Algérie, pour sa part, continue de démontrer sa volonté de coopérer avec les pays du Sahel. Le rapprochement avec le Burkina Faso illustre cette dynamique, malgré les tensions persistantes avec Bamako. En adoptant une posture axée sur la sécurité et le développement économique, l’Algérie cherche à établir une chaîne de solidarité régionale. Ce positionnement est renforcé par l’expertise militaire algérienne, reconnue pour sa collaboration avec la Russie, et par ses avancées technologiques, notamment dans le domaine du nucléaire.
Les progrès de l’Algérie dans le domaine nucléaire suscitent également une inquiétude croissante chez les puissances occidentales. Ce programme, présenté comme un outil de protection pour l’Afrique, pourrait modifier les équilibres de pouvoir sur le continent. La France, consciente des implications stratégiques de cette initiative, intensifie ses efforts pour contenir l’influence algérienne en utilisant le Maroc comme relais.
L’émission conclut sur un appel à l’unité africaine face aux ingérences extérieures. Njawe insiste sur l’importance d’éviter les divisions internes et de se concentrer sur des stratégies communes pour affranchir l’Afrique de toute forme de tutelle. À travers une coopération accrue, l’Algérie et ses partenaires peuvent renforcer leur autonomie et promouvoir une véritable souveraineté continentale.
Pour plus de détails sur cette analyse, référez-vous à l’émission complète disponible sur la chaîne Afrique Média :
https://www.youtube.com/watch?v=Ac3dmZ5WZh0Hope & ChaDia