La fuite des cerveaux, ou l’émigration des talents, représente un défi majeur pour les pays en développement. Ces nations, souvent en quête de croissance économique et de développement social, perdent certains de leurs citoyens les plus qualifiés au profit de pays offrant de meilleures opportunités. Cette dynamique pose la question de savoir comment ces pays peuvent non seulement retenir leurs talents, mais aussi transformer cette fuite en un atout pour leur développement.
Le Rôle de la Propagande Négative
La perception générale que “rien ne va” dans un pays joue un rôle crucial dans l’accentuation de la fuite des cerveaux. La propagande négative, qu’elle soit médiatique ou sociale, crée un climat de désespoir et d’incertitude. Les jeunes professionnels, influencés par un discours constant de pessimisme, sont plus enclins à chercher des perspectives meilleures ailleurs. Voici comment cette perception contribue à la fuite des cerveaux :
- Climat de Désespoir : Une couverture médiatique qui met en avant les problèmes sans souligner les opportunités ou les réussites peut décourager les talents locaux. Le sentiment d’absence de perspectives les pousse à émigrer.
- Détérioration de l’Image du Pays : Une image négative rend difficile le recrutement et la rétention des talents. Les individus préfèrent travailler dans des environnements perçus comme plus stables et prospères.
- Influence sur les Décisions Individuelles : Les récits dominants dans les médias influencent les choix personnels. Une perception de déclin incite les talents à chercher des opportunités ailleurs.
- Découragement de l’Investissement : Une perception négative dissuade les investissements, réduisant ainsi les opportunités économiques locales et poussant les talents à partir.
- Érosion de la Confiance dans les Institutions : Une couverture négative constante peut éroder la confiance dans les institutions gouvernementales, incitant les talents à chercher des environnements plus fiables.
Solutions pour Retenir et Valoriser les Talents
Pour contrer les effets de la fuite des cerveaux, les pays en développement doivent adopter des stratégies visant à valoriser et à utiliser les compétences locales plutôt qu’à essayer de les retenir par des discours nationalistes. Voici quelques solutions :
- Créer des Opportunités Locales : Développer un environnement professionnel stimulant avec des opportunités de carrière intéressantes. Cela inclut des investissements dans la recherche, le développement et des partenariats avec des entreprises internationales.
- Améliorer les Conditions de Travail : Offrir des conditions de travail compétitives, avec des salaires attractifs et des avantages sociaux, pour retenir les talents.
- Encourager l’Entrepreneuriat : Soutenir les initiatives entrepreneuriales et faciliter l’accès aux financements pour les start-ups, permettant aux talents de rester et de prospérer localement.
- Programmes de Retour : Mettre en place des programmes incitatifs pour encourager les talents expatriés à revenir, incluant des avantages fiscaux et des opportunités professionnelles.
- Développer les Infrastructures Éducatives : Investir dans l’éducation et la formation continue pour garantir que les jeunes talents disposent des compétences nécessaires pour réussir dans leur propre pays.
- Création de Réseaux et de Communautés : Encourager la création de réseaux professionnels et de communautés de pratique pour soutenir l’innovation locale.
- Collaborations Internationales : Promouvoir des collaborations avec des institutions et des organisations internationales pour créer des opportunités de travail à distance ou des échanges professionnels.
- Promouvoir les Réussites : Mettre en avant les succès et les avancées du pays pour équilibrer la perception négative et créer un discours constructif.
Exemples de Pays Ayant Réussi
Plusieurs pays ont réussi à gérer la problématique de la fuite des cerveaux et à transformer ce défi en opportunité :
- Chine : Le “Plan des Mille Talents” a réussi à attirer des scientifiques, ingénieurs et entrepreneurs de haut niveau de la diaspora chinoise et d’autres pays.
- Inde : Le programme “Global Initiative of Academic Networks” (GIAN) vise à attirer des chercheurs indiens de renommée internationale pour enseigner et collaborer avec des institutions indiennes.
- Irlande : L’initiative “IDA Ireland” attire des investissements étrangers directs, créant ainsi des opportunités d’emploi pour les talents locaux et internationaux.
- Brésil : Le programme “Ciência sem Fronteiras” envoie des étudiants brésiliens dans des universités de premier plan à l’étranger avec l’engagement de revenir au pays.
L’un des éléments les plus importants de toute solution à la fuite des cerveaux est de combattre le désespoir. En améliorant l’image du pays, en promouvant les réussites locales et en offrant des opportunités concrètes de développement personnel et professionnel, les pays peuvent créer un environnement dans lequel les talents souhaitent rester et contribuer. La clé est de transformer la perception négative en une vision positive et prometteuse de l’avenir, où chaque talent peut voir un avenir prospère dans son propre pays.
En mettant en œuvre ces stratégies, les pays en développement peuvent non seulement retenir leurs talents, mais aussi les valoriser et les utiliser pour stimuler le développement économique et social.
1 comment
Excellent article!
Mais ces pays ne font pas grand-chose pour les retenir malheureusement.
Ils restent toujours que les recrutements se font sur la base des recommandations (ou “piston”)
ainsi que les postes de responsabilité et non sur les compétences.
L’administration domine la politique!
Les changements initiés par le président Tebboune ne plaisent pas à l’establishment détenant encore des parcelles importantes de pouvoir, et ses relais, qui incite à contrecarrer le processus de changement en visant les compétences et en retardant, par différents artifices, l’évolution du programme et ce malgré les messages forts et persuasifs du Président. Faut-il passer à l’étape des sanctions ? Contre les principaux responsable de l’immobilisme, certes, mais aussi et surtout évincer les subordonnés inaptes et conspirateurs souvent plus influents que leurs chefs. Limoger uniquement un responsable pour le remplacer par un autre aussi compétent qu’il soit, en laissant les racines du mal dans les structures, dans l’administration centrale au travers des subordonnés immédiats, ne fera pas améliorer les choses !
Voici ce que j’avais écrit il y a quelques années
“…on observe encore la persistance de la bureaucratie, de la routine, de la médiocrité dont la cause principale diagnostiquée reste l’incompétence et la collusion. Elle évolue toujours dans ce système rentier qui perverti les consciences et entravant son évolution. Elle n’arrive pas encore à se défaire de ce mode de gouvernance. Le système rentier induit des pratiques contraires à la logique et à la morale. Il encourage les convoitises, l’incompétence, la collusion en annihilant l’initiative, la production et la rentabilité. Même les « contre-pouvoirs » sont neutralisés par les facilités qu’il permet et les avantages indus qu’il offre.