Il y a de cela très longtemps, vivaient au cœur de la Casbah d’Alger, deux sœurs. La première était très pieuse, tandis que la seconde était plutôt d’un tempérament volage et libertin.
Un soir, alors que la pieuse était derrière les fourneaux pour préparer le dîner (un délicieux couscous garni de viande), une voisine enceinte jusqu’au cou, frappe à la porte.
Visiblement attirée par les alléchants effluves du ”t’âam”, elle prétexte avoir besoin d’un peu de poivre noir. Cinq minutes après, la revoilà de retour arguant cette fois-ci qu’il lui manquait du sel.
La sœur volage n’est pas dupe. ”Notre voisine a des envies de femme enceinte. Partageons notre dîner avec elle ” propose-t-elle à sa sœur. Mais cette dernière refuse catégoriquement. Toutefois, sa sœur insiste tellement qu’elle finit par céder. ”Alors à une seule condition” lui lance-t-elle. ”Tu dois accepter de me léguer ta part d’héritage sur cette maison”.
Le marché est ainsi conclu. Des témoins sont convoqués le soir même pour prendre acte de cette promesse, en attendant de notifier tout cela chez le Cadi, le lendemain matin. Aux premières lueurs du jours la sœur pieuse saute du lit, fait sa prière et fonce tout droit pour réveiller sa sœur. Elle pousse la porte de sa chambre et reste pétrifiée. Elle est en face d’une morte.
La jeune femme gît, inerte, sur son lit, drapée dans un linceul blanc. Elle a les lèvres colorées avec de l’écorce de noyer (swek), du khôl dans les yeux et comme un étrange sourire sur les lèvres. Les anges sont passés par là. Une atmosphère sereine émane de cette chambre où elle fut enterrée.
Sa tombe existe toujours dans cette maison, datant de l’époque ottomane, au n° 5 de la rue Laid Bensaid (Casbah).
2 comments
Waw très beau conte Wallah
Bon retour parmi nous
Merci monsieur Reda pour votre encouragement 🙏🙏🙏🙏🙏🙏🙏c’est un conte très connu le faite de le bien saisir tu sors avec une bonne conclusion,fas forcément êtres très pieux pour avoir un bon coeur