L’actualité mondiale connaît des bouleversements profonds marqués par une contestation croissante de l’hégémonie occidentale, et ce, à travers des mouvements et décisions politiques significatives. Cet article met en lumière deux événements majeurs qui traduisent cette montée de l’aspiration populaire à un monde multipolaire, tels que discutés dans l’émission Le Monde Vu d’en Bas Numero- n°154
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Burkina Faso : Un Retour à l’Héritage Sankariste
Le 30 octobre 2024, le Parlement de transition burkinabé a marqué une étape symbolique en adoptant une modification de la Constitution pour remplacer la devise nationale « Unité, Progrès, Justice » par « La Patrie ou la mort, nous vaincrons », slogan emblématique de l’ère Thomas Sankara. Cette décision, loin d’être anodine, réaffirme la volonté du Burkina Faso de renouer avec un anti-impérialisme affirmé et de s’émanciper des influences néocoloniales représentées par l’ancien président Blaise Compaoré, collaborateur notoire des intérêts occidentaux dans la région.
Le contexte africain actuel est marqué par une vague de coups d’État patriotique au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Ces événements sont interprétés par de nombreux observateurs comme un rejet des ingérences étrangères et un appel à la souveraineté. L’analogie avec la célèbre déclaration de Che Guevara à l’ONU en 1964, « Patria o muerte », souligne le caractère résolu de cette lutte pour l’autodétermination.
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Le Colloque de Dakar : Un Pan-Africanisme de Combat
Le colloque tenu à Dakar du 27 au 29 octobre 2024, organisé par la Plateforme anti-impérialiste et la Dynamique unitaire panafricaine, a réuni des délégués de 35 pays. Sous le thème « Panafricanisme de combat et internationalisme anti-impérialiste », cet événement a réaffirmé l’urgence de s’unir face aux divisions orchestrées par l’impérialisme. La déclaration finale a notamment salué la politique anti-impérialiste des gouvernements du Niger, du Mali, du Burkina Faso et du Sénégal, appelant à la consolidation des forces patriotiques et révolutionnaires.
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La Question Palestinienne : Un Génocide Dénoncé
Le rapport de Francesca Albanes, rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits humains dans les territoires palestiniens occupés, a de nouveau braqué les projecteurs sur la question palestinienne. Présenté le 3 novembre 2024, son rapport intitulé « L’effacement colonial par le génocide » démontre, à travers des analyses détaillées, comment la politique israélienne actuelle vise l’expulsion complète et l’éradication du peuple palestinien. Les conclusions soulignent que cette politique, justifiée par le discours de la légitime défense, s’inscrit dans une stratégie de colonisation et de domination territoriale.
Les réactions internationales ont été diverses, mais un point ressort : l’isolement croissant d’Israël, symbolisé par le vote du 18 septembre 2024 à l’Assemblée générale des Nations Unies. Seuls 13 pays, dont les États-Unis, se sont opposés à une résolution exigeant le retrait des forces israéliennes, tandis que 43 États, dont une grande partie de l’Europe, se sont abstenus, illustrant la fracture entre l’Occident et le Sud global.
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Une Mutation Géopolitique Mondiale
L’accélération des adhésions à des alliances et banques alternatives, telles que le BRICS, ainsi que la multiplication des conférences panafricaines et des ruptures de relations diplomatiques avec Israël par certains pays d’Amérique latine, témoignent d’un basculement vers un monde multipolaire. Ces événements indiquent un rejet de la domination occidentale et une quête renouvelée de souveraineté et d’équité dans les relations internationales.
Le monde actuel est en pleine mutation, avec l’Afrique et d’autres régions émergentes jouant un rôle de plus en plus actif dans la redéfinition des équilibres mondiaux. Comme l’indique la conclusion du podcast Le Monde Vu d’en Bas, s’informer est une première arme de résistance, et la compréhension de ces dynamiques est essentielle pour anticiper l’évolution du paysage géopolitique global.
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Hope&ChaDia