Dans le cœur battant de la capitale algérienne, la rue Tanger, anciennement connue sous le nom de “Larbi Ben M’Hidi”, incarne l’âme et l’histoire d’Alger. Cette rue, désormais piétonne, est un véritable musée à ciel ouvert, où chaque pavé raconte une histoire. De ses bâtiments historiques à ses légendes urbaines, en passant par les nombreuses personnalités qui ont arpenté ses trottoirs, la rue Tanger est bien plus qu’un simple passage ; c’est un symbole vivant du passé et du présent d’Alger.
Personnalités Légendaires de la Rue Tanger
Au fil des décennies, la rue Tanger a vu défiler une myriade de figures emblématiques, tant algériennes qu’internationales. Parmi ces personnalités, Charles Aznavour, le célèbre chanteur franco-arménien, a visité Alger en 1970 et a été reçu avec enthousiasme par le président algérien de l’époque, Houari Boumédiène. Aznavour, connu pour ses chansons émouvantes, a trouvé dans les ruelles d’Alger une source d’inspiration pour certaines de ses œuvres.
En 1931, c’était le tour de Charlie Chaplin, l’acteur et réalisateur britannique, de fouler les pavés de cette rue historique. Chaplin, figure majeure du cinéma muet, a été fasciné par l’atmosphère unique de la ville, qu’il a décrite comme un mélange envoûtant d’histoire et de modernité.
Karl Marx, le philosophe allemand dont les idées ont profondément influencé le cours de l’histoire, a également fait une halte à Alger en 1887. Sa visite à la rue Tanger témoigne de l’attrait de cette ville pour les penseurs et intellectuels de l’époque.
Le célèbre écrivain et aviateur Antoine de Saint-Exupéry, auteur du “Petit Prince”, a lui aussi été séduit par Alger. Ses voyages à travers l’Afrique du Nord ont nourri son imaginaire et se reflètent dans ses récits poétiques. Il est venu à plusieurs reprises dans cette rue, cherchant l’inspiration dans les paysages et les gens qu’il rencontrait.
Jean Sénac, poète et écrivain algérien d’expression française, a également marqué l’histoire de la rue Tanger. Sénac, fervent défenseur de la culture algérienne, a souvent décrit cette rue dans ses œuvres comme un lieu de rencontres et de débats, où les idées fleurissent aussi naturellement que les arbres dans les jardins.
Enfin, André Gide, écrivain français et lauréat du prix Nobel de littérature, a également laissé son empreinte dans cette rue. Ses voyages en Algérie l’ont profondément influencé, et ses écrits témoignent de son amour pour le pays. Il a souvent fréquenté les cafés et les salons littéraires de la rue Tanger, où il a échangé avec des intellectuels algériens sur des sujets variés, allant de la politique à la littérature.
Le Restaurant “Roi de la Loubia”: Une Institution Algéroise
Au détour de la rue Tanger, se trouve un lieu qui incarne l’essence de la cuisine populaire algérienne : le restaurant “Roi de la Loubia”. Ce petit établissement, qui pourrait facilement passer inaperçu parmi les grands bâtiments de la rue, est en réalité une véritable institution à Alger. Fondé dans les années 1960, le restaurant est devenu célèbre pour son plat phare, la loubia, un ragoût de haricots blancs mijoté avec des épices locales.
Ce restaurant, souvent plein à craquer, attire une clientèle variée : des ouvriers en quête d’un repas copieux aux touristes curieux de goûter à la cuisine authentique d’Alger. Ce qui distingue “Roi de la Loubia”, ce n’est pas seulement la qualité de ses plats, mais aussi l’atmosphère chaleureuse et conviviale qui y règne. Les clients s’y retrouvent pour partager bien plus qu’un repas ; ils viennent pour savourer un morceau de l’histoire d’Alger, raconté à travers chaque bouchée de loubia.
Le fondateur du restaurant, connu sous le nom d’El Hadj Akrouf, était un passionné de cuisine traditionnelle. Il a transmis cet amour pour la cuisine à ses enfants, qui continuent de gérer l’établissement avec le même souci du détail et la même passion pour les saveurs authentiques. Le restaurant est également célèbre pour ses portions généreuses et ses prix abordables, ce qui en fait une halte incontournable pour quiconque visite la rue Tanger.
La Rue Tanger : Symbole de Résilience et de Renouveau
Aujourd’hui, la rue Tanger est devenue un espace piéton, redonnant aux Algérois un lieu de promenade et de détente. Cette transformation n’est pas seulement esthétique ; elle symbolise aussi un renouveau urbain, une volonté de préserver le patrimoine tout en modernisant les infrastructures pour mieux accueillir les générations futures.
Les bâtiments, autrefois usés par le temps, ont été restaurés pour retrouver leur éclat d’antan, et de nouveaux commerces ont vu le jour, dynamisant l’économie locale. La rue est désormais un lieu où l’on peut flâner en toute tranquillité, admirer les façades historiques, et s’arrêter pour déguster une loubia ou un café dans l’un des nombreux établissements qui bordent le chemin.
La rue Tanger, avec son histoire riche et son rôle central dans la vie culturelle et sociale d’Alger, est bien plus qu’un simple quartier. C’est un lieu où le passé et le présent se rencontrent, où chaque coin de rue raconte une histoire, et où les visiteurs peuvent ressentir l’âme vibrante d’Alger. Que ce soit à travers les personnalités qui ont marqué son histoire, ou à travers les petits plaisirs de la vie quotidienne comme un repas au “Roi de la Loubia”, la rue Tanger continue de captiver l’imagination et le cœur de tous ceux qui la traversent.
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Une excellente idée, on a souvent dit que les responsables d’aménagement de territoire et les anciennes communes et les collectivités locales doivent aménager quelques ruelles pour les piétons afin de permettre au touristes de découvrir nos villes millénaires, ce qui permettra aussi a nos commerçants et nos chefs d’ateliers , artistes et artisans de relancer leurs activités surtout avec notre savoir faire.
Espérant qu’ils vont faire pareil dans dautres quartiers et villes algériennes comme en Europe ou en Turquie.