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La science au sommet de l’État : le message stratégique d’Elias Zerhouni

by Hope Jzr
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L’émission « Débat politique », diffusée le samedi 20 décembre 2025 et consacrée au thème « La science et la recherche, moteurs de croissance », a placé au centre du débat une question rarement abordée avec autant de clarté : celle de la science comme pilier de souveraineté et comme choix politique structurant. Loin d’un discours technocratique, l’échange a explicitement relié la recherche scientifique aux enjeux de croissance, d’indépendance décisionnelle, d’ouverture maîtrisée et de développement durable.

Dès l’introduction, le cadrage est posé sans ambiguïté : dans un monde traversé par des crises sanitaires, énergétiques et géopolitiques successives, la puissance d’un État ne se mesure plus uniquement à ses ressources naturelles ou à son poids diplomatique, mais à sa capacité à maîtriser la science, la technologie et l’innovation. Cette mise en perspective donne le ton de l’émission : il s’agit moins de célébrer la science que d’interroger sa place réelle dans la stratégie nationale algérienne.

La présence du docteur Elias Zerhouni, ancien directeur des National Institutes of Health aux États-Unis, apporte une dimension internationale et comparative au débat. Son intervention insiste sur un point central : la science n’est pas un luxe académique, mais un instrument de souveraineté. Elle conditionne la capacité d’un État à comprendre ses propres ressources, à produire ses technologies, à sécuriser ses chaînes de valeur et à préserver son autonomie dans un monde fragmenté. Ce propos ne relève pas d’une abstraction théorique, mais d’une lecture historique et stratégique des rapports de force internationaux.

L’émission aborde explicitement la conscience au plus haut niveau de l’État. Zerhouni souligne que la science devient un enjeu politique réel lorsqu’elle est prise en charge par la plus haute autorité, au même titre que la défense ou les affaires étrangères. Les références aux échanges avec le président de la République visent à montrer que cette question n’est plus périphérique, mais intégrée dans la réflexion stratégique nationale. Il ne s’agit pas d’un éloge, mais d’un constat : la prise de conscience existe, et elle constitue un préalable indispensable.

La science au sommet de l’État : Elias Zerhouni évoque un échange direct avec le président de la République, soulignant l’intérêt personnel porté aux questions de science, de recherche et de transformation économique. Il rappelle que, dans son expérience internationale, les pays qui progressent rapidement sont ceux où ces sujets sont suivis au plus haut niveau de la décision politique, au même titre que la défense ou les affaires étrangères. Il précise que le président est conscient des blocages structurels, notamment la bureaucratie et la centralisation excessive, et qu’il cherche à promouvoir une culture d’autonomie et d’initiative. Ce passage ne relève pas de la louange, mais d’un constat stratégique : la volonté politique est présente, mais son efficacité dépend désormais de sa traduction concrète dans les rouages de l’État.

Cette volonté politique, toutefois, est présentée comme nécessaire mais insuffisante. Le professeur Mustapha Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche, ancre le débat dans les réalités internes. Il met en évidence les freins structurels persistants : lourdeurs bureaucratiques, lenteurs administratives, problèmes de coordination, inadéquation entre équipements disponibles et moyens opérationnels. Ces exemples concrets rappellent que la décision politique, aussi claire soit-elle, peut se diluer dans l’exécution.

Un apport essentiel de l’émission réside dans la distinction claire entre recherche fondamentale et développement technologique. Zerhouni insiste sur le fait que la recherche produit de la connaissance et du capital humain, tandis que le développement transforme cette connaissance en valeur économique et stratégique. Confondre les deux revient à attendre de l’université ce qui relève en réalité de l’industrie et de l’écosystème économique. Cette clarification permet de sortir d’un débat idéologique et de poser la question en termes de complémentarité fonctionnelle.

Dans cette logique, le rôle du secteur privé est abordé sans caricature. Il n’est ni idéalisé ni diabolisé. Les intervenants soulignent que, dans la majorité des pays ayant réussi leur transformation scientifique, l’État fixe la vision et les priorités, tandis que le secteur privé joue un rôle majeur dans le développement technologique et l’innovation. Le débat ne remet pas en cause l’État social algérien, mais interroge sa capacité à évoluer sans perdre sa finalité.

L’émission met également en lumière un acquis souvent sous-estimé : l’investissement massif dans l’éducation et la formation depuis l’indépendance. L’Algérie dispose aujourd’hui d’un capital humain important, fruit de choix politiques assumés. La question n’est donc pas celle de l’absence de compétences, mais de leur valorisation économique et scientifique. Sans un environnement incitatif, ce capital humain reste sous-exploité ou s’exporte.

La question de la diaspora scientifique est abordée avec pragmatisme. Elle n’est pas présentée comme une solution miracle, mais comme une ressource potentielle à condition qu’un cadre clair, souverain et structuré existe. Les exemples internationaux cités montrent que le retour ou l’implication de la diaspora repose sur la confiance, la clarté stratégique et la reconnaissance des compétences, non sur des appels symboliques. La méfiance systématique apparaît ici comme un coût stratégique, non comme une garantie de sécurité.

Enfin, l’émission insiste sur un point fondamental : la réforme ne peut réussir sans transformation des mentalités de gouvernance. La centralisation excessive, la peur de l’initiative et la culture de la sanction freinent l’innovation. La science, par nature, suppose l’expérimentation, le risque et l’autonomie. Récompenser la compétence plutôt que pénaliser l’audace est présenté comme une condition structurelle du décollage scientifique.

Au terme de ce Débat politique, le message est clair : la science est désormais identifiée comme un levier stratégique majeur par l’État algérien. La volonté politique existe, la conscience des enjeux est affirmée, mais la réussite dépendra de la capacité à aligner vision, institutions et pratiques. Il ne s’agit ni d’un discours optimiste naïf ni d’un constat pessimiste, mais d’une critique constructive, exigeante, centrée sur la transformation concrète plutôt que sur les intentions déclarées.

Hope & ChaDia

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