par Hope&ChaDia
Lorsque Donald Trump a menacé d’imposer une taxe douanière de 100 % sur tous les produits chinois, beaucoup ont cru à un simple coup politique de campagne. Pourtant, si l’on écoute l’analyse développée dans la vidéo « Défaite choc des États-Unis et terres rares chinoises » publiée sur la chaîne YouTube Neutrality Studies en Français, ce geste s’inscrit dans une guerre mondiale des matières stratégiques, où la Chine vient de porter un coup sans précédent à la suprématie industrielle américaine.
Pékin n’a pas tiré un seul missile, mais a paralysé l’industrie d’armement américaine. En restreignant les exportations de terres rares et d’aimants à usage militaire — matériaux dont elle détient plus de 90 % de la chaîne mondiale d’extraction et de traitement — la Chine a créé un goulot d’étranglement géostratégique. Selon la vidéo, tout produit contenant plus de 0,1 % de terres rares d’origine chinoise sera désormais soumis à licence d’exportation, même s’il est fabriqué hors du territoire chinois. C’est un renversement total du rapport de force : les États-Unis se retrouvent à dépendre des autorisations de leur rival pour fabriquer leurs armes. Derrière ce geste technique, la Chine cible le cœur du pouvoir américain : la capacité à produire des armes en continu, base de son influence mondiale.
Les États-Unis découvrent ainsi une réalité qu’ils avaient longtemps niée : ils ont externalisé leur propre puissance matérielle. Leur industrie d’armement repose sur des matériaux raffinés, usinés ou brevetés… en Chine. Résultat : la production de F-35, de sous-marins, de radars et de missiles dépend désormais de composants que Pékin peut bloquer d’un simple décret. Trump, conscient du danger politique que représenterait l’aveu d’une telle dépendance, choisit la riposte fiscale : une taxe de 100 % sur les produits chinois, censée protéger l’industrie américaine et forcer la relocalisation. Mais derrière cette bravade, il y a une peur réelle : celle d’un empire qui réalise que sa chaîne logistique est devenue son talon d’Achille.
Ce n’est pas une guerre commerciale, mais une guerre du contrôle des intrants critiques. La Chine a d’abord sécurisé ses propres vulnérabilités — notamment sa dépendance à l’hélium américain, réduite à moins de 5 % — avant d’imposer des restrictions export. Elle ne cherche pas à appauvrir ses partenaires : elle assume la logique du souverain industriel : celui qui contrôle la matière contrôle la paix et la guerre. La vidéo le souligne : la Chine présente ses mesures comme une politique de non-prolifération et de protection de la sécurité nationale, mais leur portée est bien plus large : elles redéfinissent la géopolitique du pouvoir productif.
Adoptée la même année, la loi algérienne n° 25-12 sur les activités minières s’inscrit, elle aussi, dans ce mouvement mondial de reconquête de la souveraineté minérale. Elle confère à l’État la propriété absolue des ressources du sous-sol, instaure un droit de préemption sur tout transfert à des étrangers, impose la transformation locale des minerais, la préférence nationale pour les biens et services, et la conservation sur le territoire de toutes les données et échantillons géologiques. Autrement dit, pendant que les grandes puissances se disputent le contrôle des matières rares, l’Algérie choisit de verrouiller son propre sous-sol pour que ni ses richesses ni son savoir géologique ne puissent être captés de l’extérieur.
À Pékin comme à Alger, l’idée est la même : la ressource n’est plus un simple produit, c’est un levier de puissance. La Chine contrôle sa sortie, l’Algérie contrôle son accès. Et dans un monde où la matière redevient stratégique, ces deux modèles dessinent peut-être la nouvelle carte du pouvoir.
— Hope&ChaDia