L’analyste politique Abdelwahab Hafcuf, dans une intervention aussi passionnée que perspicace, décode la portée stratégique de l’engagement algérien à fournir du carburant au Liban en temps de crise. Ce geste, loin de se limiter à une simple aide énergétique, s’inscrit, selon lui, dans une dynamique plus vaste de soutien à la cause palestinienne et de renforcement de la résistance face à l’impérialisme et à l’occupation israélienne.
L’Algérie, pilier de la solidarité arabe
Hafcuf commence par saluer l’Algérie pour son rôle historique et constant en faveur des causes justes, soulignant que ce pays a toujours été aux côtés des mouvements de libération à travers le monde, que ce soit en Afrique ou au Moyen-Orient. Pour l’analyste, la décision de l’Algérie de secourir le Liban en lui fournissant du carburant pour rétablir l’électricité, alors que le pays était plongé dans une obscurité quasi totale, n’est pas un simple acte de charité, mais un geste de résistance face aux tentatives d’assujettissement du Liban. Ce pays, frappé par une crise énergétique majeure, était en effet sur le point de sombrer dans le chaos, une situation qui aurait grandement affaibli la résistance libanaise, notamment le Hezbollah, face aux pressions extérieures.
Un soutien énergétique comme arme contre l’impérialisme
Pour Abdelwahab Hafcuf, la portée de l’action algérienne va bien au-delà de l’aide matérielle. En intervenant de manière décisive, l’Algérie a empêché que le Liban soit contraint de se soumettre à des pressions externes, notamment celles des États-Unis et de leurs alliés régionaux, qui cherchent à affaiblir toute forme de résistance à l’hégémonie israélienne. Hafcuf explique que cette crise énergétique, survenue à un moment critique, a été exploitée comme un outil de pression pour forcer le Liban à abandonner sa résistance. L’Algérie, en contrecarrant ce plan, réaffirme son rôle de protecteur des droits et de la dignité des peuples arabes.
Une réponse stratégique à une conspiration régionale
L’analyste met également en lumière le fait que l’Algérie a agi en toute connaissance de cause, anticipant les conséquences désastreuses pour le Liban si le pays devait s’effondrer sous la crise énergétique. Il soutient que l’absence d’aide de la part des autres nations arabes, sous l’influence des États-Unis, révèle une complicité dans un plan visant à déstabiliser le Liban de l’intérieur, affaiblissant ainsi le Hezbollah, un pilier de la résistance contre Israël. En fournissant du carburant, l’Algérie non seulement aide à maintenir l’économie libanaise à flot, mais elle renforce également la position du Hezbollah, empêchant ainsi ses adversaires de capitaliser sur une crise interne pour le neutraliser.
Une tradition de soutien indéfectible à la Palestine
Hafcuf ne manque pas de rappeler l’engagement historique de l’Algérie envers la cause palestinienne. Depuis des décennies, l’Algérie s’est positionnée comme un fervent défenseur des droits des Palestiniens, n’hésitant pas à critiquer ouvertement les régimes arabes qui normalisent leurs relations avec Israël. Pour lui, le geste envers le Liban s’inscrit dans cette tradition de soutien indéfectible. En aidant un pays qui abrite une résistance active contre l’occupation israélienne, l’Algérie continue de défendre indirectement la Palestine, affirmant que la lutte contre l’occupation ne se limite pas aux territoires palestiniens, mais englobe toute la région.
Une critique implicite des régimes arabes
L’analyste va plus loin en affirmant que l’aide algérienne met en lumière la lâcheté de certains régimes arabes qui, en obéissant aux injonctions américaines, se rendent complices de l’affaiblissement de la résistance. Selon Hafcuf, ces régimes cherchent à affaiblir toute forme de résistance, non seulement contre Israël mais aussi contre toute forme de domination étrangère, en refusant de soutenir le Liban dans un moment de besoin crucial. L’Algérie, en contraste, se tient ferme dans ses principes, offrant non seulement du carburant mais aussi une bouée de sauvetage politique au Liban, renforçant ainsi la position de la résistance.
Une action qui dépasse les frontières du Liban
Enfin, Hafcuf conclut en soulignant que cet acte de solidarité de l’Algérie a des répercussions bien au-delà des frontières libanaises. En soutenant le Liban, l’Algérie envoie un message fort à toutes les forces de résistance dans la région : elle montre qu’il est possible de résister à l’impérialisme et à l’oppression, même lorsque la pression est immense. Ce soutien n’est pas seulement une aide pour maintenir les lumières allumées à Beyrouth, mais un symbole de la persistance de la lutte contre l’injustice, un rappel que la cause palestinienne reste au cœur de la conscience arabe, malgré les tentatives de certains de la faire oublier.
En somme, Abdelwahab Hafcuf peint l’engagement algérien comme un acte de résistance stratégique, un geste qui non seulement sauve le Liban d’une crise immédiate, mais qui contribue également à la lutte plus large contre l’occupation israélienne, renforçant la cause palestinienne dans un moment où elle en a le plus besoin.